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"Notre métier n’est ni de faire plaisir, ni de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie." - Albert Londres

9.22.2007

On vit dans un cartoon ! (suite)


Pierre Desjardins (photo ci-contre), est professeur de philosophie. Il a écrit un article intitulé Les sports spectacle, un ersatz de pratique religieuse? (Section Opinion du Devoir, 02 août 2007.)

« Plus que jamais, dans les bars, dans les brasseries et sur tous les écrans géants du monde, du hockey au baseball en passant par le golf, les sports spectacle se font omniprésents. »

Les cinéphiles qui ont vu Gladiateurs, les historiens qui connaissent l’engouement souvent mortel des Byzantins pour les courses de chevaux, nuancer
aient le « plus que jamais ». En fait, aussitôt qu’on lit ou entend « plus que jamais », on doit se méfier. Dans le cas des journalistes, le « jamais » veut souvent dire : depuis que je lis les journaux; depuis que j’ai terminé mon cours de communications; depuis que je passe à la TV.

« C'est à se demander si, pour la population, les sports spectacle ne servent pas d'ersatz à la pratique religieuse. »

On ne va plus à la messe, donc on va au Forum ? On y allait beaucoup à l’époque de Maurice Richard, ce qui n’empêchait personne d’aller à la messe le dimanche.

« Le sport spectacle ne garderait-il pas cette place de choix auprès des foules principalement parce qu'il est l'expression exemplaire du travailleur soumis mais acharné sur les frasques de l'intellectuel irrévérencieux? »

On sent que, quelque part dans cette phrase au français boiteux, une idée tente de germer. Retenons quand même l’essentiel : il y a le peuple, travailleur mais toton, et des êtres d’élite, des " intellectuels irrévérencieux" comme Desjardins. Rappelons aussi que les taxes des premiers font vivre les seconds…

« Les sports spectacle seraient, à l'instar de la pratique religieuse, un baume devenu nécessaire. » (On a fait du chemin depuis que la religion était l’opium du peuple.)

« Dans un milieu aussi technique que le nôtre, un milieu où la raison raisonnante de l'humain prend plus que jamais toute la place et prétend tout connaître et tout contrôler, ce spectacle du dur travail de l'athlète d'élite sur son corps rappelle au spectateur sa condition originelle, celle du travailleur soumis et repentant. »

Soulignons ici la profondeur de « raison raisonnante ».

Avis donc aux amateurs des Expos, des Canadiens et des Alouettes, vous êtes soumis, acharnés et repentants. Dieu merci, grâce aux paroles parlantes de Pierre Desjardins, on pourra, peut-être, briser un jour nos chaînes.

 
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