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3.09.2007

Le problème du sirop d’érable en 556 mots

« A sticky situation : Quebec’s maple syrup situation »
Andrea Jezovit,
Canadian
Business, 29 janvier 2007.


L’industrie du sirop d’érable se porte mal au Québec, tout le monde s’entend sur ce point. Les solutions sont cependant loin de faire consensus. Le Canadian Business présente les grandes lignes de ce dossier complexe, avec comme toile de fond une histoire vécue et toujours en cours, celle des Caron.

Ce couple de producteurs acéricoles est présentement en guerre contre la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ), qui leur a imposé, par l’entremise de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, une amende de 750 000$, un record historique. La source du conflit : l’écoulement « au noir » de leur production depuis 2003. C’est que Jean-Pierre et Lise Caron ont fait fi du système de quotas régissant la production acéricole au Québec, en plus de ne pas transiger avec la FPAQ, l’agent de vente exclusif, et ont vendu leur production directement à des acheteurs du Nouveau-Brunswick.

Le couple allègue avoir eu l’assurance d’un représentant de l’Agence canadienne d’inspection des aliments que cette façon de faire était légale. La défense repose aussi sur le refus de la FPAQ d’allouer un quota aux Caron en 2006, ce qui les a forcés à vendre leur production « au noir ». Le caractère « déraisonnable » de l’amende est également évoqué. Leur avocate questionne finalement l’impartialité de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, avançant que l’organisation serait influencée par l’Union des producteurs agricoles, qui chapeaute la FPAQ. Cette accusation, si elle est retenue, pourrait paralyser les activités de la Régie durant les procédures. La cause est maintenant devant la Cour Supérieure du Québec et la FPAQ s’est dite prête à aller jusqu’en Cour Suprême.


Une industrie en difficulté

Malgré l’imposition de quotas depuis 2004 et la diminution des inventaires en 2005 et 2006, ceux-ci sont encore de 42 millions de livres à la veille de la saison 2007. Les problèmes récents remontent à 2000. L’année a été particulièrement fructueuse, le prix payé au producteur a chuté de plus de moitié, mais les surplus se sont néanmoins accumulés. Les producteurs ont alors voulu stabiliser les prix en donnant un mandat d’agent de vente exclusif à la FPAQ. L’organisme a réussi à hausser les prix en 2002… et les producteurs ont réagi en augmentant leur production. D’où le système de quotas, maintenant fixés à 75 % de la production historique.


L’industrie acéricole québécoise génère 178 millions de revenus et représente 80 % de la production mondiale. La FPAQ regroupe 7 300 producteurs, dont environ 200 vendraient sur le marché noir. Une étude des économistes Pierre Fortin et Marc Van Audenrode établit que les quotas ont un impact plus négatif chez les grands producteurs acéricoles que chez les plus petits, qui représentent 70 % des producteurs mais ne génèrent que 30 % de la production. Fortin et Van Audenrode doutent de l’efficacité du système de contingentement et avancent qu’une baisse temporaire et contrôlée des prix pourrait venir à bout des inventaires.

Marie-Claude Morin


Liens:
Article du Canadian Business

Étude de Pierre Fortin et Marc Van Audenrode, commanditée par l’Association des érablières transformateurs des produits de l’érable

Fédération des producteurs acéricoles du Québec


Association des érablières-transformateurs des produits de l’érable


Centre de recherche, de développement et de transfert technologique acéricole inc.

2 Comments:

  • At 05 avril, 2007 07:53, Anonymous Anonyme said…

    je suis sur le point d'acheter une cabane à sucre, si cette la régis est paralysé par cette cause, celà veut dire qu'il n'acheterais plus de sirop ?

    es-ce que je suis mieux d'attendre ?

     
  • At 06 avril, 2007 13:49, Blogger Équipe du kiosque said…

    La situation actuelle ne permet pas de penser que les activités de collecte de sirop d'érable par la Fédération seront perturbées dans un avenir rapproché. Par contre, vous comprendrez que je ne peux vous garantir ce que fera la Fédération ni ce qui se passera dans l'industrie. La meilleure attitude que vous pouvez avoir est de bien vous informer.

    Bonne journée

    Marie-Claude Morin

     

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