"Notre métier n’est ni de faire plaisir, ni de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie." - Albert Londres
11.03.2007
Livre à signaler : Un visa pour l'enfer
Célhia De Lavarène Un Visa pour L'enfer Une femme combat les marchands du sexe Fayard, 2006 312 pages Dénoncer la traite des femmes Mandatée par l’ONU pour lutter contre les négriers de la prostitution au Libéria, Célhia De Lavarène découvre le cauchemar vécu par les jeunes filles des bordels de Monrovia. Pour ne plus passer ces atrocités sous silence, cette journaliste française a publié Un Visa pour L'enfer: une femme combat les marchands du sexe. Elle a également fondé une ONG dont le but est de venir en aide aux victimes : Stop Trafficking Of People. Un Visa pour L'enfer raconte la lutte qu’a menée l’auteur pour sortir quelques jeunes filles des clubs de luxe où elles étaient esclaves sexuelles. En effet, une opération policière d’envergure a été menée au Sugar Club et a permis la libération de quelques jeunes prostituées. La réussite de cette opération coup de poing est une bien mince victoire quand on constate l’étendue et les ramifications du phénomène. Dans des pays sans lois, comme le Libéria, peu d’hommes résistent à la tentation de la chair fraîche. Le combat est particulièrement difficile ; les pourvoyeurs sont soutenus par le pouvoir en place et ont souvent une clientèle intouchable. On trouve parmi les clients, des diplomates, des humanitaires, des membres de l’ONU…
Les victimes, souvent mineures, viennent du Maghreb ou de l’Europe de l’Est. Attirées par un emploi fictif ou l’espoir d’une vie meilleure, ces jeunes filles sont séquestrées, torturées, violées, droguées…et finalement vendues.
Journaliste de formation, Célhia De Lavarène est spécialiste de la lutte contre le trafic des êtres humains. Elle se pose comme porte-parole de toutes ces jeunes filles bien démunies face à une industrie générant des milliards de dollars de profits.
Certains sautent à la gorge d'un problème; la CSQ plonge sur l'orteil
Inquiète de l'exode grandissant vers l'école privée, de la multiplication des programmes destinés à l'élite, du manque de ressources de l'école publique, particulièrement des élèves en difficulté et des conditions de plus en plus difficiles auxquelles sont confrontés les enseignants du secteur public, la CSQ a décidé de « passer à l'attaque » pour « rappeler le gouvernement à ses devoirs en matière d'éducation » et « amorcer un virage majeur dans le système public d'éducation ». Comment ? La CSQ et son président Réjean Parent proposent d'instituer « une commission itinérante », de faire le tour du Québec pour «donner la parole à ceux qui font l'école, cerner des constats et cibler les interventions à venir ». (La CSQ s'inquiète de l'exode grandissant vers l'école privée et passe à l'attaque)
« Donner la parole », « cerner des constats », « cibler des interventions »: le virage majeur... vers le décor!
Les héros clandestins: les Québécois se battent en Espagne
Si quelques-uns se souviennent de l'engagement de George Orwell ou d'André Malraux dans les brigades internationales qui menèrent la lutte contre les troupes de Franco lors de la guerre d'Espagne, plus rares sont ceux qui ont entendu parler de celui d'Amédée Grenier, Lauradin Roy, Napoléon Brais ou de Lucien Tellier. Ces Québécois firent partie des 1239 Canadiens du bataillon MacKenzie-Papineau partis combattre le fascisme en Espagne dès 1936. Mais à l'inverse de ceux partis en 1944 mener la guerre aux nazis, ils ne furent jamais considérés comme des héros...
Par conviction pour certains ou par désoeuvrement pour d'autres, une trentaine de Canadiens français s'embarquèrent dans la plus grande discrétion pour la France d'où on leur fit traverser la frontière espagnole pour rejoindre les républicains auprès desquels ils luttèrent pied à pied pendant près de deux ans dans des conditions souvent pénibles, avant de regagner défaits le Canada où leur courage politique fut largement ignoré, sinon conspué.
Et pour cause, puisque le Québec catholique de l'époque voyait d'un mauvais oeil ces « blasphémateurs qui détruisent les merveilles de l'Espagne et massacrent les prêtres et les religieuses ». Dès lors, le gouvernement québécois n'avait que faire de ces « communistes » et de ces « juifs »...
C'est pour cela que la plupart des Québécois qui firent partie des 649 Canadiens qui revinrent au pays choisirent, à l'inverse de leurs frères d'armes anglophones reçus comme des héros, de taire longtemps leur aventure aux côtés des brigades internationales, et que leur histoire d'engagement et de courage ne figura jamais dans les livres d'histoire.
Bruno Peres
Quelques liens pour illustrer la question et le contexte :
The Golden Guide to Hallucinogenic Plants, le grand classique des années 1970 “providing access to reliable, non-judgmental information about psychoactive plants and chemicals and related issues”, est maintenant en ligne.
Qu’est-ce qu’une plante hallucinogène ? Quels sont les effets de ces plantes sur le corps et sur l’esprit? Qui les utilise ? Et pourquoi ? Le Golden Guide to Hallucinogenic Plants nous explique l’utilisation qui a été faite de ces plantes au travers des siècles, leurs effets physiologiques et leurs significations culturelles. Cet étonnant ouvrage s’adresse autant au botaniste qu’au lecteur lambda. De plus, toutes les espèces, sauvages ou cultivées, sont illustrées en couleur.
Victor Lévy-Beaulieu a droit à ses propres opinions, pas à ses propres faits
Le 24 septembre dernier Victor-Lévy Beaulieu publiait sur le site de L’Aut’Journal un article dans lequel il montait une attaque en règle contre la religion en général. Il a droit à son opinion, là n’est pas le problème. Celui-ci se trouve plutôt dans la façon de tirer de l’Histoire des exemples remodelés pour appuyer son point de vue. Le passage mérite d’être cité en entier pour bien comprendre : « Il fallut qu’arrive Philippe le Bel au XIIIe siècle pour qu’ait lieu pour la première fois la séparation de l’Église et de l’État : le pape Boniface VIII, qui prétendait régner sur le temporel et l’intemporel, et qui avait fait de l’Église catholique la plus grande puissance financière de l’Occident, perdit sa guerre contre Philippe le Bel : le trésor papal fut réquisitionné, ce qui permit à l’Occident d’instaurer une société civile qui prit de nouveau confiance en l’avenir qui n’est qu’une métaphore du progrès. »
Le rapport Église/État est un problème central de l’histoire politique et sociale de l’Occident médiéval. Toutefois, mentionnons que dans la tradition chrétienne, le pouvoir religieux et le pouvoir politique sont séparés. La société est une, mais encadrée par deux pouvoirs. Le problème est complexe et il faut éviter d’y coller des définitions modernes telles que la « séparation de l’Église et de l’État ». De plus, la « réquisition » du trésor papal semble une version tordue de ce qui s’est passé à Anagni en Italie, ville natale du pape Boniface VIII. Une petite troupe d’environ deux à trois cents hommes aux ordres de Guillaume de Nogaret fit irruption dans les appartements du pape et commença à piller les lieux mais fut obligé de fuir après deux jours devant la révolte de la population de la ville. On voit donc mal comment Philippe le Bel aurait pu à cette occasion instaurer une société civile avec tous les termes évoqués plus haut.
En ce qui concerne la suite de l’article où il est question de Robespierre, on y lit ceci à son sujet : « On ne sait plus aujourd’hui que, si la Révolution française a été un échec, ce fut en grande partie la faute de Robespierre qui, oubliant les objectifs laïques de la Révolution, voulut imposer aux Français par la terreur le culte de l’Être suprême, ce qui revenait à mettre la religion au-dessus de tout. » S’il est vrai que Robespierre tenta brièvement d’imposer ce culte pendant les quelques mois précédant sa mort, il faut aussi reconnaître que ce culte se traduisait simplement par des réunions périodiques des citoyens pour promouvoir l’amitié, la fraternité et le genre humain. Accuser Robespierre d’être l’une des principales raisons de « l’échec » de la Révolution française (encore faudrait-il définir comment une révolution est un échec ou un succès) à cause de l’imposition d’un culte aussi éphémère relève du sophisme. Il est navrant de constater que des auteurs utilisent des éléments historiques sortis de leur contexte ou modifiés pour appuyer leur position, dans ce cas-ci pour donner à la religion la responsabilité de tous les maux.
Partant du constat que l’Organisation des Nations Unies ne respecte plus ce pour quoi elle était destinée, la paix et la sécurité internationale, qu’elle accueille en son sein des nations qui ne sont pas démocratiques et qu’elle ne satisfait plus à son rôle de dénonciateur et d’intervenant, EyeontheUN se propose de rendre compte des actes des Nations Unies contre les violations des droits de l’Homme, en toute transparence, et fournit des informations pour ré-évaluer les priorités et les intentions des sociétés démocratiques.
Le site présente l’actualité de pays qui ne respectent pas les Droits de l’Homme. Il se veut critique et, à travers ses rubriques telles une revue de presse d’articles relatifs à l’actualité des Nations Unies, des documents, rapports, lettres qui concernent les activités et règlements des Nations Unies, il dénonce le paradoxe criant des actions de l’ONU. Les Nations Unies vont à l’encontre de ce qu’elles sont censées promouvoir en camouflant les intentions anti-démocratiques dans le monde.
Selon Anne Bayefski, fondatrice de EyeontheUN, les Nations Unies sont devenues l’un des plus grands pourvoyeurs d’anti-sémitisme. Ce membre distingué du Hudson Institute et de l’Institut Touro d’Etudes de Droit* soutient Israël à devenir membre à part entière de l’ONU et s’indigne des réformes peu ambitieuses de l’ONU concernant la définition du terrorisme, la déclaration de la démocratie comme droit universel et la non-prolifération des armes nucléaires.
Sandra Rosselet
*L’Institut Touro est un établissement privé d’enseignement supérieur, financé principalement par la communauté juive dont le siège est à New York. Fondé par le Dr Bernard Lander, il a été créé dans le but d’enrichir la culture juive en s’adressant à tous les citoyens américains, y compris les non-Juifs. L’institut compte actuellement plus de vingt et un mille étudiants dans ses diverses facultés et écoles spécialisées.
(Rolling Stone at 40) Lors de son âge d’or et même avant, le magazine né à San Francisco se voulait un arbitre crucial de la culture pop. Qu'en est-il aujourd'hui?
Les auteurs de ce site (fashionwriter.co.uk), professionnels de l’industrie de la mode, s'adressent tout particulièrement aux étudiants en mode et en journalisme qui aimeraient entreprendre une carrière en journalisme de mode. Les sections sont détaillées et conseillent les jeunes sur les études universitaires à entreprendre, l’expérience professionnelle requise, comment élargir son réseau de contacts et comment être publié. Un calendrier d’événements sur la mode et le journalisme est aussi disponible ainsi qu’une longue liste de liens utiles à ceux qui songeraient à devenir journaliste de mode.
Orchestré par Claude Marcil, le Kiosque Média est une revue de presse mise à jour quotidiennement. Il contient également des sites de référence, des critiques de livres et (devant des bêtises flagrantes) quelques éditoriaux de notre cru.
