Le Kiosque Média

"Notre métier n’est ni de faire plaisir, ni de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie." - Albert Londres

8.04.2007

Émois et chuchotements chez les bibliothécaires


Pour les chrétiens, la référence ultime est Jésus ; pour les gauchistes, Marx et Lénine ; et pour les bibliothécaires, Melvil Dewey (photo ci-contre), l’homme qui a créé le système de classification des livres adopté par toutes les bibliothèques publiques de l’Amérique du Nord.

Cette classification regroupe toutes les connaissances humaines en 10 grandes classes formant à leur tour 100 divisions, elles-mêmes subdivisées
en 1 000 sections. Exemples :

000-099 : Informatique et généralités (tout ce qui apporte des in­formations générales : bibliographies, encyclopédies, etc.)

300-399 : Sciences sociales (la vie en société, la politique, le monde du travail, les coutumes, le droit, etc.)

800-899 : Littérature (les romans, les contes, les nouvelles, la poésie, le théâtre, les bandes dessinées)

900-999 : Géographie-histoire (les personnages célèbres, la vie des hommes et des femmes dans tous les pays, leur histoire, le relief, etc.)

Or, la nouvelle bibliothèque Gilbert, en Arizona, n’utilisera pas le système
Dewey mais s’inspirera plutôt du système de rangement des librairies.

Pour en savoir plus :

http://jmthuma.wordpress.com/2007/07/20/dewey-is-just-so-yesterday/

http://blogs.britannica.com/blog/main/2007/07/getting-dewey-eyed/


L'antisémitisme revisité


(Vidéo en anglais, 2002)
durée: 20 minutes


Invité: Elie Wiesel



8.03.2007

Mythes et réalités dans l’histoire du Québec


Marcel Trudel, Mythes et réalités dans l’histoire du Québec, HMH, Cahiers du Québec: collection histoire, Trois tomes.

Marcel Trudel est un des grands historiens du Québec. Mythes et réalités dans l'histoire du Québec rassemble des textes qui remettent en question certaines certitudes historiques. Le lecteur trouvera dans les ouvrages de Trudel des révélations souvent étonnantes sur des personnages célèbres, tels Madeleine de Verchères, le Comte de Frontenac et Jacques Cartier, pour en nommer quelques uns.

La spécialité de Trudel demeure l’histoire de la Nouvelle-France, et ses études fourmillent de détails fascinants. L'étude la plus percutante est celle dans laquelle Trudel démontre que « la Conquête de 1760 a eu aussi ses avantages », ce qui peut amener certains lecteurs à grincer des dents. L'auteur établit la liste des droits dont les habitants vaincus ne jouissaient pas du temps de la Nouvelle-France, et qu'ils ont acquis en passant sous l'administration britannique. Les récits sur les traversées de l’Atlantique au 17e et 18e siècle amènent un éclairage nouveau sur des légendes qui sont à la base de notre histoire. Ces livres devraient permettre à un large public de revisiter son histoire avec beaucoup de plaisir.

Jean-Eugène Desruisseaux

Quelques liens :

Dans Le Devoir :
Le déboulonneur de mythes

Dans L'aut'journal : Le père Noël de la conquête

8.02.2007

La profession de foi d'un journaliste (vidéo en anglais)


Invité: Dan Rather

1ère partie

2ème partie

Les Kamikazes


The Japan Times parle d’un documentaire, un des premiers réalisés sur les kamikazes, tokkotai en japonais, basé sur les interviews de quatre survivants. Loin de la glorification faite par l’extrême droite japonaise, ces aviateurs apparaissent surtout comme des adolescents embrigadés.

8.01.2007

Gouvernance ou administration ?


Il y a quelque temps, Violaine Ducharme, la blogueuse linguiste de Biscuit Vio nous avait éclairé sur l’utilisation du terme « États-Uniens » (09.01.2006, Le Kiosque Média).

Cette-fois-ci, elle se penche, sans tomber, sur la gouvernance et l’administration. Est-ce que gouvernance est synonyme d'administration? Habitués que nous sommes aux formules galvaudées employées par certains journalistes, politiciens et autres intervenants à la langue boisée, nous voyons notre radar devenir plus sensible aux termes fleuris, susceptibles de faire office de synonymes de luxe, jolis mais futiles.

Or, lorsqu'on entend parler de gouvernance, ledit radar s'affole et nous brandissons l'étendard de notre doute: parle-t-on ici d'administration? Est-ce bien cela que ça veut dire? Sinon, pourquoi ne pas utiliser ce dernier au lieu de jouer à Monsieur Vocabulaire qui sème son verbe coloré à tout vent, au péril du sens et de la compréhension du message?

Dans le cas qui nous préoccupe, gouvernance signifie, selon le Grand dictionnaire terminologique, « Manière d'orienter, de guider, de coordonner les activités d'un pays, d'une région, d'un groupe social ou d'une organisation privée ou publique », mais avec la nuance selon laquelle il y a processus de coordination qui permet à l'exercice des pouvoirs politiques, économiques et administratifs de s'effectuer à tous les niveaux de la structure du système national, régional et local par différents acteurs disposant à des degrés divers de pouvoirs de décision. Bref, il y a du monde à la messe qui décide. Et l'administration reposant rarement sur une seule personne, parions qu'on peut voir là une forme de gouvernance.

Selon le Petit Robert, le mot gouvernance est surtout utilisé au Sénégal, où il désigne l'ensemble des services administratifs d'une région. Ne cherchons pas plus loin: l'emploi de gouvernance pour désigner une entité administrative est grammaticalement correct. Ainsi rassurés – pour une fois qu'on s'affole pour rien –, aussi bien jouir du moment...

Violaine Ducharme

7.30.2007

Recueil d'éditoriaux de Jean-François Revel


Jean-François Revel
Fin du siècle des ombres

Recueil d’éditoriaux, Fayard, 1999.
Plon, 2002.

Les éditoriaux de Jean-François Revel, décédé l’an dernier, ont été pendant 30 ans parmi les plus influents de la presse française.


Quelques extraits :

P.73
La bureaucratie syndicale – la « syndicratie » selon le pertinent néologisme forgé pour la désigner par François de Closets – constitue un cas éminent de détournement de mission. Né au XIX siècle pour défendre le prolétariat ouvrier contre le patronat capitaliste, le syndicalisme a aujourd’hui pour profession d’améliorer les avantages de la partie la plus protégée, la mieux pourvue et la mieux traitée des salariés, et ce au détriment d’autres salariés.

P. 196
L’Américain n’existe pas. Les éditeurs qui se croient savants quand ils emploient cette mention n’écrivent qu’une sottise. Les Américains parlent anglais, malgré des différences d’accents et d’expressions comme il y en a aussi entre les régions et les classes sociales en Grande-Bretagne. Dit-on d’un roman de Simenon, d’un poème de Michaux, qu’ils sont « traduits du belge », et des versions étrangères du « Contrat social » qu’elles sont traduites du genevois ?

P.258
La différence qu’il y a entre une grève dans une compagnie privée et une grève dans le monopole public, c’est que, dans une compagnie privée, il s’agit d’une grève contre l’employeur et que, dans le monopole public, il s’agit d’une grève contre la nation. La question est de savoir si le même droit peut régir ces deux types de grève. Soyez tranquille : cette question ne sera pas posée – pas, du moins, par le gouvernement. Et ne le sera pas davantage une autre question de toute économie moderne : qu’est-ce qui relève vraiment du secteur public et qu’est-ce qui serait beaucoup mieux fait par le privé ? Et si elle n’est pas posée, ce n’est pas qu’il soit impossible d’y répondre, c’est qu’on ne veut surtout pas connaître la réponse. Discrétion coûteuse : moins il y a de concurrence, plus la productivité est basse, plus les effectifs doivent donc être nombreux, et moins les salaires peuvent être hauts. Les personnels y perdent autant que les usagers.

p. 494
Partout, les dépenses sociales justifiées servent de cheval de Troie à des groupes de pression qui se couvrent du masque de la solidarité pour extorquer au pouvoir politique des privilèges injustifiés. C’est au contribuable anonyme de les payer.

P.498
La classe politique française tout entière a perdu tout contact avec les idées de notre temps. Qu’elle nous épargne au moins l’oraison perpétuelle du « débat d’idées ». Quel débat ? Quelles idées ? Nous n’entendons que des clichés, des formules incantatoires : l’ « exclusion », ce vide-poche où l’on entasse cinquante phénomènes hétérogènes, dont chacun a des causes différentes et est justiciable d’un traitement différent ; le « dialogue », c’est-à-dire l’institution d’un bavardage creux comme panacée ; les solutions dites de « proximité », façon d’éluder la réflexion sur les problèmes de base, qui sont tous généraux ; être « à l’écoute » des gens, ce qui veut dire que l’on s’écoute parler. Contrairement à ce qui se ressasse, la pensée politique s’est profondément renouvelée depuis quinze ans. Mais les acteurs politiques n’en savent rien.

p.581
Comment, dans l’état actuel des flux migratoires, instaurer sans catastrophe une liberté totale d’immigration ? Comment admettre une foire d’empoigne où l’entrée et l’installation définitive de tout étranger extracommunautaire dépendraient de sa seule décision, sans que les autorités du pays d’accueil aient leur mot à dire ?
Exiger que l’immigration cesse d’être contrôlée ou même connue, surtout dans un pays à forte protection sociale, avec des budgets sociaux déjà en grave déficit, c’est rechercher la déstabilisation permanente de la société, l’abolition de l’État de droit, voire de la citoyenneté. Le programme du Front national, qui veut mettre tous les étrangers dehors, et celui des pétitionnaires, qui veulent les mettre tous dedans, sont également impraticables et immoraux. Car ils assurent l’un et l’autre l’échec irrémédiable de l’intégration, cette longue tradition qui fut et doit demeurer l’honneur de la France. Selon leur démarche habituelle, les intellectuels ou automates de gauche, ou prétendus tels, organisent ainsi la destruction pratique de l’idéal dont ils se réclament en théorie. Ce n’est pas là être l’ami des immigrés ; c’est être leur pire ennemi.

p.605
Que l’on nous épargne des poncifs du genre « c’était un homme de convictions », chose en soi dénuée de toute valeur morale car il y a des convictions qu’il vaudrait mieux ne pas avoir.

Entrevue

Émissions sur Revel

Site consacré à Revel

7.29.2007

Genèse de Google


USA Today retourne dans le garage en Californie où Google a été inventé et raconte comment cette aventure a changé la vie de la propriétaire.
(En anglais)
 
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