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"Notre métier n’est ni de faire plaisir, ni de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie." - Albert Londres

10.29.2005

Entrevue du Point avec le grand écrivain péruvien Mario Vargas Llosa

( le retrait de Gaza, l'Irak, Houellebecq, Saddam etc.)

Extraits
- J'en suis toujours au même point : sur un plan moral, je me réjouis de la chute d'une dictature, fût-ce au prix d'une guerre ; sur un plan pratique, je déplore l'amateurisme des Américains dans leur gestion de cet après-guerre. Quant à la position de la France, j'ai tout de suite eu l'intuition qu'elle était moins « pure » que ne le prétendaient ses dirigeants. Il me semble que le vieil antiaméricanisme, si traditionnel dans votre pays, y a joué un rôle déterminant... Franchement, n'avez-vous pas l'impression que cet antiaméricanisme, doublé d'un féroce antilibéralisme, est aujourd'hui le seul terrain de consensus pour les Français ? Même en Amérique latine, on est moins antiaméricain qu'avant ! Et pourtant, l'Amérique y menait, il n'y a pas si longtemps, une désastreuse politique de soutien aux dictatures de droite - ce qui avait pour effet, bien sûr, de fabriquer des dictatures symétriques de gauche. Mais l'Amérique latine, si l'on excepte certains groupuscules castristes ou des clowns sinistres comme le président Chavez, a beaucoup évolué sur ce point. Même dans le Brésil de Lula ! Même en Uruguay ! Et la France ? J'ai l'impression, peut-être fausse, que la suspicion de principe à l'endroit de l'économie de marché, de la mondialisation, donc des Etats-Unis, attaque désormais l'esprit des élites. Sont-elles convaincues ? Simplement opportunistes ? Le résultat est, de toute façon, navrant...

 
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