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"Notre métier n’est ni de faire plaisir, ni de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie." - Albert Londres

12.24.2005

L'Université américaine : édulcorée par le « politically correct ».


Dans cet article, l'universitaire américain Norman Levitt attaque le « politiquement correct », en insistant sur la dernière tendance : la « compétence culturelle » et ses effets sur l'Université américaine.

Venant à l'origine du milieu de la santé, la « compétence culturelle » requiert d'un individu ou d'une organisation qu'ils soient capables de fonctionner en harmonie avec différentes communautés culturelles dans tous les aspects que cela implique.

Pour Levitt, au-delà de ce concept d'égalité, la « compétence culturelle » peut entraîner déférence et servilité à l'endroit du « politically correct ».

Les conséquences de cette tendance, qui sévit à l'Université de l'Oregon, amènent Norman Levitt à poser la question suivante: pourquoi l'administrateur d'université est-il si souvent l'allié du « politically correct »?

Parce que, comme représentant de diverses factions de l'établissement, il se doit de satisfaire la majorité.

De plus, souvent recruté hors campus, son sentiment d'appartenance s'en trouve amoindri; entraînant du même coup une plus grande facilité à déroger aux valeurs traditionnelles de l'établissement.

Finalement, dans la majorité des maisons d'enseignement, le recteur se doit comme principal leveur de fonds, d'organiser de nombreux événements publics l'amenant, performances budgétaires obligent, à rejoindre le plus grand nombre de gens possible. Ainsi, suivant les lignes directrices du « politically correct », les universités évitent les situations conflictuelles, un peu comme si elles achetaient la paix sociale.

Selon l'auteur, il est évident que ce n'est pas l'administrateur, avec toutes les responsabilités inhérentes à sa fonction, qui peut apporter une idéologie ou même une constance intellectuelle dans une université. Mais alors, sur quoi les valeurs de l'université reposent-elles?

Pour Levitt, il est évident que l'université a perdu la fonction qu'elle détenait jadis. Selon les standards du monde moderne, elle n'est plus la gardienne des hautes valeurs de notre civilisation ni la défenderesse des vertus humanistes, tels la noblesse et l'honneur. Cette nouvelle société moderne, influencée par le politiquement correct, nous porte à croire que la critique ou simplement la comparaison que l'on fait des différences culturelles est inacceptable, voire même arrogante ou oppressive. De plus, l'auteur précise qu'il est primordial d'éviter le chauvinisme culturel, mais pas au point de perdre toute notion de jugement.

Toujours selon l'auteur, définir ce que devrait être l'université moderne idéale n'est pas tâche aisée, des traces de « compétence culturelle » ou de « politically correct » referont toujours surface. C'est lors de leur instauration que les conséquences tendancieuses auraient dû être mieux évaluées. Mais cette projection aurait demandé une lucidité et une vision que très peu d'individus, et encore moins d'institutions, possèdent.

Marc-Olivier Desbiens

 
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