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1.28.2008

28 janvier: anniversaire de la bataille d'Alger


UN DOSSIER COMPILÉ PAR LE KIOSQUE MÉDIAS


(Photo: Un soldat français utilise un détecteur de mines sur les passants à Alger le 16 janvier 1957, pendant la guerre d'Algérie, dans le cadre d'une opération de fouille systématique de la partie basse de la Casbah par les forces de l'armée et de la police, pendant la bataille d'Alger. Photo tirée du site de Le Monde.)



Il y a cinquante ans, la bataille d’Alger
Cette bataille a influencé les premiers
felquistes du Québec qui se faisaient un devoir de visionner La Bataille d’Alger de Gilles Pontecorvo alors interdit en France. (On le trouve chez Phos et à la Boîte Noire). L’an dernier, Yacef Saadi, l’un des protagonistes de la bataille était à Montréal dans le cadre du Festival arabe. Pas un seul journaliste ne s’en est apercu. Pas un seul Algérien de la métropole ne l’a ignoré. Quelques sites pour combler, un peu, l’ignorance d’un fait marquant de l’histoire moderne.

En 1956, il n’y a pas plus de 500 fellaghas (guérilleros) sur tout le territoire algérien. Les purs et durs de l’indépendance sont minoritaires. Les Algériens hésitent: ils aspirent à la paix plus qu’à l’indépendance, qui ne leur évoque rien. C’est la répression f
rançaise activée par des fanatiques qui les fait basculer. Le 10 août 56 une bombe en plein quartier musulman d’Alger fait 16 morts et des dizaines de blessés, dont de nombreux enfants. Le contre-terrorisme a donc précédé les attentats du FLN ( Le Front de Libération Nationale).

Le même mois, des chefs du FLN décident de porter la guerilla au coeur d’Alger. Sur les ordres de Yacef Saadi, ce sont le 30 septembre, les explosions atroces du ‘Milk Bar” et de la ‘Cafeteria” bistros paisibles. “Feux d’artifice de membres déchiquetés”, comme l’é
crit le Canard Enchaîné. 96 attentats pour le seul mois de décembre.

Paris laisse le gouverneur général de l’Algérie, en vertu des pouvoirs spéciaux, conf
ier le maintien de l’ordre aux militaires: au général Massu et à ses paras. “Et l’engrenage se met en marche. Quadrillage de la Casbah. Fouilles ruelle par ruelle, cave par cave. Arrestations en masse de suspects. Torture pour trouver les responsables: la gégène, brûlures au chalumeau, supplice de la baignoire, eau de Javel à boire sont utilisés à la chaîne.”

Neuf mois plus tard, les réseaux nationalistes semblent définitivement déma
ntelés…Mais la France perd la guerre.

Un internaute a piraté 38 minutes d’un documentaire sur la Bataille d’Alger diffusé sur France 2. Entrevues avec Yacef Saadi, Germaine Tillon etc.



La bataille d’Alger
Dans le n°214 de L’Histoire, en octobre 1997, Guy Pe
rvillé revenait aussi objectivement que possible sur l’événement : les mécanismes du terrorisme, la question du nombre des victimes. Et celle de l’ampleur de la torture pratiquée par l’armée française.



Cinquante ans après, Algériens et Français s'opposent toujours sur la "bataille d'Alger"
7 janvier ou 28 janvier? Même la date d'anniversaire de cet événement n'échappe pas aux interprétations de chaque clan, comme le fa
it remarquer Le Monde.


Petite histoire du film La Bataille d’Alger et un dossier en nombreux liens (au bas de la page). Sur le site Afrik.com.







La Bataille d'Alger, par Benjamin Stora

Un demi-siècle après l’entrée des parachutistes dans Alger, le 7 janvier 1957, l’hi
storien Benjamin Stora revient sur cette période dans L’Express du 5 janvier 2007 [1], dont on trouve un exemplaire sur le site LDH Toulon.



Autres sites sur le sujet:

http://www.herodote.net/histoire01071.htm

http://www.afrik.com/article10970.html




My Battle of Algiers, par Ted Morgan
Ted Morgan, historien, biographe et gagnant du prix Pulitzer, a publié Sa Bataille D’Alger. Né d’un père français et d’une mère américaine, Ted Morgan vient de décrocher son premier emploi de journaliste aux États-Unis, quand il reçoit l’ordre de rejoindre les forces armées françaises); n’oublions pas que le service militaire était obligatoire en France! Le voici donc de 1956 à 1957, appelé du contingent (soldat) en pleine guerre d’Algérie!

Après un bref passage dans l’arrière pays, Ted Morgan est envoyé à Alger où il prendra part aux événements de la Bataille d’Alger. Rappelons que cette période marque le point de départ de l’utilisation systématique du terrorisme urbain dans les conflits entre l’Orient et l’Occident. Pour enrayer la cellule terroriste, les forces françaises utiliseront la propagande et la tortur
e.

Ce que nous offre aujourd’hui l’auteur avec cet ouvrage; c’est une analyse, un parallélisme entre ces événements datant d’un demi-siècle, et ceux se déroulant actuellement en Irak…

My Battle of AlgiersTed Morgan
HarperCollins Publishers

février 2006
284 pages

Claudine Souchon




Pour en savoir plus sur l’Algérie française
Cartes postales anciennes de l’Algérie de 1910

Compilation de la littérature sur les crimes coloniaux français


L’Algérie française célébrait son centenaire en 1930 avec l’édition de douze cahiers intégralement en ligne.

On complétera par la visite d’un site consacré à l’Algérie ancienne (ottomane pour l’essentiel) à travers une bibliothèque numérique mise en ligne avec beaucoup de soin et d’une bibliothèque virtuelle téléchargeable.


Liens sur la colonisation et la décolonisation.


Chronologie de la guerre d'Algérie


autre chronologie de la guerre d'Algérie
regard encyclopédique du site Wikipedia



P
our comprendre la guerre d'Algérie de Jacques Dusquesne
La guerre d’Algérie (1954-1962) est toujours un sujet tabou et douloureux pour la France. Que de questions restent encore en suspens! Jacques Duquesne, journaliste présent en Algérie pendant la guerre, se propose de répondre à ces questions en publiant Pour comprendre la guerre d'Algérie.

Resituant chaque protagoniste dans son contexte historique, l’auteur nous rappelle la tradition de violence existant déjà en Algérie depuis l’annexion du pays, et réfute l’idée répandue d’une francisation accessible aux musulmans.
Le décalage est énorme entre les différents acteurs de ce conflit. Les Français tout en souhaitant un retour de la paix, ne contestent pas non plus cette guerre, qui leur apparaît comme le moyen d’oublier l’humiliation subie par les forces armées françaises pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Dès 1955, la guerre devient particulièrement sanglante; les forces françaises banal
isant un usage systématique de la torture dans le but d’enrayer le terrorisme. C’est en 1962 que l’Algérie devient indépendante. Quel en est le résultat près de cinquante ans après? À l’aide de textes et de témoignages, Jacques Duquesne dénonce la misère de nombreux Pieds-noirs, l’abandon des harkis (les harkis sont ces algériens qui se sont battus pour la France pendant la deuxième guerre mondiale)...Voici donc un livre qui fait redécouvrir aux français la guerre d’Algérie et ses tabous.

Claudine Souchon

Lisez également cette entrevue publiée dans Parutions


Pour comprendre la guerre d'Algérie
Jacques Duquesne
Perrin
2003
311 pages



La guerre d'Algérie, par Harbi Mohammed et Benjamin Stora
Les adeptes du poche seront heureux d’apprendre que l’ouvrage collectif La guerre d'Algérie (2004, Robert Laffont), orchestré par Harbi Mohammed et Benjamin Stora, est aujourd’hui réédité en petit format.

Riche grâce à la collaboration de 25 historiens (français, algériens) spécialistes de cette période trouble et douloureuse de l’histoire algérienne, La guerre
d'Algérie est un livre d’une objectivité impeccable et des plus instructifs : comme le rôle tenu par les femmes pendant la guerre d’indépendance.

Claudine Souchon
La guerre d'Algérie
Harbi Mohammed et Benjamin Stora

Hachette

2005
1039 pages


aussi:

La guerre d'Algérie a commencé à Sétif (article du Monde diplomatique)

critique du site Inprecor

1.21.2008

Livre à signaler : Communism: A World History


(Comrades; Communism: a World History, Robert Service, Macmillan, 2007)

Expert universitaire de la Russie ayant déjà rédigé des biographies de Lénine et de Staline, Robert Service s'attaque cette fois à un sujet encore bien plus
vaste et éminemment controversé, à savoir le communisme lui-même, à travers son histoire mondiale, depuis ses racines jusqu'à son actualité.
Et s'il excelle effectivement en matière d'histoire du communisme soviétique, il ne se limite toutefois pas au territoire de l'ex-URSS pour brosser un portrait critique de ce système politique qui a laissé dans son sillage encore davantage de victimes que n'en aura causées le fascisme.

À travers le décompte que l'auteur fait des morts tués au nom de cette idéologie égalitaire, on sent poindre la méfiance et le peu de sympathie qu'il éprouve pour la doctrine et les moyens, même s'il s'efforce néanmoins de demeurer neutre et laisse bien souvent les faits parler pour eux-mêmes, de manière éloquente par ailleurs.

Malgré les dimensions tragiques et infiniment vastes du sujet, il réussit à en faire un récit cohérent et agréable à lire grâce à ses talents de rédacteur, même s'il reste impossible de faire le tour de la question en l'espace d'un seul livre.

En ce sens, ce dernier constitue une excellente introduction que certains choisiront de compléter par la suite avec d'autres lectures, tandis que d'autres sauront se satisfaire de ce résumé très complet au demeurant.

Bruno Peres

Quelques liens :

Harvard University Press

Party Politics, New Statesman

Movement of the people, The Guardian

Why did communism survive for so long?, The Spiked Review of Books
Comrades; Communism: a World History
Robert Service

Macmillan, 2007
 
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