Tintin en Palestine
C’est déprimant mais c’est un fait. Les journalistes, y compris ceux du Québec, qui couvrent la Palestine et Israël suivent la même routine: ils s’installent dans un hôtel israélien – jamais palestinien – puis engagent un ¨fixer¨, un Palestinien, parlant français ou anglais, qui va leur montrer exactement ce qu’il veut de la Palestine. C’est d’autant plus facile que les journalistes ne parlent pas un mot d’arabe et que leur idée sur la région est déjà faite. C’est le fixer qui les guide, qui choisit les interviewés, qui traduit pour eux et qui explique. Comme l’expliquait le journaliste Khaled Abu Toameh, « when foreign journalists interview Palestinians, many translators often mistranslate or even reprimand Palestinian interviewees critical of the Palestinian Authority, and foreign journalists' ability to accurately gather facts is thus hampered. »
Les salles de rédaction économiseraient des fortunes en écrivant les reportages avant même de quitter Montréal. Au fond, ils pourraient acheter le stock shot et rester paisiblement ici. Pourtant, il y a moyen de faire autrement.
D’abord, un site web, LE site web pour ceux qui veulent couvrir la région:
Guide de Palestine-sur-Web
Ensuite, il faut lire les textes de Khaled Abu Toameh
Le journaliste Khaled Abu Toameh est un musulman arabe. Il vit à Jérusalem, a la citoyenneté israélienne et a choisi d’écrire pour le journal Jerusalem Post. Parce qu’il veut faire « du vrai journalisme », il a choisi de ne pas taire ce que plusieurs ont peur de dire. Toameh est un des rares journalistes qui s’intéresse à la liberté d’expression chez le peuple palestinien. Dans ses articles, il raconte le quotidien et surtout la violence et l’injustice qui se vit à l’intérieur des territoires palestiniens.
Dans le livre de Stephanie Gutmann, (The Other War, Israelis, Palestinians and the struggle for media supremacy, Encounter Books, San Francisco, 2005, p.199-206) un chapitre est consacré à Khaled Abu Toameh.
Un article du journal étudiant Quartier Libre sur le journaliste
Articles en français écrits par Khaled Abu Toameh
Intifada II : Comment la guerre a commencé
Extraits
Many of my Palestinian colleagues actually envy me for writing for an Israeli paper. Working for the PLO, I was not able to write a word of my own free will. Yet in two years at the Jerusalem Post my editors have never told me what to write. I can function as a journalist at the Jerusalem Post in a way that many Palestinians have tried to function under Arafat, but have failed. ( )
When Arafat returned to the West Bank and Gaza from his exile, his security forces ignored pursuing terrorists and instead arrested independent journalists not loyal enough to the PLO. Over 38 journalists were forced out of their jobs or the country. This was not given much attention by the foreign media because at the time Arafat was allowed to do whatever he wanted in the name of Oslo. Although they did not cover the story heavily, I was not alone in pointing out to foreign journalists that the first thing Arafat did when PLO returned to the territories was to restrict freedom of speech.( )
( ) Another problem with the Palestinian media is the sad fact that some Palestinian journalists see themselves as foot soldiers serving the revolution. These so-called journalists are often politically affiliated with one group or another. Under the PA, you basically cannot be a journalist if you are not a member of Fatah or the security forces. All the credible independent journalists have been fired by the three major Palestinian newspapers, and there are many professional Palestinian journalists, but they have been forced to seek work with the Arab and foreign media.( )
http://www.meforum.org/article/604
( )La semaine dernière, le syndicat des journalistes palestiniens dans la bande de Gaza avait annoncé que les journalistes palestiniens encourraient des "sanctions" s’ils continuaient à couvrir les heurts entre les hommes armés du Hamas et les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza. Il affirmait que les médias ne devaient, ni écrire, ni photographier, ni filmer les heurts ou les manifestations, et insistait sur la nécessité de "parler des faits qui renforcent l’unité nationale et protègent le front intérieur".( )
http://www.lapaixmaintenant.org/article1112