9.02.2006
Livre à signaler: Histoire de la gauche caviar
Laurent Joffrin
Histoire de la gauche caviar
Robert Laffont, 2006
208 pages
En France, comme dans les autres pays Occidentaux, on constate que le socialisme est en perte de vitesse, et que l’électorat populaire est de plus en plus attiré par l’extrémisme. Afin de nous expliquer ce phénomène et de tirer une sonnette d’alarme, Laurent Joffrin, directeur de la rédaction du Nouvel Observateur, publie aujourd’hui l' Histoire de La Gauche Caviar. Cette gauche mal aimée est bien souvent perçue comme un groupe de privilégiés et de bourgeois qui, par bonne conscience, s’intéresse à la justice sociale. Pourtant l’Histoire a démontré que la bourgeoisie a bien souvent dirigé des partis de gauche, servi la classe ouvrière et contribué au progrès (Keynes, Voltaire, Victor Hugo…).
Le début de la mondialisation et du capitalisme sauvage dans les années 80, a quelque peu dénaturé et coupé de la réalité cette élite progressiste. Face à cette gauche devenue caviar, le reste de la population condamne une modernité qu’elle juge de plus en plus injuste; sans oublier qu’elle est de plus en plus attirée par les partis extrémistes.
Claudine Souchon
9.01.2006
États-Uniens? Américains? Un autre débat de société pour les haut-parleurs du Québec? On espère que non...
.
Durant les 12 derniers mois, selon le moteur de recherche Eureka, les
journalistes ont remplacé 219 fois le mot "Américains" par le terme "États-Uniens" (des enfants états-uniens, clichés états-uniens, grands journaux états-uniens, etc.) et 279 fois le mot “Américain” par ‘États-Unien” (courtier états-unien, l'ambassadeur états-unien, le président états-unien, etc.). En comparaison, entre 1980 et l’an 1990, "États-Uniens" n’a été recensé que deux fois, et 77 fois entre 1990 et 2000.
Les journalistes ont donc découvert quelque chose de neuf, ou ils ont un sérieux problème de loisirs. Violaine Ducharme tranche la question dans cette analyse d’une mode inutile.
À propos des États-Uniens
L’Amérique est grande et comporte plusieurs pays, mais ce sont les habitants des États-Unis qui ont hérité du gentilé Américain. Même si les Canadiens sont aussi américains que leurs voisins du Sud ou les Mexicains. L’usage s’est répandu et le temps a fait le reste : un Américain est forcément un habitant des Etats-Unis, pourquoi en douter?
Question bien inoffensive mais qui, après les attaques du 11 septembre et les frasques de George W. Bush, en a chatouillé certains qui trouvaient qu’il y avait là matière à légère diffamation. « Je suis américain, mais pas un citoyen des Etats-Unis! » Donc, en ces périodes d’antiaméricanisme inspiré, il est de bon ton de se distinguer de la masse yankee, question d’éviter d’être involontairement solidarisés avec les gestes de nos voisins. Par son absence d’ambiguïté, le terme « états-uniens » s’est rapidement imposé dans les discussions de la gauche offensée. Le Monde diplomatique l’emploie régulièrement en ses pages et moults médias l’apprécient pour ses aspects pratiques de sémantique et de vocabulaire.
Linguistiquement parlant, le Petit Robert relève la première occurrence du mot états-unien en 1955, où il prenait la forme zéifiée (étazunien), surtout utilisé dans des contextes où une rigoureuse précision s’avère essentielle. Et dans son Lexique des difficultés du français dans les médias, Paul Roux atteste que « les dictionnaires acceptent les adjectifs états-unien et américain, sans faire de nuances entre l'un et l'autre » et qu’on peut ainsi les considérer comme des synonymes.
Idéologiquement parlant, on ne s’en sort toutefois pas si facilement. À ce qu’on sache, les Etats-Unis constitue également le nom officiel du Mexique (Estados Unidos Mexicanos). Devrait-on alors étendre l’usage d’états-unien à eux itou? Et à en croire le débat enflammé que les Wikipédiens ont tenu sur le terme à adopter dans leurs écrits encyclopédiques (sur papier, seize pages de débat écrit petit), l’emploi du gentilé est peut-être sans équivoque, mais chargé de rage antiaméricaine. Et chaque opinion en valant bien une autre, l’argumentation aboutit rapidement dans un cul-de-sac tant la question est subjective.
« S’agit-il d’un débat linguistique ou d’une protestation surgie d’une frustration plus large? », se demande Laurent Laplante dans un texte portant sur la confusion Amérique/Etats-Unis.
Tentons une réponse. En français, l’Amérique est un continent, pas un pays; un Américain, un habitant des Etats-Unis d’Amérique. Point. Rien de linguistique là-dedans, ainsi l’a déterminé l’usage.
Pendant ce temps, les habitants des Etats-Unis s’en fichent pas mal. Ils vont attendre la traduction en anglais d’États-Uniens…
Violaine Ducharme
Durant les 12 derniers mois, selon le moteur de recherche Eureka, les
journalistes ont remplacé 219 fois le mot "Américains" par le terme "États-Uniens" (des enfants états-uniens, clichés états-uniens, grands journaux états-uniens, etc.) et 279 fois le mot “Américain” par ‘États-Unien” (courtier états-unien, l'ambassadeur états-unien, le président états-unien, etc.). En comparaison, entre 1980 et l’an 1990, "États-Uniens" n’a été recensé que deux fois, et 77 fois entre 1990 et 2000.
Les journalistes ont donc découvert quelque chose de neuf, ou ils ont un sérieux problème de loisirs. Violaine Ducharme tranche la question dans cette analyse d’une mode inutile.
À propos des États-Uniens
L’Amérique est grande et comporte plusieurs pays, mais ce sont les habitants des États-Unis qui ont hérité du gentilé Américain. Même si les Canadiens sont aussi américains que leurs voisins du Sud ou les Mexicains. L’usage s’est répandu et le temps a fait le reste : un Américain est forcément un habitant des Etats-Unis, pourquoi en douter?
Question bien inoffensive mais qui, après les attaques du 11 septembre et les frasques de George W. Bush, en a chatouillé certains qui trouvaient qu’il y avait là matière à légère diffamation. « Je suis américain, mais pas un citoyen des Etats-Unis! » Donc, en ces périodes d’antiaméricanisme inspiré, il est de bon ton de se distinguer de la masse yankee, question d’éviter d’être involontairement solidarisés avec les gestes de nos voisins. Par son absence d’ambiguïté, le terme « états-uniens » s’est rapidement imposé dans les discussions de la gauche offensée. Le Monde diplomatique l’emploie régulièrement en ses pages et moults médias l’apprécient pour ses aspects pratiques de sémantique et de vocabulaire.
Linguistiquement parlant, le Petit Robert relève la première occurrence du mot états-unien en 1955, où il prenait la forme zéifiée (étazunien), surtout utilisé dans des contextes où une rigoureuse précision s’avère essentielle. Et dans son Lexique des difficultés du français dans les médias, Paul Roux atteste que « les dictionnaires acceptent les adjectifs états-unien et américain, sans faire de nuances entre l'un et l'autre » et qu’on peut ainsi les considérer comme des synonymes.
Idéologiquement parlant, on ne s’en sort toutefois pas si facilement. À ce qu’on sache, les Etats-Unis constitue également le nom officiel du Mexique (Estados Unidos Mexicanos). Devrait-on alors étendre l’usage d’états-unien à eux itou? Et à en croire le débat enflammé que les Wikipédiens ont tenu sur le terme à adopter dans leurs écrits encyclopédiques (sur papier, seize pages de débat écrit petit), l’emploi du gentilé est peut-être sans équivoque, mais chargé de rage antiaméricaine. Et chaque opinion en valant bien une autre, l’argumentation aboutit rapidement dans un cul-de-sac tant la question est subjective.
« S’agit-il d’un débat linguistique ou d’une protestation surgie d’une frustration plus large? », se demande Laurent Laplante dans un texte portant sur la confusion Amérique/Etats-Unis.
Tentons une réponse. En français, l’Amérique est un continent, pas un pays; un Américain, un habitant des Etats-Unis d’Amérique. Point. Rien de linguistique là-dedans, ainsi l’a déterminé l’usage.
Pendant ce temps, les habitants des Etats-Unis s’en fichent pas mal. Ils vont attendre la traduction en anglais d’États-Uniens…
Violaine Ducharme
8.31.2006
Une planète menacée
Les animaux fuient. La végétation migre. Les êtres vivants de la terre, mis à part l’Homme, n’ont pas la chance de pouvoir contrôler un thermostat afin d’ajuster la température ambiante à leurs besoins. Les animaux, comme les plantes, sont adaptés à un certain climat et ne peuvent survivre que dans ce climat. Souvent, les scientifiques définissent des zones climatiques selon la végétation et la vie animale qui s'y trouvent. Les jardiniers ainsi que les ornithologues le savent très bien, et leurs manuels contiennent les cartes de ces zones. Ils s'y réfèrent pour déterminer quels arbres, fleurs ou espèces d’oiseaux peuvent survivre en une région donnée. Mais ces cartes devront être refaites.
La plupart des gens, bien qu’ils perçoivent les fluctuations de la température météorologique, remarquent à peine que le climat, la température moyenne, est en train de changer.
Une critique de quelques livres par Jim Hansen (photo ci-contre), directeur du NASA Goddard Institute for Space Studies et professeur au Columbia University's Earth Institute.
The Weather Makers: How Man Is Changing the Climate and What It Means for Life on Earth
by Tim Flannery
Atlantic Monthly Press, 357 p.
Field Notes from a Catastrophe: Man, Nature, and Climate Change
by Elizabeth Kolbert
Bloomsbury, 210 p.
An Inconvenient Truth: The Planetary Emergency of Global Warming and What We Can Do About It
by Al Gore
Melcher Media/Rodale, 325 p.(paper)
An Inconvenient Truth
a film directed by Davis Guggenheim
La plupart des gens, bien qu’ils perçoivent les fluctuations de la température météorologique, remarquent à peine que le climat, la température moyenne, est en train de changer.
Une critique de quelques livres par Jim Hansen (photo ci-contre), directeur du NASA Goddard Institute for Space Studies et professeur au Columbia University's Earth Institute.
The Weather Makers: How Man Is Changing the Climate and What It Means for Life on Earth
by Tim Flannery
Atlantic Monthly Press, 357 p.
Field Notes from a Catastrophe: Man, Nature, and Climate Change
by Elizabeth Kolbert
Bloomsbury, 210 p.
An Inconvenient Truth: The Planetary Emergency of Global Warming and What We Can Do About It
by Al Gore
Melcher Media/Rodale, 325 p.(paper)
An Inconvenient Truth
a film directed by Davis Guggenheim
8.29.2006
Pas de syndicat S.V.P., vous êtes chez Wal-Mart!
La réaction du géant du détail face à la percée syndicale dans son magasin de Jonquière.
8.28.2006
Entrevue paranormale
Dans le magazine La Semaine (10 juin 2006) : une entrevue lumineuse réalisée par France Gauthier avec « le clairvoyant qui a traversé la noirceur », Clément Oscar Desfossés. Celui-ci nous éclaire beaucoup sur son enfance difficile et malheureuse, sur ses visions et ses guérisons miraculeuses. Son plus lointain souvenir de clairvoyance remonterait à l’âge de trois ans et demi : « J’avais rêvé que la maison de mes parents brûlait (…) Je me suis mis à crier au meurtre et j’ai réveillé toute la maisonnée… » Assez prodigieux, surtout pour quelqu’un qui, lit-on plus loin, a été sourd et muet jusqu’à l’âge de 14 ans… Aujourd’hui, le monsieur offre des consultations de clairvoyance. Il « aide les gens »… « envers et contre tous »… « malgré la controverse »… « par sens du devoir ». Quel courage!
Malheureusement, cet homme qui possède tous les dons nous éclaire un peu moins sur les raisons de sa condamnation pour pratique illégale de la médecine. À la question « Pourquoi avez-vous été condamné? », il répond : « Parce que, souvent, je pouvais voir de quoi souffraient les gens qui me consultaient et leur donner un diagnostic. Si, par exemple, je disais à une personne qu’elle avait un problème à un rein, elle allait ensuite voir un médecin pour se faire soigner. Mais j’ai quand même été condamné pour pratique illégale de la médecine. » Quelle réponse brillante et instructive! Au fait, combien coûtent les consultations de Monsieur Desfossés? L’article n’en fait pas mention…
Delphine Vandycke
Le gouvernement britannique réhabilite les 306 "fusillés pour l'exemple" de la première guerre mondiale
8.27.2006
" Yes, People Like Me Do Get HIV "
.
Dans Newsweek, Regan Hofmann, l’éditrice de POZ, la revue des séro-positifs, explique que les préjugés sur le Sida sont encore nombreux et pourquoi toutes les personnes qui ont déjà eu des relations sexuelles non protégées devraient être testées.(en anglais)
Dans le même numéro de Newsweek :
AIDS SPECIAL REPORT
• How AIDS Transformed a Nation
• The Crisis in Black America
• Cose: The Challenge for Black Leadership
• A Tale of Two Indias
• Profile: Global Virus Hunter Peter Piot
• Clinton: How to Expand Treatment
• Melinda Gates: The Virus and Women
• Rwanda: An HIV Survivor's Story
• Timeline: A 25-Year Scourge
• Photo Gallery: The Faces of HIV Today
• 1993: A Lost Generation
• 1991: Magic's Message
• AIDS On Trial In South Africa
• Living With HIV: A Teenager's Diary