Les titres à géométrie variable de Donald Cuccioletta
Le 23 février 2005, Alternatives publiait un article de Donald Cuccioletta, « Le rêve américain selon les néoconservateurs » (http://www.alternatives.ca/article1706.html). La rédaction présentait l'auteur ainsi : « Membre de l'observatoire sur les États-Unis à la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques (UQAM)». Dix-huit mois plus tôt, la même revue avait présenté l'auteur différemment : Donald Cuccioletta, professeur d'histoire à la Plattsburgh State University, où il dirige le département des Amériques. Il est également chargé de cours au département d'histoire de l'UQAM et membre de l'observatoire sur les États-Unis, du Groupe
interdisciplinaire de recherche sur les Amériques, le GIRA.
Que s'est-il passé entre ces deux présentations ? Retour en arrière.
En 2001,
Donald Cuccioletta éditait L'américanité et les Amériques, dont il avait écrit un chapitre. En 2002, un professeur d'histoire de l'UQAM
découvrait que plusieurs longs passages étaient textuellement
identiques à ceux d'un ouvrage américain paru en 1964 Do the Americas
Have a Common History ?, écrit par Lewis Hanke, professeur d'histoire à
l'Université de Columbia. Cuccioletta avait inscrit Hanke dans la
bibliographie, mais sans lui attribuer les textes. Aussitôt qu'elle a
été mise au courant du plagiat, l'UQAM a refusé de renouveler le
contrat de Cuccioletta. Celui-ci sans doute pour ne pas les chagriner, oublie d'en avertir ses supérieurs au Center for the Study of Canada à Plattsburgh où il est chargé de cours.
En janvier 2004, il écrivait dans Le Devoir :
« D'ailleurs, mon but c'est de créer un réseau à travers les
universités américaines, faire de l'Institut à Plattsburgh un pôle de
référence. Actuellement, la matière enseignée aux États-Unis sur le
Québec se fait en vase clos; les professeurs sont souvent isolés »,
explique le professeur Cuccioletta.
On n'est pas vraiment certain qu'il déplore cet isolement, car il permet au Center for the Study of Canada d'ignorer toujours son plagiat.
Peu après, il est nommé directeur par intérim du nouvel Institute on Quebec Studies de Plattsburgh.
Le 5 octobre, il écrivait dans Alternatives : « La catastrophe
imminente », un article sur les élections américaines dans lequel on
peut lire que « c'est ce qui a provoqué, selon eux (les
conservateurs), un effondrement des «bonnes valeurs américaines»,
comme la famille, le travail, l'individualisme, la patrie. » En fait
la « catastrophe imminente » est celle qui s'abat sur lui à cause
d'autres valeurs : le droit à l'information et le droit de mettre
dehors quelqu'un qui manque de sens d'éthique. En effet, le lendemain
de la parution de son texte, le 6 octobre, Le Devoir révélait le
plagiat et le renvoi de Cuccioletta de l'UQAM. Mais qui lit Le Devoir
à Plattsburgh ?
Le 22 novembre, il écrivait un autre article dans Alternatives :
« Nous sommes présentement à la croisée des chemins quant à l'avenir
de la démocratie. Voulons-nous une démocratie élargie, inclusive et
participative qui reflète l'évolution de la société civile, ou
voulons-nous une démocratie exclusive qui ne reflète pas cette
évolution sociétale, mais plutôt un simulacre, un paravent avec, pour
conséquence, la prédominance de la gouvernance sur la démocratie ? »
Malheureusement pour lui, la société civile de l'Institut de
Plattsburgh avait appris les révélations du Devoir et ne voulait pas élargir son corps professoral avec un tricheur, ni l'inclure, ni le faire participer.
Le 13 décembre, Cuccioletta confie au History News Network
(http://hnn.us/roundup/entries/9034.html) :« I'm still troubled by it. I just got confused. I was writing many articles at the time. »
Then he stops speaking, saying he is not going to discuss the
incident any further. « To me, it's a closed subject. » Pour lui, mais
pas pour l'Institut. Depuis le temps qu'il parle d'exclusion, il peut
enfin la vivre : on le met dehors à la fin de 2004.
Le 7 janvier, le Plattsburgh Press-Republican n'avait toujours pas
réussi à joindre Cuccioletta pour avoir ses commentaires. Le journal
pourrait essayer de le joindre au Groupe interdisciplinaire de
recherche sur les Amériques, le GIRA, où il est toujours inscrit parmi
les chercheurs. Le journal pourrait aussi le joindre à Alternatives où
il vient de publier, le 2 mars 2005, « Un lien entre l'Irak et la
Chine ? »
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