Le Kiosque Média

"Notre métier n’est ni de faire plaisir, ni de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie." - Albert Londres

11.10.2007

Manas : l'Inde et ses voisins


Guide encyclopédique sur l'Inde : histoire, culture, politique, économie, société et religion. Il contient des survols, des textes, des bibliographies de recherches et des articles.

The Great Pacific Garbage Patch


Le plus grand dépotoir du monde est situé en plein Pacifique et fait deux fois la superficie du Texas... (Un article de SF Gate.)

11.09.2007

La Céline Dion de la langue de bois


Traduisez en termes primesautiers et militants la phrase suivante :

« Il y avait des militants et des curieux venus de partout, de tous les âges, de tous les milieux. »

La gagnante haut le verbe est Gabrielle Gérin, organisatrice du Forum Social Québécois et maître ébéniste de la langue de bois :

« La participation fut très diversifiée, d’abord sur les plans géographique et générationnel. Mais les personnes présentes portaient également avec elles des intérêts et expériences très divers, autant de par leur vie militante que personnelle : en plus d’une grande variété de militantEs activement impliquéEs au sein d’un mouvement social au Québec, une certaine partie des participantEs au Forum étaient des personnes avec peu d’expérience militante, mais intéresséEs à y trouver de l’information et à y explorer divers moyens de contribuer à transformer la société. » (http://www.pressegauche.org/spip.php?article1082)

Certains extraits ne sont pas sans rappeler la prose militante d’André Malraux dans La Condition Humaine :

« Plusieurs ateliers virent d’intéressantes dynamiques se développer, où des hiérarchies internes aux mouvements sociaux furent remises en question, et une solidarité déterminée et authentique fut exprimée ‘par la base’. »

D’autres encore agiront directement sur les glandes lacrymales des lecteurs engagés :

« Cette combinaison d’expériences et d’idées au sein d’un espace qui se voulait ouvert et non-hiérarchique produisit des échanges surprenants et énergiques, et généra un sentiment, électrisant, d’unité dans la diversité et à travers l’action. La nécessité de s’organiser de façon inclusive, combative et unie autour d’une large panoplie d’enjeux en réponse aux avancées néolibérales et conservatrices, et la confiance renouvelée en notre capacité à mener des luttes collectives efficaces étaient palpables lors de l’événement : ceci, en grande partie grâce au fait qu’il réunissait une si grande quantité et diversité de personnes militant à toutes sortes de niveaux. »

« Une ‘batucada féministe’ ouvrit l’assemblée, et amena les près de 600 personnes présentes à se lever en chantant " Contre le capitalisme, je me lève et je résiste ! Contre le patriarcat, …" : une vision un peu surréelle ! »

Si c’est elle qui le dit…

11.08.2007

Rubicon : l’histoire romaine comme un roman, mais véridique


Rubicon
The Last Years of the Roman Republic

Tom Holland


L’histoire romaine n’est pour certains que synonyme de légionnaires combattant des individus à forte pilosité et d’orateurs en toges n’étant capables que de débats oiseux et tout aussi ennuyants. En dépit du choix d’un sujet qui peut sembler épuisé et dont on aurait déjà trop parlé, Rubicon est une œuvre qui réussit admirablement bien à rendre intéressante l’histoire romaine tout en la gardant accessible à tous. Le livre de Tom Holland (en anglais) allie efficacement une trame narrative captivante, pleine de rebondissements (pour utiliser des termes de romans à succès), et une précision historique rarement atteinte par des ouvrages de ce genre.

Rubicon relate les derniers siècles de la république romaine, de l’époque du dictateur Sylla à celle de Jules César et de son héritier. Le lecteur est mis en situation par un résumé cohérent des premiers siècles d’histoire romaine jusqu’au premier siècle avant Jésus-Christ. La moitié de siècle suivante est passée au peigne fin : intrigues politiques, campagnes militaires, vie personnelle des protagonistes et traits culturels romains sont les éléments qui constituent le récit. Un des rares reproches que l’on pourrait adresser à l’auteur serait de prendre pour réalité exacte les idéaux vertueux de la république romaine. Ce jugement de l’auteur n’est cependant pas excessif et ne tombe pas dans le cliché au sujet duquel certains ouvrages se plaisent à enlaidir le genre de l’histoire narrative.

La quantité et la qualité de la recherche effectuée par l’auteur sont vérifiables parce que celui-ci indique ses sources. On peut ainsi reconstituer sa démarche de recherche et en mesurer l’exactitude. Cela contrairement à d’autres auteurs qui sont satisfaits de s’inspirer vaguement de sources dont ils n’indiquent pas la référence et qui y ajoutent ensuite leurs idées ou leurs interprétations. Dans Rubicon, on peut tout de suite voir à l’aide des notes que telle information provient d’une œuvre de Cicéron, de César ou de Caton, sans toutefois avoir à subir le poids de la prose de ces auteurs.

Rubicon est un récit agencé avec une réelle maîtrise du sujet pour produire une histoire qui, non contente d’être véridique, est également particulièrement captivante et facile à suivre. Peu ou pas de connaissances de l’histoire romaine ne sont vraiment nécessaires pour l’apprécier et c’est cette facilité d’accès ainsi qu’un récit très absorbant qui font de Rubicon une œuvre exceptionnelle.

François Gauthier

Critiques du livre (en anglais) :

http://www.unrv.com/book-review/rubicon.php

http://www.curledup.com/rubicon.htm

http://blogcritics.org/archives/2005/11/07/224627.php

11.07.2007

Fugitive Fact File


Dénichez des informations sur des milliers de sujets grâce à cette base de données. Toutes les données et ressources collectées ici ont été utilisées par le personnel de la bibliothèque pour répondre aux questions de référence. Les résultats incluent réponse, source, date et site internet, si pertinent.

Pourquois.com


Pourquois.com a pour but de répondre à ces petites questions que nous nous posons tous à différentes occasions. Des pourquois les plus enfantins aux énigmes métaphysiques...

11.06.2007

Le Strip-Tease d’une danseuse : confidences de Natacha


Le Strip-Tease d’une danseuse : confidences de Natacha
Par Annie Pilotte et Louis Gosselin

Lanctôt Éditeur
, 2007
124 pages


Il y a environ 5000 bars au Québec, dont 235 sont des bars de danseuses. (Selon la Corporation des propriétaires de bars, de brasseries et tavernes du Québec.)

Combien de danseuses y travaillent? Difficile d’y répondre, puisqu’il n’existe aucune statistique à cet effet. En revanche, est-ce que toutes les danseuses sont cochonnes? Sont-elles toutes idiotes, paumées, droguées, alcooliques, bisexuelles ou lesbiennes? Font-elles toutes de la prostitution? Sont-elles obligées de coucher avec les propriétaires pour obtenir du travail? Ont-elles un pimp? Sont-elles issues de milieux défavorisés? Sont-elles victimes ou le font-elles par choix éclairé?

Voilà, ce que Le Strip-Tease d’une danseuse : confidences de Natacha, effeuille pour nous au fil des pages.

«J’ai 27 ans. Je danse dans les clubs du Québec depuis plus de cinq ans maintenant. J’ai tout vu. Tout entendu. Aujourd’hui je veux essayer de sortir de ce milieu, mais cela ne sera pas facile. La tentation sera forte de retourner gagner jusqu’à 500 ou 600 dollars net en une soirée au lieu de me contenter d’un salaire hebdomadaire. Et dire que j’ai toujours été très timide et pas nécessairement attirée par le sexe! Que s’est-il passé dans ma vie? Aujourd’hui, je peux témoigner du quotidien de la vie d’une danseuse nue, des conditions de travail, de la clientèle et de ses demandes particulières…»

Ici, l’expérience d’Annie Pilotte est relatée par le journaliste Louis Gosselin. Celui-ci nous fait pénétrer dans l’intimité de l’isoloir, comme si nous y étions. Nous suivons le parcours de la strip-teaseuse, de son enfance solitaire et difficile à sa vie active comme danseuse, en passant par son amour d’adolescente et ses premiers emplois. On nous transporte dans les clubs de danseuses de Montréal, de Cornwall, de Québec, de Rimouski… et même de Miami.

L’intérêt du livre réside dans le fait qu’il n’y ait pas d’opinions tranchées, que tout n’y soit pas noir ou tout blanc. Le récit est lucide : il ne glorifie pas le métier, mais nous épargne les leçons de moralité. Il ne fait pas non plus dans le sensationnalisme, et s’éloigne du ton alarmiste employé par certains experts depuis quelques années (voir Yolande Geadah, Richard Poulin ou Micheline Carrier). L’expérience est assumée. «Pour moi, danser nue, est un métier comme un autre, qui me permet de faire de l’argent rapidement et sans effort. Rien de plus», avance Annie Pilotte. Le ton est intimiste, accessible, et colle à la réalité du milieu dans lequel il nous introduit. Finalement, les meilleures personnes pour nous parler du métier ne sont-elles pas les danseuses elles-mêmes?

Et surtout, messieurs, «n’allez jamais croire que la danseuse qui se trémousse devant vous est une fille vulnérable dont vous pouvez tirer tout ce que vous voulez», prévient Annie Pilotte. «Elle a sans doute autant sinon plus de caractère que vous.»

Lyne Corriveau

Extraits :

– Ouais…mais juste pour moi, OK? Fais-moi une faveur…, demandent-ils.

– Hé, chose! T’es le cinquantième à me le demander ce soir! Qu’est-ce que tu as de plus que les autres?

Ma réponse était chaque fois nette et cinglante. Et à l’occasion, je pouvais même ajouter que, s’il me léchait un sein pendant que je dansais, il serait probablement le quatorzième à lécher le même endroit et que c’était à ses risques et périls parce qu’une hépatite c’est contagieux! C’était habituellement l’argument massue pour les garder tranquilles. Devant le sexe, les hommes ne pensent plus.
(p.46)

11.05.2007

Sloterdijk à la recherche de la colère perdue


Dans Le Point, entrevue avec le philosophe allemand Peter Sloterdijk

Extraits douloureux :

« La réception du maoïsme en Europe a été le scandale idéologique de la seconde moitié du XXe siècle. »
(..)

« Diso
ns que la France a été le réacteur idéologique d'où sortaient un certain nombre des grandes aberrations de la pensée contemporaine mais aussi, il faut être juste, les mouvements d'autocorrection de ces aberrations. Finalement, la France n'est pas un pays où la folie est au pouvoir, mais elle en produit des quantités remarquables, pour l'exportation et pour sa consommation intérieure. » (..)

« On n'a jamais fait la critique du snobisme extrémiste qui sévit toujours parmi les intellectuels et qui se fonde sur cet immortel romantisme de la rupture radicale. »

Les 10 commandements du journalisme


Michael Rosenberg du Detroit Free Press dresse la liste des 10 commandements du journalisme. Parmi ceux-ci :

Be balanced. No matter what anybody says, find somebody to say the opposite. If a scientist claims to have a cure for cancer, find somebody who says cancer does not exist. If a man says "My name is Fred," make sure you find somebody who says "No, your name is Diane." Etc.

When deciding which tragedies deserve the most prominent coverage, use this simple math: 10,000 foreigners = one cute white American chick.

11.04.2007

Les finances (désastreuses) de l’UQAM en trois paragraphes

Une synthèse de Média Matin, 2 novembre 2007

Mais l’UQÀM présente le pire exemple de mauvaise gestion des fonds publics: sa marge de crédit est passée de 15 millions à un quart de milliard! De 2003 à 2007, sa dette directe a doublé à 346,3 millions. Ses opérations annuelles sont déficitaires de 26,9 millions.

Mais sous l’impulsion de son ex-recteur, Roch Denis, nommé par le gouvernement Landry, l’UQÀM s’est lancée dans deux projets immobiliers qui l’ont menée à la faillite technique.


Le complexe Pierre-Dansereau, évalué d’abord à 165 millions, coûte maintenant au moins 210,8 millions. L’îlot Voyageur, un complexe comprenant un immeuble à bureaux, un pavillon universitaire, un stationnement sous-terrain et un terminus autobus, devait coûter seulement 332,8 millions et est réévalué à 434,8 millions.


Le gouvernement l’a repris, avec au passage 200 millions de factures impayées. On cherche maintenant un promoteur privé pour s’en débarrasser.


L’UQÀM n’est même plus capable de rembourser l’intérêt sur ses emprunts, conclut le Vérificateur, et sa dette dépassera bientôt un demi-milliard.

Feriez-vous du lobbying pour une dictature sanguinaire?


Un journaliste se déguise en lobbyiste
(interview du journaliste)

Feriez-vous du lobbying pour une dictature sanguinaire? Certaines des plus ambitieuses firmes de lobbying de Washington ne broncheraient même pas. Préparez-vous à être choqués par les pratiques amorales des lobbyistes du District de Columbia telles que rapportées par le journaliste de Harper's Ken Silverstein (photo ci-contre). Pour les besoins de la cause, celui-ci a créé une fausse compagnie puis s’est tourné vers les lobbyistes. Leur mission : donner au Turkmenistan (le pays ridiculisé par excellence) une meilleure image aux États-Unis.

Sur le sujet du lobbying :

Lobbying

L’industrie pharmaceutique est un des plus importants lobby de Washington. Cette étude analyse son influence politique et ses conséquences sur le public américain. (En anglais)

Chronologie du lobby pharmaceutique

Registre des lobbyistes du gouvernement du Québec
(Pour trouver qui fait du lobbyisme)
 
Top Blogues