Le Kiosque Média

"Notre métier n’est ni de faire plaisir, ni de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie." - Albert Londres

1.03.2008

Communiquer n’est pas communier

Un excellent article d'Hélène Côté paru dans Présence magazine (novembre 2007)

Voici les meilleurs extraits :

« Car les journalistes se ressemblent : ils partagent une culture universitaire et vivent à Montréal, s’entichent des vedettes méconnues du grand public, vont prendre une bouchée dans le Vieux et un verre sur l’avenue Mont-Royal; ils prônent le recyclage en même temps qu’ils consomment culture, mode et techno; ils vivent sur le Plateau et méprisent les banlieusards qui utilisent l’auto; ils sont contre Bush et n’aiment pas trop Mario Dumont; ils s’intéressent aux religions mais pas au catholicisme. Ils partagent un même savoir, les mêmes idéaux et fréquentent les mêmes lieux et les mêmes gens. »

« Les journalistes ne font pas que rapporter l’information. Ils annoncent des événements et proposent des goûts, des modes de vie. Ils sont à l’affût des tendances… soient-elles insignifiantes, vulgaires ou ridicules. Et encore, le culte de la première et de l’exclusivité les pousse maintenant à débusquer « les créateurs de tendances » ou, pour dire les choses autrement, à signaler des tendances avant même qu’existe une « tendance ». Alors que les entreprises de relations publiques s’affairent avec ce qui est important, les journalistes s’occupent de ce qui est marginal. Car ainsi va le journaliste qui a du pif : il ne rapporte pas le réalité, il la précède, lui trace la voie. »

« En fait, l’information précède toujours la réalité. Le bulletin de nouvelles de 22 h est formaté pour contenir une heure de manchettes et de reportages; le quotidien a déjà imprimé le contenu publicitaire qui sera publié le surlendemain avec la une. »

« D’ailleurs, dans le déluge de l’information continue, dans la facilité de l’instantané, dans cette orgie de données et d’archives, dans la profusion de caméras et de micros, de portables, de courriels, de satellites, dans l’abondance de magazines, de journaux, d’émissions, de diffuseurs, de producteurs, de blogues, d’hyperliens et de portails Internet… il est censé de croire que ce dont on ne parle pas n’existe pas. »

1 Comments:

  • At 20 octobre, 2010 21:31, Anonymous Anonyme said…

    Il y a du vrai dans ce papier, mais essentiellement, c'est inexact et assez poseur. "Tous les journalistes vivent dans le Plateau" ? Majorité dans les quartiers où on peut élever des familles, y compris Laval et la Rive-Sud.
    L'auteure chronique en fait sur les chroniqueurs et blogueurs (dont elle fait partie) et ignore ce qu'est un journaliste.
    "Culture universitaire" ? Ben, oui, les journalistes sont allés à l'école.
    "Le quotidien a déjà imprimé le contenu publicitaire qui sera publié le surlendemain avec la une". Matériellement impossible, comme le sait quiconque a déjà travaillé pour une publication imprimée. Et elle est un peu oie blanche si elle imagine des journaux qui ne soient pas aussi des entreprises commerciales.
    Au fait, il fallait écrire "sensé", pas "censé".
    Les meilleurs extraits, vraiment ?

     

Publier un commentaire

<< Home

 
Top Blogues