Le Kiosque Média

"Notre métier n’est ni de faire plaisir, ni de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie." - Albert Londres

12.10.2005

Mirror Image

L’association OPHEA (Ontario Physical and Health Education Association) se prépare à livrer un jeu informatique de prévention au Ministère de l’Éducation du Québec. Le jeu, Cybercops, comprend deux volets : Mirror Image et Air Dogs et vise à sensibiliser les jeunes aux dangers des rencontres sur Internet. Mirror Image s’inspire d’un cas au Nouveau-Brunswick où un pédophile recrutait ses victimes en leur faisant miroiter une carrière de mannequin. La version française du jeu a été tournée avec Sophie Lorrain dans le rôle de la « cyberpolicière » et devra recevoir l’approbation du Ministère avant d’être distribué dans les écoles du Québec.

Earthly Powers: religion and politics in Europe from the French revolution to the Great War


Michael Burleigh, HarperCollins, 530 pages.

Le défi du christianisme durant le 19e siècle était de freiner la montée du socialisme et le livre Earthly Powers…relate cet échec de l’Église Catholique. En Europe, les églises furent affaiblies et corrompues par des structures sociales puissantes et le 20e siècle devint un siècle athée, amenant les horreurs de l’Histoire que l’on connaît

Autre critique ici

Struck by Lightning: The Curious World of Probabilities


Jeffrey S. Rosenthal, HarperCollins, 264 pages.

Professeur de statistiques à l’Université de Toronto, Jeffrey S. Rosenthal publiait récemment Struck by Lightning: The Curious World of Probabilities (littéralement, Frappé par la foudre: le curieux monde des probabilités). Avec de l’humour et un langage s’adressant aux non-initiés, il explique qu’une meilleure compréhension du monde est possible grâce à l’étude des probabilités. Ainsi, les rencontres fortuites ne sont plus des signes du « destin » mais bien des possibilités tout à fait mathématiques.

Ressemblances et les différences entre les mouvements pacifistes des années 60 et ceux d'aujourd'hui


Iraq and Vietnam, the Anti-War Movements
Robert "KC" Johnson, professeur d'histoire au Brooklyn College commente les ressemblances et les différences entre les mouvements pacifistes des années 60 et ceux d'aujourd'hui.


Extrait
It seems to me that the differences between the wars in Vietnam and Iraq far outweigh the similarities. But it's still useful to think of comparisons between the two. To date, there's been a considerable difference between the two movements opposing the administration's policy. On the one hand, public opinion has consolidated remarkably quickly against the Bush administration's policies in Iraq, while for most of the 1960s, the anti-war position lacked majority popular support. On the other hand, the movement against the war in Iraq has had almost no policy impact, while the movement against the Vietnam War had a considerable impact in Washington, and at a relatively early stage.

12.09.2005

L'homme qui fait peur aux journaux

Au début, Craigslist était un simple courriel envoyé à des amis. Maintenant, il menace de prendre le marché des petites annonces, le pain et le beurre des quotidiens. Il dérange déjà sérieusement le San Francisco Chronicle et d'autres jounaux.

Des ressources clefs pour les Études Africaines


A l'aide de ce site, l'université de Floride offre une mine de renseignements pour les étudiants en études africaines. Certaines informations ne sont accessibles que pour le personnel de l'université et ses élèves ; mais une bonne majorité du site est disponible à tous. Il est tout à fait possible de consulter en ligne des journaux de pays africains, sans oublier leurs archives.
Le volet géographique permet un accès à des cartes autant historiques que contemporaines. Des questions sur les groupes ethniques, l'anthropologie ? L'université de Floride vous permet d'accéder à bien des renseignements.
On y trouve également de nombreuses références sur la culture africaine avec son art, sa littérature, son cinéma, son architectureŠ

Comment survivre (et prospérer ) à l'ombre des "Supermax"


Il y a vingt ans, un nouveau genre de prison se répandit sur le territoire américain : le “Supermax” avait été créé avec pour objectif de protéger la société des criminels dangereux, en les enfermant dans le plus complet isolement, parfois durant des années.
A-t-il aujourd’hui rempli ses promesses ?
La prison d’État de Pelican Bay en Californie est un des plus grands “Supermaxes” aux États-Unis, mais elle n’est pas que cela. C’est également le quartier général de quelques-uns des plus importants et des plus violents gangs que l‘on puisse trouver dans une prison américaine. Et les experts prétendent que l’influence de ces gangs sur le crime organisé s’étend bien au-delà des murs de celle-ci...
Michael Montgomery a réalisé un reportage à l'intérieur d'un "Supermax"
Écoutez le documentaire d’une heure, ou lisez-en la transcription : http://americanradioworks.publicradio.org/features/prisongangs/index.html
Écoutez des extraits de déclarations d’anciens membres de gangs et d’employés à propos de la vie en prison, et de celle que l'on peut mener une fois libéré...

Bruno Peres

12.08.2005

Mario Clément


Article de la revue Sommets

Mario Clément, le directeur des programmes à la Télévision de Radio-Canada, est responsable de l'adaptation québécoise de l'émission française Tout le monde en parle, le grand succès de Radio-Canada depuis 2004. «Le format était bon et je l'ai acheté. C'est une mécanique que nous avons adaptée.» Il a eu moins de succès avec d'autres «shows de chaises», par exemple En attendant Ben Laden, victime d'un tir critique au vitriol pendant ses premières semaines à l'écran.

Les gars de la narine marchande


« When I have a line of coke, I feel like a new man. And the first thing that new man wants is a line of coke » ( Un accroché)


L'un des meilleurs sinon le meilleur livre sur la cocaïne « Cocaine: An Unauthorized Biography » a été écrit par un Britannique, l'auteur de documentaires Dominic Streatfeild. ( St. Martin's Press, 524 pages)

Streatfeild est allé dans les crackhouses du Bronx, les prisons boliviennes, les plantations de coca ; il a intervioué les barons colombiens, des petits vendeurs, des botanistes, des économistes, des accrochés, des fermiers et des agents américains du DEA en Floride. Il s'est plongé dans les archives du sujet, brosse un portrait étonnant de son histoire, explique clairement le monde microscopique des neurotransmetteurs et celui du crack. Il détruit au passage quelques mythes parmi lesquels le prétendu complot de la CIA pour détruire les ghettos noirs grâce au crack et la légende tenace que le crack est 100 fois plus accrocheur que la coke. Par contre il explique comment le gouvernement américain a permis que les profits de la drogue soient utilisés pour financer le combat des opposants du régime communiste du Nicaragua. On comprend que les profits colossaux du trafic de la cocaïne ont changé les données politiques de plusieurs pays.
"This is a drug that, when offered to animals, they will take - to the exclusion of all else including sex, water, and food - until they drop dead," he writes. "No other drug on earth has this effect. . . . William Burroughs called it 'the most exhilarating drug I have ever taken,' and bearing in mind that he spent his entire life taking exhilarating drugs, we should perhaps take his word for it."


http://www.portlandphoenix.com/archive/books/02/07/12/books_coke.html

Elle fait danser les terrains vagues


Chorégraphe, urbaniste, femme d'affaires, la Québécoise Noémie Lafrance a mis New York dans sa poche.

Librairies - La revanche des petits


Dossier du Quartier Libre sur les librairies spécialisées à Montréal

On pourrait croire que les librairies d’occasion nuisent aux librairies et aux écrivains puisque aucun droit d’auteur n’y est perçu. Pourtant, toutes les parties s’entendent pour dire que ces commerces ont un impact relativement positif sur les ventes de livres neufs. Confrontées à la réalité et au poids des grandes librairies, les librairies d’occasion s’assignent le rôle de diversifier le marché du livre.

http://www.quartierlibre.ca/anciens/13_05/librairies01.html

Consultation privée

Certaines librairies se spécialisent tellement dans un domaine particulier qu'elles deviennent des cadres de référence pour les autres. Deux librairies montréalaises sont de celles-là, qui, par leur expertise, parviennent à maintenir une clientèle fidèle. Plus qu'un lieu d'achat d'ouvrages spécialisés, ces librairies sont aussi des endroits de mise en confiance.

http://www.quartierlibre.ca/anciens/13_05/librairies02.html

Le jour où Yitzhak Rabin a été assassiné


Historien, mais également militant de la paix, Élie Barnavi a participé de très près à la grande fête donnée à Tel-Aviv, le 4 novembre 1995, au cours de laquelle le Premier ministre Yitzhak Rabin a été assassiné. Il se souvient.

Dossier sur la crise du Cachemire


Dans le dernier numéro du Columbia International Affairs

A Woman In Berlin


A Woman in Berlin, récemment publié chez Metropolitan, nous fait vivre la destruction de Berlin par les Soviétique lors des dernières semaines de la seconde guerre mondiale.

L'auteure, anonyme, supposée être décédée en 2001, livre dans une écriture sobre et froide, les violences effroyables, mais peu connues, endurées pas les Berlinois, notamment les viols très répandus.

A l'atmosphère triste et morne, voire glaciale, d'une lutte pour la survie, se mêlent des moments vivants et expressifs. Le ton franc de l'écrivain, déchirant de sincérité, sans pitié, ni reproches, teinté de sarcasmes, permet de lever le tabou répandu à travers le monde de la souffrance que les Allemands, initiateurs de la guerre, ont pu subir.

Ce journal représente un document précieux pour les historiens et étudiants de cette époque.

Par la profondeur de son écriture et ses révélations historiques A Woman in Berlin est appelé à être un classique de la littérature de guerre.

Sandra Rosselet

Les journalistes: perdus dans la "brume"?

Larry Beinhart, le romancier qui a écrit « Wag the Dog » et « The Librarian » (Le bibliothécaire), sort un nouveau livre intitulé : « Fog Facts: Searching for Truth in the Land of Spin."


Les « Fog Facts » sont des événements qui ont été rapportés, quelque part, à un moment donné, mais qui ont disparus dans le brouillard; comme les indices de l'avant 11 septembre 2001 qui indiquaient qu'il y avait des terroristes de l'air au sein même de la société américaine. Les « Fog Facts » peuvent encore être découverts par les journalistes entreprenants, mais avec le temps et l'espace de plus en plus réduits accordés aux nouvelles, ces faits demeurent habituellement obscurs, du moins pour le grand public. Il analyse dans ce texte deux faits récents : l'accident du Lac George et les problèmes du Sénateur Bill Frist avec la « Security and Exchange Commission » (Commission américaine sur la sécurité et les échanges).

Marc-Olivier Desbiens

Les navires de croisières, « pirates des temps modernes »


Cruise ship squeeze : the new pirates of the seven seas / Ross A. Klein. -- Gabriola, B.C. : New Society Publishers, 2005.ISBN 0-86571-522-X


Ross Klein, a effectué au-delà de 30 croisières, totalisant plus de 300 jours passés sur les mers et océans de la planète. Écrivant beaucoup sur l'industrie des croisières, son précédent livre, Cruise Ship Blues, avait créé beaucoup de vagues dans le milieu.


Son dernier ouvrage, Cruise Ship Squeeze, aborde le sujet en qualifiant les acteurs de cette industrie de « pirates des temps modernes » : ceux qui voguent sur d'énormes bateaux de croisières, récoltant des millions de dollars de profits, mais en en semant très peu sur leur passage, utilisant pour cela tous les outils légaux possibles, quitte, parfois, à intimider ou exploiter. La pire incarnation possible du capitalisme, selon Klein.


Grâce à des documents confidentiels et des rencontres avec des représentants de ports et de compagnies, des politiciens et des gens familiers avec cette industrie, l'auteur nous apporte des informations inédites sur les campagnes de contributions et l'argent dépensés pour les lobbyistes, entre autres. Ross Klein propose une enquête alarmante sur les injustices de l'industrie de la croisière touristique, un appel aux lecteurs pour qu'ils continuent leur activisme pacifique afin de transformer cette industrie pour la rendre respectueuse de l'environnement et viable non seulement économiquement, mais aussi socialement et politiquement.

Marc-Olivier Desbiens

Les finalistes des Online Journalism Awards

L'esclavagisme au États-Unis

Ce n'est un secret pour personne, les États-Unis se sont développées et enrichies sur le dos d'esclaves africains arrivés en 1619 et ce, jusqu'à la fin de la guerre Civile en 1865. Des 20 millions d'Africains arrachés à leur terre natale, seulement la moité ont survécu à la traversée de l'Atlantique. Fait intéressant, on avait promis aux premiers esclaves arrivés en Amérique qu'ils seraient affranchis après quelques années de servitude. Le manque de main d'oeuvre et le désir de réaliser des profits toujours plus grands ont relégué cette promesse aux oubliettes. La série Africans in America retrace brillament et simplement l'histoire de l'esclavagisme chez nos voisins du sud. Faute de pouvoir se procurer le cofret DVD ou VHS, on retrouve sur le site la narration complète de la série, des images,des bibliographies et des commentaires. Le tout a été réalisé en quatre volets par la WGBH en collaboration avec le National Endowment for the Humanities.

Valérie-Micaela Bain

Recherche esclave évadé, récompense promise

The Geography of Slavery

Vous pensez que les petites annonces n'ont toujours servi qu'à vendre ou acheter des biens? Eh bien non, puisqu'aux États-Unis les propriétaires plaçaient des petites annonces pour retrouver leurs esclaves évadés. The Geography of Slavery regroupe plus de 4000 petites annonces tirées de journaux de la Virginie et du Maryland entre 1736 et 1803. Inspiré par le professeur d'histoire qui a été le premier à documenter ces petites annonces, Tom Costa de l'Université de la Virginie à Wise a créer un site sur lequel on retrouve en plus des annonces de recherches, des annonces de captures d'esclaves. Le lexique explique les termes utililsés à l'époque pour décrire les esclaves. On peut aussi lire les lettres que s'échangeaient des propriétaires au sujet de la traite d'esclaves.

Valérie-Micaela Bain

Nouvelles recherches sur la procrastination


À lire plus tard...

12.07.2005

« Les religions, coupables de tous les maux? »

On appelait ça une question rhétorique. Celle dont la réponse est évidente. On l'enseignait dans les collèges classiques particulièrement durant l'année justement nommée « rhétorique ». Le truc est encore employé aujourd'hui, beaucoup au parlement, ( Le ministre va-t-il rester assis devant la situation lamentable de X.) parfois dans les émissions d'information ou les journaux ( Pouvons-nous vraiment éliminer la violence dans les pénitenciers ? ) . On en a un exemple récent et juteux dans le Devoir sous la signature d'Antoine Robillard (3 octobre 2005, p. A1) sous le titre troublant : « Les religions, coupables de tous les maux? ».

Et bien croyons-le ou non, comme l'écrit le journaliste « l'essayiste français Jean-Claude Guillebaud répond par la négative et plaide pour un rapport serein avec le religieux. » La réponse de l'essayiste aurait été beaucoup plus intéressante s'il avait répondu : « Oui ».

Suggérons quelques titres percutants :

Les journalistes sont-ils responsables de tous les maux ?
Les Français sont-ils responsables de tous les maux ?
Les essayistes sont-ils responsables de tous les maux ?

Malgré des tentations évidentes, il faut répondre « non ».

Concernant le livre :

http://www.lemague.net/dyn/article.php3?id_article=1523

http://permanent.nouvelobs.com/conseils/livres/obs/ecrivains/ecri2130_071.html

http://www.radio-canada.ca/radio/emissions/document.asp?docnumero=13395&numero=26

http://www.evene.fr/livres/livre/jean-claude-guillebaud-la-force-de-conviction-14975.php

12.06.2005

Gardez votre argent

Normand Baillargeon est un anarchiste. Il est aussi professeur à l'Uqam, l'un donnant sans risque le loisir d'être l'autre.

Dans Le Couac, ( Février 2005 p.6) il écrit :

Tsunami Économie politique du désastre.

« Ironie du mauvais sort : le tsunami qui a ravagé l'Asie du Sud a frappé en décembre, c'est-à-dire au moment même où nos charognards de la misère entraient, comme à chaque année, dans leur ignominieuse phase de compassion forcée, de guignolées de guignols et de charité aussi bien ordonnée qu'aveugle aux véritables causes de l'injustice. »

L 'avantage économique de cette position - qui n'est vraiment pas celle du missionnaire- est que Baillargeon peut garder son argent dans ses poches. De plus, selon le principe : « Ce n'est pas tout d'être heureux, il faut que les autres soient malheureux », Baillargeon peut culpabiliser tous ceux qui donnent aux pauvres durant la période de Noël.


Voici ce que Pierre Bourgault écrivait sur le même sujet :



« Malheureusement, dans la vraie vie, ça ne marche pas toujours aussi bien. Il arrive que la justice prenne du temps à s'établir, qu'elle s'enfarge dans les institutions, qu'elle oublie des grands pans de son programme, qu'elle se heurte à l'égoïsme des citoyens.

Autrement dit, la révolution n'arrive pas aussi vite qu'on le souhaiterait et, pendant ce temps, pendant qu'on attend le passage de la justice, pendant que le grand soir s`éloigne de plus en plus, pendant que les riches continuent de s'enrichir et les pauvres de s'appauvrir, nous n'avons plus qu'un seul recours, c'est celui de la charité.

Je n'aime pas la charité, mais je m'y fais. Non pas parce que je désespère de voir advenir la justice, mais parce que je sais qu'elle est encore loin et qu'il serait odieux si, en son nom, on laissait les gens crever de faim.

Seule la justice peut éliminer la pauvreté. En attendant, seule la charité peut la rendre un peu moins désespérante. Voyez toutes ces guignolées, toutes ces souscriptions, tous ces paniers de Noël et tous ces carnavals de bienfaisance; c'en est devenu grotesque et pourtantŠ

Pourtant, il faut tricoter des bas pour garder les gens au chaud en attendant que la justice en fournisse à chacun une douzaine de paires. Il faut remplir un panier de Noël en attendant que la justice nourrisse tout le monde à sa faim. Il faut faire l'aumône à qui tend la main dans la rue en attendant que la justice paie le hamburger chez McDonald. C'est parce que nous ne sommes pas assez justes que nous avons le devoir d'être charitables.

Pierre Bougault
La Résistance - Vlb Éditeur
p. 166


Fondé en 1997, le Couac est un mensuel satirique québécois qui s'est donné pour mission de débusquer la bêtise où qu'elle se trouve pour la mettre en évidence.
Des fois, le Couac n'a pas à chercher loinŠ
Par ailleurs, ceux qui veulent entendre Baillargeon deviser sur le sujet, apprendront avec plaisir que le verbe ne s'est pas fait cher. Pour la modique somme de 400$, on peut s'offrir le prof anarchiste grâce à la compagnie « Liaisons d'avenir » http://www.liaisonsdavenir.com/mission.html
qui le présente ainsi :

Normand Baillargeon a complété des études en Éducation et en Philosophie. Il est actuellement professeur en Sciences de l'éducation à l'UQAM. Intellectuel et militant, il lutte depuis longtemps en faveur d'une démocratie participative. Énergique et stimulant, il s'interroge publiquement sur l''idéal de la formation et de la participation citoyenne, au moment où celui-ci est menacé de l'intérieur, tant en éducation que dans les médias. Il partage ses réflexions et son espoir dans deux ouvrages publiés tout récemment : La lueur d'une bougie, citoyenneté et pensée critique (Fides) et Les chiens ont soif, critiques et propositions libertaires (Éditions Agone).

Le nouveau mur de Berlin


Remarque pour les lecteurs.
Cet article du New York Times n'est disponible en ligne que pendant quelques jours.




Dans la capitale allemande, des jeunes femmes immigrantes sont assassinées par les membres de leur famille, parce qu'elles se comportent comme des Allemandes. Est-ce que la tolérance multiculturelle a aidé à créer une société parallèle au coeur de l'Europe?

Extraits:

When a broader German public began concerning itself with the parallel Muslim world arising in its midst, it was primarily thanks to three female authors, three rebellious Muslim musketeers: Ates, who in addition to practicing law is the author of "The Great Journey Into the Fire"; Necla Kelek ("The Foreign Bride"); and Serap Cileli ("We're Your Daughters, Not Your Honor"). About the same age, all three grew up in Germany; they speak German better than many Germans and are educated and successful. But they each had to risk much for their freedom; two of them narrowly escaped Hatun Surucu's fate. Necla Kelek was threatened by her father with a hatchet when she refused to greet him in a respectful manner when he came home. Seyran Ates was lucky to survive a shooting attack on the women's shelter that she founded in Kreuzberg. And Serap Cileli, when she was 13 years old, tried to kill herself to escape her first forced marriage; later she was taken to Turkey and married against her will, then she returned to Germany with two children from this marriage and took refuge in a women's shelter to escape her father's violence. Taking off from their own experiences, the three women describe the grim lives and sadness of Muslim women in that model Western democracy known as Germany. ( )

But the books of the three Muslim dissidents now tell us what Germans like me didn't care to know. What they report seems almost unbelievable. They describe an everyday life of oppression, isolation, imprisonment and brutal corporal punishment for Muslim women and girls in Germany, a situation for which there is only one word: slavery.
Seyran Ates estimates that perhaps half of young Turkish women living in Germany are forced into marriage every year. In the wake of these forced marriages often come violence and rape; the bride has no choice but to fulfill the duties of the marriage arranged by her parents and her in-laws. ( )

It turns out that in the heart of German cities a society is growing up that turns modernity on its head. ( )

She points to the Imam Reza Mosque, for instance, whose home page - until a recent revision - praised the attacks of Sept. 11, designated women as second-class human beings and referred to gays and lesbians as animals. "And that kind of thing," she says, fuming, "is still defended by the left in the name of religious freedom."

This is the least expected provocation of the three author rebels: a frontal assault on the relativism of the majority society. In fact, they are fighting on two fronts - against Islamist oppression of women and its proponents, and against the guilt-ridden tolerance of liberal multiculturalists. ( )


It is women who suffer most from German sensitivity toward Islam. The three authors explicitly accuse German do-gooders of having left Muslim women in Germany in the lurch and call on them not to forget the women locked behind the closed windows when they rave about the multicultural districts.

German immigration policies (and liberal multiculturalism) are only one side of the problem. The other side is the active refusal of many in the Muslim community to integrate. It is an illusion to believe that a German - or French or Dutch - passport and full rights of citizenship are enough to make all Muslims loyal citizens. "The attacks in London," Seyran Ates says, "were in the eyes of many Muslims a successful slap in the face to the Western community. The next perpetrators will be children of the third and fourth immigrant generation, who - under the eyes of well-meaning politicians - will be brought up from birth to hate Western society." It's only a question of time, Ates says, before Berlin experiences attacks like those in London and Madrid. When we spoke, the riots in France had not yet happened. ( )


Politicians and religious scholars of all faiths are right in pointing out that there are many varieties of Islam, that Islamism and Islam should not be confused, that there is no line in the Koran that would justify murder. But the assertion that radical Islamic fundamentalism and Islam have nothing to do with each other is like asserting that there was no link between Stalinism and Communism. The fact is that disregard for women's rights - especially the right to sexual self-determination - is an integral component of almost all Islamic societies, including those in the West. Unless this issue is solved, with a corresponding reform of Islam as practiced in the West, there will never be a successful acculturation. Islam needs something like an Enlightenment; and only by sticking hard to their own Enlightenment, with its separation of religion and state, can the Western democracies persuade their Muslim residents that human rights are universally valid. Perhaps this would lead to the reforms necessary for integration to succeed. "We Western Muslim women," Seyran Ates says, "will set off the reform of traditional Islam, because we are its victims."

« Coupe la pelouse, sors les poubelles et va porter ces 200 sachets d'héroïne chez mon dealer » (anglais)


Joe venait tout juste d'avoir 15 ans quand son père lui demanda de joindre « l'entreprise familiale »: vendre de l'héroïne, du crack et de la cocaïne. Ayant plus de temps à sa disposition après avoir été exclu de son école secondaire, et enthousiaste à l'idée de faire plaisir à son père, un vendeur de drogue chevronné, Joe accepta.

La plus grande enquête menée sur le commerce de crack et d'héroïne au Royaume-Uni démontre que son dynamisme dépend beaucoup d'enfants et d'adolescents qui veulent s'enrichir rapidement.

Peggy Bédard

12.05.2005

Une fière chandelle: les AA ont soixante-dix ans.


Il y a 70 ans, deux alcooliques invétérés ont décidé d'organiser un groupe dédié à en aider d'autres à vaincre la bouteille. Depuis, l'organisation des Alcooliques Anonymes est devenue internationale mondiale même si leur message n'est pas au goût de tout le monde. (BBC News reports).

La spiritualité aux États-Unis


Leigh E. Schmidt, professeur de religion à l'Université Princeton, est l'auteur de Restless Souls: The Making of American Spirituality (2005). Cet essai en est inspiré.

S'il est un sujet qui semble faire l'unanimité des différents groupes de penseurs américains contre lui, c'est probablement celui de la spiritualité vécue en dehors des traditions établies, que tous s'accordent à considérer comme étant anarchique, excentrique et individualiste, nuisant en cela aux liens sociaux et à la solidarité.

Or, à y regarder de plus près, cette “nouvelle spiritualité a depuis toujours été liée au progrès social et politique des États-Unis, en constituant un contrepoids à la droite religieuse et une ressource pour la gauche libérale par sa critique de la suprématie du christianisme et par sa promotion d'un mysticisme éthique soucieux des enjeux mondiaux.

En luttant en leur temps en faveur de l'abolitionnisme ou de l'ouverture aux spiritualités venues d'Orient, certains auteurs auront ainsi oeuvré au rapprochement des peuples, en combattant au nom du pragmatisme le monopole des Églises, tout en préservant une dimension « transcendante » sans doute nécessaire à la survie des idéaux libéraux d'une Amérique sociale. De quoi reconsidérer sans doute l'actualité d'auteurs tels que Ralph Waldo Emerson, Walt Whitman ou encore William James...
 
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