Gardez votre argent
Normand Baillargeon est un anarchiste. Il est aussi professeur à l'Uqam, l'un donnant sans risque le loisir d'être l'autre.
Dans Le Couac, ( Février 2005 p.6) il écrit :
Tsunami Économie politique du désastre.
« Ironie du mauvais sort : le tsunami qui a ravagé l'Asie du Sud a frappé en décembre, c'est-à-dire au moment même où nos charognards de la misère entraient, comme à chaque année, dans leur ignominieuse phase de compassion forcée, de guignolées de guignols et de charité aussi bien ordonnée qu'aveugle aux véritables causes de l'injustice. »
L 'avantage économique de cette position - qui n'est vraiment pas celle du missionnaire- est que Baillargeon peut garder son argent dans ses poches. De plus, selon le principe : « Ce n'est pas tout d'être heureux, il faut que les autres soient malheureux », Baillargeon peut culpabiliser tous ceux qui donnent aux pauvres durant la période de Noël.
Voici ce que Pierre Bourgault écrivait sur le même sujet :
« Malheureusement, dans la vraie vie, ça ne marche pas toujours aussi bien. Il arrive que la justice prenne du temps à s'établir, qu'elle s'enfarge dans les institutions, qu'elle oublie des grands pans de son programme, qu'elle se heurte à l'égoïsme des citoyens.
Autrement dit, la révolution n'arrive pas aussi vite qu'on le souhaiterait et, pendant ce temps, pendant qu'on attend le passage de la justice, pendant que le grand soir s`éloigne de plus en plus, pendant que les riches continuent de s'enrichir et les pauvres de s'appauvrir, nous n'avons plus qu'un seul recours, c'est celui de la charité.
Je n'aime pas la charité, mais je m'y fais. Non pas parce que je désespère de voir advenir la justice, mais parce que je sais qu'elle est encore loin et qu'il serait odieux si, en son nom, on laissait les gens crever de faim.
Seule la justice peut éliminer la pauvreté. En attendant, seule la charité peut la rendre un peu moins désespérante. Voyez toutes ces guignolées, toutes ces souscriptions, tous ces paniers de Noël et tous ces carnavals de bienfaisance; c'en est devenu grotesque et pourtantŠ
Pourtant, il faut tricoter des bas pour garder les gens au chaud en attendant que la justice en fournisse à chacun une douzaine de paires. Il faut remplir un panier de Noël en attendant que la justice nourrisse tout le monde à sa faim. Il faut faire l'aumône à qui tend la main dans la rue en attendant que la justice paie le hamburger chez McDonald. C'est parce que nous ne sommes pas assez justes que nous avons le devoir d'être charitables.
Pierre Bougault
La Résistance - Vlb Éditeur
p. 166
Fondé en 1997, le Couac est un mensuel satirique québécois qui s'est donné pour mission de débusquer la bêtise où qu'elle se trouve pour la mettre en évidence.
Des fois, le Couac n'a pas à chercher loinŠ
Par ailleurs, ceux qui veulent entendre Baillargeon deviser sur le sujet, apprendront avec plaisir que le verbe ne s'est pas fait cher. Pour la modique somme de 400$, on peut s'offrir le prof anarchiste grâce à la compagnie « Liaisons d'avenir » http://www.liaisonsdavenir.com/mission.html
qui le présente ainsi :
Normand Baillargeon a complété des études en Éducation et en Philosophie. Il est actuellement professeur en Sciences de l'éducation à l'UQAM. Intellectuel et militant, il lutte depuis longtemps en faveur d'une démocratie participative. Énergique et stimulant, il s'interroge publiquement sur l''idéal de la formation et de la participation citoyenne, au moment où celui-ci est menacé de l'intérieur, tant en éducation que dans les médias. Il partage ses réflexions et son espoir dans deux ouvrages publiés tout récemment : La lueur d'une bougie, citoyenneté et pensée critique (Fides) et Les chiens ont soif, critiques et propositions libertaires (Éditions Agone).
Dans Le Couac, ( Février 2005 p.6) il écrit :
Tsunami Économie politique du désastre.
« Ironie du mauvais sort : le tsunami qui a ravagé l'Asie du Sud a frappé en décembre, c'est-à-dire au moment même où nos charognards de la misère entraient, comme à chaque année, dans leur ignominieuse phase de compassion forcée, de guignolées de guignols et de charité aussi bien ordonnée qu'aveugle aux véritables causes de l'injustice. »
L 'avantage économique de cette position - qui n'est vraiment pas celle du missionnaire- est que Baillargeon peut garder son argent dans ses poches. De plus, selon le principe : « Ce n'est pas tout d'être heureux, il faut que les autres soient malheureux », Baillargeon peut culpabiliser tous ceux qui donnent aux pauvres durant la période de Noël.
Voici ce que Pierre Bourgault écrivait sur le même sujet :
« Malheureusement, dans la vraie vie, ça ne marche pas toujours aussi bien. Il arrive que la justice prenne du temps à s'établir, qu'elle s'enfarge dans les institutions, qu'elle oublie des grands pans de son programme, qu'elle se heurte à l'égoïsme des citoyens.
Autrement dit, la révolution n'arrive pas aussi vite qu'on le souhaiterait et, pendant ce temps, pendant qu'on attend le passage de la justice, pendant que le grand soir s`éloigne de plus en plus, pendant que les riches continuent de s'enrichir et les pauvres de s'appauvrir, nous n'avons plus qu'un seul recours, c'est celui de la charité.
Je n'aime pas la charité, mais je m'y fais. Non pas parce que je désespère de voir advenir la justice, mais parce que je sais qu'elle est encore loin et qu'il serait odieux si, en son nom, on laissait les gens crever de faim.
Seule la justice peut éliminer la pauvreté. En attendant, seule la charité peut la rendre un peu moins désespérante. Voyez toutes ces guignolées, toutes ces souscriptions, tous ces paniers de Noël et tous ces carnavals de bienfaisance; c'en est devenu grotesque et pourtantŠ
Pourtant, il faut tricoter des bas pour garder les gens au chaud en attendant que la justice en fournisse à chacun une douzaine de paires. Il faut remplir un panier de Noël en attendant que la justice nourrisse tout le monde à sa faim. Il faut faire l'aumône à qui tend la main dans la rue en attendant que la justice paie le hamburger chez McDonald. C'est parce que nous ne sommes pas assez justes que nous avons le devoir d'être charitables.
Pierre Bougault
La Résistance - Vlb Éditeur
p. 166
Fondé en 1997, le Couac est un mensuel satirique québécois qui s'est donné pour mission de débusquer la bêtise où qu'elle se trouve pour la mettre en évidence.
Des fois, le Couac n'a pas à chercher loinŠ
Par ailleurs, ceux qui veulent entendre Baillargeon deviser sur le sujet, apprendront avec plaisir que le verbe ne s'est pas fait cher. Pour la modique somme de 400$, on peut s'offrir le prof anarchiste grâce à la compagnie « Liaisons d'avenir » http://www.liaisonsdavenir.com
qui le présente ainsi :
Normand Baillargeon a complété des études en Éducation et en Philosophie. Il est actuellement professeur en Sciences de l'éducation à l'UQAM. Intellectuel et militant, il lutte depuis longtemps en faveur d'une démocratie participative. Énergique et stimulant, il s'interroge publiquement sur l''idéal de la formation et de la participation citoyenne, au moment où celui-ci est menacé de l'intérieur, tant en éducation que dans les médias. Il partage ses réflexions et son espoir dans deux ouvrages publiés tout récemment : La lueur d'une bougie, citoyenneté et pensée critique (Fides) et Les chiens ont soif, critiques et propositions libertaires (Éditions Agone).
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