Les gras durs de l'humanitaire

« Car si personne n’est choqué de voir des stars comme Angelina Jolie ou Michael Douglas et des vedettes de la chanson comme le Français Enrico Macias endosser l’uniforme d’ambassadeurs de l’organisation internationale pour aller défendre sur le terrain, et dans la majorité des cas gracieusement, des causes honorables, les conditions dans lesquelles s’effectuent certaines de ces opérations de communication soulèvent le coeur. Est-il normal que l’ONU affrète des jets privés ou que l’UNESCO paye à ses VIP de l’humanitaire des billets en première classe pour les parachuter ensuite, l’espace de quelques heures d’un reportage photo négocié au préalable avec une agence ou un grand magazine du type Paris Match, sur un îlot de pauvreté, avant qu’un hélico ne les reconduise vers leurs chambres d’hôtel climatisées? Peut-on accepter que ces intermittents du tiers-mondisme soient logés dans les suites de palaces cinq étoiles, dont la note aura été payée grâce aux dons de milliers d’anonymes? » (p. 232-233, People, le grand déballage, de Renaud Revel et Laurence Debril)

Photo ci-dessus: Angelina Jolie à la Commémoration de la journée mondiale des réfugiés - 2003. (State Department photo by Michael Gross)