L’UQAM, le saviez-vous, est un phare pour l’humanité
- «Quand un navire essuie une tempête et risque de sombrer, tous les bateaux proches et les marines nationales lui portent secours, sans se demander si le possible naufrage est dû à une faute du capitaine ou à une maladie des marins. Il en va de même pour le secours inconditionnel des pompiers en cas d'incendie. Marins et pompiers sont ici paradigmatiques, et on peut s'interroger sur ce qui pousse les uns et les autres à enfoncer à coeur joie une vivace institution quadragénaire.» Des marins et pompiers paradigmatiques?!?
- «Ce gouvernement [celui de Jean Charest] semble avoir commodément oublié deux choses d'importance: que l'UQAM est sa propre création et que, s'il fallait l'abandonner, il s'abandonnerait lui-même — autrement dit, il dénierait toute substance au concept d'établissement public —, et que le libéralisme, en principe, se distingue du marxisme mécanique réduisant toutes les déterminations à la seule instance économique.» Les professeurs de l’UQAM croient sérieusement que le gouvernement du Québec raisonne en opposant libéralisme et marxisme?
- «Un souffle ample, original, anime l'enseignement, semestre après semestre, dans les nombreuses disciplines abordées dans nos murs, de manière irremplaçable. Le Québec pourrait-il se passer d'une telle contribution?» Bien sûr qu’il faut maintenir la place de l’UQAM dans le monde universitaire québécois, mais pourquoi décrire son enseignement sous des traits idylliques? À l’UQAM, comme dans toutes les universités de la province, il y a des profs désabusés qui se rendent en classe comme des ouvriers à l’usine, des chargés de cours sous-payés, des conflits professionnels, des étudiants blasés, etc.
- «Le rôle essentiel de l'UQAM dans la prise en main du destin économique des francophones se révèle au fil des succès remportés par son école des sciences de la gestion [...]». Et HEC Montréal, qui fête son centenaire cette année, n’a joué aucun rôle dans l’évolution de l’économie québécoise contemporaine? Nooooon...
- «L'UQAM porte haut, loin et fort le flambeau de Thémis à tous les coins de la planète. Ses juristes et ses politologues de la faculté de science politique et de droit qui apparaissent sur nos écrans chaque fois que nous sommes secoués par des crises, ses diplômés, ne sont-ils pas engagés, avec générosité, avec liberté, dans la défense et la promotion des droits de la population?» L’autre jour, en visionnant un reportage télévisé sur les droits de la personne en Chine, j'ai effectivement pu apprécier les interventions de 45,6 diplômés en droit et en science politique de l'UQAM... Non mais, blague à part, à quoi rime le délire littéraire des professeurs de l’UQAM? Ils essaient de faire croire que leurs diplômés ont le monopole de l’engagement social?
- «Vivante, souriante, conviviale, multiculturelle, notre université, en dépit de sa situation incertaine, des difficultés financières, de son budget notoirement insuffisant, réussit — sans doute est-elle un peu magicienne? — à persévérer dans sa mission.» Vivante, souriante, conviviale? Permettez-moi d’en douter. Plusieurs pavillons de l’UQAM sont bruns, laids, sans âme (notamment Judith-Jasmin et Hubert-Aquin), au coeur d’un quartier sordide (la rue Ste-Catherine, entre Berri et Saint-Laurent, n’est pas exactement ce qu’on pourrait appeler un carrefour du savoir), et la vie étudiante y est peu dynamique. Les campus de l'Université de Montréal et de McGill sont beaucoup plus agréables (grâce à la proximité du mont Royal) et animés que celui de l'UQAM.
- «Aussi, uqamiennes, uqamiens, nous nous déclarons intraitables. Nous nous mobiliserons toujours pour préserver l'intégrité de notre université, pour contribuer à son rayonnement, bref, pour lui garder sa place vibrante indissolublement liée à l'histoire du Québec et de son peuple.» Diantre! Fichtre! Sus à l’ennemi! Uqamiennes et uqamiens de tous les pays, unissez-vous!
Jean-Sébastien Marsan, journaliste indépendant, bachelier en communication de l’UQAM (1994)
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