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"Notre métier n’est ni de faire plaisir, ni de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie." - Albert Londres

10.21.2007

Mythes et réalités dans l’histoire du Québec


Marcel Trudel
Mythes et réalités dans l’histoire du Québec

Éd. Hurtubise HMH
coll. Cahiers du Québec / Histoire
tomes 1-2-3

Marcel Trudel est incontestablement l’une des principales figures de l'historiographie québécoise moderne. Mythes et réalités dans l'histoire du Québec rassemble quinze textes qui remettent en question certaines « certitudes historiques ». Le lecteur trouvera dans l’ouvrage de Trudel des révélations souvent étonnantes sur des personnages célèbres, tels Madeleine de Verchères, le Comte de Frontenac et Jacques Cartier, pour en nommer quelques uns. L’histoire de la Nouvelle-France est la spécialité de Trudel et ses études fourmillent de détails fascinants sur l’ancienne colonie et la conquête britannique. « La Conquête de 1760 a eu aussi ses avantages », écrit-t-il. L'auteur parle des droits dont les habitants vaincus ne jouissaient pas du temps de la Nouvelle-France, et qu'ils ont acquis en passant sous l'administration britannique. Sa perspective peut sembler « fédéralisante » par moment, mais ce parti pris probable ne gêne aucunement la lecture et ne peut en rien diminuer la rigueur de l’historien de 90 printemps. Les récits sur les traversées de l’Atlantique au 17e et 18e siècle amènent un nouvel éclairage sur les mythes qui sont à la base de notre histoire.

Suite au premier tome, Marcel Trudel poursuit ses réflexions sur les mythes et réalités dans l’histoire du Québec dans un deuxième tome, au grand plaisir de ces fidèles lecteurs qui « l’ont suivi » toutes ces années durant. Sous couverture de « dernier tour de piste possible », en référence à son propre âge avancé, l’auteur mentionne, en avant-propos du troisième tome, que les deux premiers ouvrages traitent surtout de « questions de portée très générale ou de fort impact dans l’histoire du Canada et du Québec ». Comprendre ici une relecture de l’histoire de ce que l’on se nommait « la Nouvelle-France » et ensuite le Haut et le Bas-Canada.

Dans le troisième et peut-être ultime tome, on aborde surtout des questions touchant le quotidien et les mœurs des Canadiens français ainsi que des Amérindiens : la nourriture (« Dans l’assiette de 1749 »), le fait que des amérindiens furent soumis à l’esclavagisme en Nouvelle-France et comment quatre jours de navigation étaient nécessaires afin de parcourir la distance entre Québec et Montréal au début du 19e siècle.

Le lecteur sentira une petite volonté de provoquer lorsque l’auteur prend plaisir à justifier les positions idéologiques du gouverneur Durham envers le peuple conquis. Trudel soutient que « ce lord de grande culture » présentait un juste tableau de ce que la situation était en 1839 (« un peuple sans histoire et sans littérature »). Les révisions historiques de Trudel placent tour à tour ces trois tomes sous le sceau de la surprise, de la découverte ainsi que de la polémique, un peu comme s’il nous disait : « Eh bien ! vous voyez, on a tout faux ». À lire si vous voulez savoir ce que l’on vous cache depuis la « petite école ». Instructif malgré les petites failles que trouveront ses détracteurs.

Jean-Eugène Desruisseaux

Tome 1 :
Le déboulonneur de mythes
Le père Noël de la Conquête


Tome 3 :
Le travers de l’histoire

 
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