Le Kiosque Média

"Notre métier n’est ni de faire plaisir, ni de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie." - Albert Londres

6.04.2007

Le progressiste Antoine et les journalistes


Membre du conseil d’administration d’Alternatives, le progressiste Antoine Casgrain (photo ci-contre) s’attaque aux journalistes qui ont osé critiquer la fermeture par Hugo Chavez de la chaîne de télévision Radio Caracas Télévision (RCTV). (Les véritables ennemis de la « liberté d’expression », mardi 29 mai 2007, Antoine Casgrain, Presse-toi à gauche!)

Hugo Chavez
est une fixation mystique pour les intégristes de l’ACDI et leur revue Alternatives. On ne peut pas, on ne doit pas le critiquer. C’est d’une plume rampante, engagée, qu’il faut évoquer le grand homme. Pour ceux qui ne savent pas comment faire, voici quelques exemples tirés de la revue Alternatives.

En janvier, le progressiste Thomas Chiasson-LeBel écrivait dans cette revue : Dynamiques vénézuéliennes au FSM. On y reconnaissait le style engagé pur jus des journalistes formés par Alternatives.


Extrait :

Malgré ces indices, la société marchande suit son cours apparemment normal. La coexistence de ce régime marchand et du processus de transformations en cours est sourc
e de tensions sociales qui provoquent une forte polarisation.

D’une part, la majorité pro-Chávez, réunie autour de ce président qui occupe un espace immense de la sphère politique, défend le processus bolivarien cœurs et âmes. D’autre part, l’opposition au changement utilise toutes les armes possibles - aux sens propre et figuré - pour abattre ce régime. L’opposition défe
nd les principes d’un capitalisme reposant sur la propriété privée.

En mai 2006, toujours dans Alternatives, le toujours progresssite Thomas
Chiasson-LeBel complétait son éloge d’Hugo Chavez sous le titre Le Venezuela de Chávez. (L’article a aussi été publié dans la succursale internationale d’Alternatives sous le titre nuancé : Pourquoi Chávez est-il si populaire ?

En juin, histoire d’éliminer ces intermédiaires journalistes entre la pensée de Ch
avez et le peuple, Alternatives (incidemment grâce à nos taxes) laissait tout bonnement Jesús Arnaldo Pérez, ambassadeur de la République Bolivarienne du Venezuela au Canada, écrire ce qu’il voulait. L’article s’intitulait : Les Vénézuéliens et leur démocratie.

Extrait full trompettes :


(...) la grande majorité du peuple vénézuélien est en train de construire une Démocratie exemplaire, une Démocratie qui chaque jour assoit sa légitimité de manière plus forte, car elle s’efforce de n’opposer à ses ennemis que les armes du droit, de la légitimité acquise par le suffrage libre et universel, de la volonté d’un peuple inscrite dans les pages d’un excellent document approuvé par référendum populaire pour la première fois dans l’histoire du Venezuela : la Constitution Bolivarienne.

Un autre extrait ne peut qu’enthousiasmer les progressistes gérants d’estrades qui désespèrent d’un peuple qui ne veut pas jouer avec eux.

(...)les latino-américains ne croient plus à un modèle de Démocratie limité à la représ
entation politique car c’est un modèle qui ignore les aspects économiques, culturels, sociaux et environnementaux de la Démocratie participative et qui ne reflète plus la volonté populaire. Simón Bolívar, El Libertador, disait, il y a deux siècles de cela, que le meilleur système de gouvernement est celui qui apporte la majeur (sic) somme de bien-être, stabilité et sécurité sociale à son peuple.

P.S. Remarquons que ce n’est pas la première fois qu’Alternatives, présidé par la progressiste Monique Simard, ex-CSN, ex-PQ, offre ses pages à un ambassadeur. En novembre 2005, les lecteurs avaient la joie de lire : La sécurité, c’est le dialogue et le respect entre les cultures.

L’auteur était le progressiste Yvon Charbonneau, ex-ambassadeur du Canada à l’Unesco. Dans une vie antérieure, Charbonneau avait été président de la CEQ ( aujourd’hui CSQ), supporteur de Khadafi, et le pète-sec derrière le manuel « L’école au service de la classe dominante ». Les masses, ces ingrates, n’ont su retenir ce militant progressiste qui est alors devenu député libéral à Ottawa puis ambassadeur. À défaut de changer le monde sur notre dos, Charbonneau a pu, à nos frais, changer son salon.


L’hebdomadaire Spiegel a écrit un article complet et balancé sur la presse au Venezuela :

Remote Control Socialism : Chavez on Every Channel


 
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