Livre à signaler : La vie mondaine sous le nazisme
La vie mondaine sous le nazisme
Perrin 2006
400 pages
Fabrice d'Almeida, agrégé et docteur en histoire, ancien boursier de la Fondation Humboldt, spécialiste de l’Histoire de l’Italie contemporaine et directeur de l'Institut d'Histoire du Temps Présent, nous revient aujourd’hui en tant qu’auteur avec l’ouvrage La vie mondaine sous le nazisme.
Loin d’être un sujet secondaire et anodin, la mondanité était au centre de l’idéologie totalitaire, tant dans ses moyens que dans ses fins.
C’est un sujet totalement neuf qu’aborde ici Fabrice d'Almeida. En effet, bien des biographies ont déjà été écrites sur les hauts dirigeants nazis, mais aucune n’avait encore analysé les rapports qu’entretenaient ces derniers avec la vieille aristocratie allemande. Pourtant, cette élite s’est parfaitement intégrée au système nazi et, dès 1933-1934, on assiste à une véritable escalade de la courtisanerie qui permet aux privilégiés de conserver leurs acquis ou d’en obtenir d’autres.
Il est certain que l’ancienne classe dirigeante (issue des milieux aristocratique et républicain) n’a pas toujours vu d’un très bon œil l’émergence d’une « aristocratie nazie », qui sous-entendait automatiquement un activisme pur et dur. Mais ces privilégiés ont pu cyniquement garder un idéal de douceur de vivre pendant les horreurs de la Deuxième Guerre grâce à la soumission dont ils ont fait preuve vis-à-vis du Nationalisme et de son chef. Ni le pillage de l’Europe, ni l’Holocauste n’empêcha cette « belle fraternité » de continuer à passer du bon temps et à s’amuser.
En s’appuyant sur des sources jusqu’ici inconnues (plans de table des réceptions, cartons d’invitation, menus, cartes de vœux…), l’auteur tisse le portrait d’une société pour laquelle la complaisance est littéralement un art de vivre. Hitler aimait les protocoles de la haute société. Il apprit très tôt à séduire, voire à fidéliser toute cette petite cour. Par exemple, le Führer n’oubliait point de fêter les anniversaires d’alliés importants. Les faveurs et disgrâces étaient « monnaie courante » sous le IIIe Reich. Finalement, tout ce beau monde lui permettait de donner une certaine respectabilité au régime totalitaire et à ses dirigeants.
La vie mondaine sous le nazisme est une œuvre majeure qui permet de réexaminer la thèse de la culpabilité collective à l’aide d’archives inédites. Fabrice d'Almeida permet ainsi de combler une grosse lacune de l’histoire sociale de L’Allemagne sous le IIIe Reich.
Claudine Souchon
Quelques liens :
Sur Amazon.fr
Sur Fnac.com
Dans Lire, le magazine littéraire : L'Allemagne nazie à la loupe
Sur Histobiblio.com
Sur Sitartmag.com : Adolf en queue-de-pie
Sur Parutions.com : La recomposition des élites allemandes sous le nazisme
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