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"Notre métier n’est ni de faire plaisir, ni de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie." - Albert Londres

9.12.2005

Directement des boules à mythes


Fascinant ! Alternatives (l'ONG financée en grande partie par l'ACDI ) a réussi à sortir des boules à mites l'indigeste Marta Harnecker, à l'occasion des « Journées Alternatives » qui se sont tenues du 8 au 10 septembre à Montréal.

Alternatives ne dit rien sur la dame ; elle est discrètement présentée par une simple parenthèse. Marta Harnecker (Chili).

Chilienne d'origine en effet , elle a fui Santiago en 1973, après le coup d'État du général Pinochet, pour s'installer à Cuba et épouser une huile de la révolution. Elle dirige le Centre de recherches Mémoire populaire latino-américaine (MEPLA).
Elle a publié en 1999 une brique de 400 pages La gauche à l'aube du XXIe siècle traduit en français en 2001. À cette occasion, Stéphane Baillargeon du Devoir avait qualifié l'ouvrage ainsi : « Un salmigondis de recettes éculées, à peine revues, si peu corrigées. » Baillargeon rappelle au passage que « Dans les années 70 et 80, Marta Harnecker illuminait de ses feux rouges des groupuscules de la gauche radicale, bête et brutale, ici comme ailleurs. Les profs "marxiens" de la petite noirceur imposaient la lecture de son maître ouvrage, Les concepts élémentaires du matérialisme historique, publié en 1974. »

Lors de l'entrevue, la dame déclare à Baillargeon : « On sait qu'il y a des prisonniers politiques, mais des milliers de morts, je ne savais pas que circulait une information pareille ?(…) . J'habite là. S'il y avait une dictature, je le sentirais, non ? Il y a des restrictions à la démocratie, mais ce sont des restrictions que l'on estime nécessaires dans la situation qu'on vit.»


Le livre compte 1401 paragraphes numérotés. Des dizaines donnent le frisson par ce qu'ils cachent ou révèlent sans honte. Par exemple, cette vieille idée léniniste d'instaurer une «dictature du prolétariat», et rien de moins, qui resurgit au numéro 1192, page 328, dans la dernière partie sur les défis à relever par la gauche pour offrir une alternative à la détestable mondialisation néolibérale. «La dictature du prolétariat n'est pas autre chose que l'autre face de la démocratie populaire, élargie au droit d'imposer le respect des intérêts de la majorité, annonce sérieusement l'auteure communiste. Si on ne mettait pas en pratique ce droit contre les opposants, on irait à l'encontre du concept même de démocratie, c'est-à-dire contre les intérêts de la majorité.»

Baillargeon souligne que « Mme Harnecker siège depuis un an au conseil d'administration de l'organisme québécois Alternatives, qui publie un «journal pour un monde différent» et appuie «diverses organisations populaires dans le monde». (Ici une pensée émue pour le bailleur de fonds, l'ACDI.)

Les dinosaures nostalgiques de Marx ont retrouvé avec plaisir Martha à la table ronde d'ouverture (Apartheid global, intifada globale) ou au café L'Exode (Les Amériques en ébullition).

(photo : www.galizacig.com)
 
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