Le Kiosque Média

"Notre métier n’est ni de faire plaisir, ni de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie." - Albert Londres

6.24.2006

Déroutant le Routard


Enquête sur un guide de voyages dont on doit taire le nom
Beaudoin Eschapasse
Panama
Paris, 2006
250 pages




Baudouin Eschapasse, journaliste indépendant notamment au Point, a enquêté sur le guide touristique le plus vendu en France, communément appelé le Routard. Le titre de son livre, Enquête sur un guide de voyages dont on doit taire le nom, se justifie par les pressions et les menaces de procès dont à fait l’objet l’auteur, tant de la part du fondateur du guide que de sa maison d’édition. Les résultats de cette étude sont déroutants et brisent l’image des anciens soixante-huitards sympas fondateurs du fameux guide. L’expansion du tourisme a vu depuis dix ans le volume des ventes de guides de voyage exploser. Une telle concurrence a entraîné une guerre sans merci entre les différents éditeurs qui veulent tous une part du gâteau. Magouilles, coups bas et mégalomanie : les résultats de cette enquête sont consternants et devraient faire parler.

Claudine Souchon


Liens:


La différence entre un blog et un article


Certains blogues de journalistes ont de l'avenir; le style est moins empesé qu
e celui des journaux, les opinions sont tranchées au couteau etc. VOICI DEUX TEXTES SUR LE MÊME SUJET qui permettent de saisir rapidement la différence entre un blog et un article.

Le premier a été publié dans la Presse par Jooneed Khan, le deuxième dans le blog du journaliste Alain Hertoghe.


PÉROU La victoire minée d'Alan Garcia
La Presse
Monde, mardi 6 juin 2006, p. A24


Jooneed Khan


Victoire de George W. Bush et défaite de Hugo Chavez? Le sens national du vote des Péruviens, qui ont préféré Alan Garcia à Ollanta Humala comme président, dimanche, était noyé hier sous l'angle continental privilégié par la plupart des médias.

Garcia les a aidés: " Le pays a adressé un message de souveraineté et d'indépendance, et fait échec aux efforts de Hugo Chavez de nous intégrer à sa stratégie expansionniste ", a-t-il déclaré, se proclamant victorieux du deuxième tour dimanche soir.


Après dépouillement de 91 % des suffrages, Garcia, 57 ans, comptait un million de voix et sept points d'avance sur Humala, 43 ans, avec 53,53 % des voix contre 46,47 %.

Plusieurs médias notent que Garcia, au sommet de sa démagogie populiste, a exploité le soutien du président du Venezuela à son rival pour galvaniser les Péruviens et présenter Humala comme une marionnette de Chavez.

Il en avait bien besoin. Sa première présidence, de 1985 à 1990, avait laissé de pénibles souvenirs: deux millions pour cent (2 000 000 %) d'inflatio
n, compression de 20 % de l'économie, hausse de 41,6 à 55 % de la population vivant dans la pauvreté, une devise sans valeur.

Fuite et retour

Les milieux d'affaires se souviennent, eux, de sa décision de limiter à 10 % de ses revenus d'exportation le remboursement de la dette extérieure du Pérou. La guérilla du Sentier lumineux profita du mécontentement généralisé, faisant le lit pour le régime autoritaire et néolibéral d'Alberto Fujimori de 1990 à 2000.

Recherché par la police en 1992, Garcia s'enfuit par les toits de sa maison pour
gagner l'ambassade de Colombie. Il s'installa en France, où il avait effectué une partie de ses études, complétées à Madrid, pour devenir avocat.

Après la chute de Fujimori, Garcia essuya une cinglante défaite en 2001 contre Alejandro Toledo. Et au premier tour de 2006, en avril, il n'avait eu que 24,33 % des voix, 0,5 % de plus que Lourdes Flores, candidate de la droite- alors que Humala avait terminé en tête avec 30,6 % des suffrages.

C'est en adversaire de Hugo Chavez qu'il fit campagne au deuxième tour. Le secrétaire d'État adjoint des États-Unis, Robert Zoellick, a salué hier son élection comme la " meilleure réponse " à l'ingérence du chef d'État vénézuélien. " Le peuple péruvien a décidé de voter contre le candidat de Chavez ", a dit Zoellick, à la réunion de l'OEA à Saint-Domingue.

" La victoire d'Alan Garcia au Pérou suit celle d'Alvaro Uribe en Colombie ", note El Comercio, de Bogota, parlant d'un" mur anti-Chavez ". El Universal de Caracas parle d'un " nou
veau leadership " anti-Chavez en Amérique latine. " Le virage à gauche n'est pas une fatalité en Amérique latine ", affirme le Daily Telegraph, de Londres.

Lecture contestée

Cette lecture est contestée. La Jornada, de Mexico, appelle Alan Garcia un " néolibéral de gauche ", et Ollanta Humala quelqu'un qui veut " la transformation sociale". Il range Garcia avec Lula da Silva, du Brésil, et Nestor Kirchner, d'Argentine, et aligne Humala avec Hugo Chavez, et Evo Morales, du Venezuela. Le site Web bolivien Bolpress souligne que Humala a gagné. " Aux législatives d'avril, son Union pour le Pérou a remporté 45 des 120 sièges du Congrès, et l'APRA de Garcia n'en a que 36 ", note-t-il, ajoutant: " Il mène un bloc nationaliste, antilibre-échange et déci
dé de mettre les ressources du pays au service des pauvres. "

Pour Hugo Neira, historien péruvien, " Ollanta garde sa présence au Congrès et dans la rue ". " Et s'il gagne les prochaines municipales, il assiègera Garcia, et Garcia tombera, comme Sanchez de Lozada, en Bolivie. Ollanta le sait. " Alan aussi, sans doute. En attendant les élections à venir cette année, au Mexique, au Brésil, en Équateur, au Nicaragua, et au Venezuela.

*Avec AFP AP Reuters WPost Bloomberg BBC Jornada Bolpress Universal Comercio Cronica Platina










Alan Gabriel García Pérez



lundi 05 juin 2006

La solitude du caudillo

Alain Hertoghe

Hugo Chavez, l'ami du dictateur Castro et du terroriste Carlos, doit se sentir soudain bien isolé, après l'élection d'Alan Garcia à la présidence du Pérou qui succède à la réélection d'Alvaro Uribe à la tête de la Colombie.

Le gourou révolutionnaire de Caracas avait pourtant mis dans la balance péruvienne toute sa supposée popularité auprès des peuples latino-américains. Je demande à Dieu que ne soit pas président du Pérou l'irresponsable, le démagogue, le menteur et le voleur qu'est Alan Garcia, avait lancé, le 28 mai dernier, Hugo Chavez, dans son intervention télévisée hebdomadaire Alo Presidente. Mais, pas plus que les Colombiens, les Péruviens ne l'ont écouté... Ces derniers ont même sans doute plus voté contre Ollanta Humala, le candidat de l'agité du Venezuela, que pour le Come-Back Kid de Lima.

Alan Garcia, président du Pérou une première fois entre 1985 et 1990, n'a en effet pas laissé un souvenir idyllique à ses compatriotes qu'il mena au bord de la faillite économique et de la guerre civile...

Les nostalgiques des fièvres révolutionnaires catristes et guévaristes peuvent toujours peindre le ciel latino-américain en rouge vif, son bleu naturel n'affiche que des tonalités roses sociale-démocrates, voire même sociale-libérales. De Lula au Brésil à Garcia au Pérou, en passant par Bachelet au Chili, Kirchner en Argentine, Vazquez en Uruguay et Arias au Costa Rica, les présidents de gauche récemment élus croient tous dans l'économie de marché et le libre-échange.

Il n'y a guère que le Bolivien Evo Morales pour accrocher son wagon à la révolution bolivarienne et prêter allégeance, avec Chavez, au vieux despote de La Havane. Ils seront peut-être rejoints par un autre idéologue has been, le sandiniste Daniel Ortega, si celui-ci réussissait à l'automne prochain à reprendre la présidence de son pays, le Nicaragua, perdue en 1990.

Mais tout le pétrole du Venezuela ne pourra transformer le pittoresque attelage formé avec un îlot communiste exsangue - Cuba - et deux des pays les plus pauvres du continent - la Bolivie et le Nicaragua - en locomotive pour l'Amérique latine du XXème siècle.

6.23.2006

Journalistes, des mots et des doutes


Journalistes, des mots et des doutes
Henri Weill
Editions Privat, 2005

Dans ce livre, l’auteur et journaliste Henri Weill réunit une trentaine de journalistes qui tentent, à travers différents questionnements, de décrire leur profession. Le rôle du journaliste est complexe: il doit informer ses semblables avec le plus de justesse et d’impartialité possible tout en doutant constamment de la véracité des informations reçues. Dans son témoignage, Claude Moisy se dit « persuadé qu’une des plus importantes qualités d’un journaliste est de savoir se méfier de ce qu’il entend, de ce qu’il lit et même de ce qu’il voit .» Il doit demeurer sceptique afin de ne pas répandre de fausse nouvelle.

D’autre part, le métier de journaliste peut être très dangereux. Depuis les prises d’otages en Irak, la plupart des gens s’interrogent sur les risques à prendre pour livrer une information. Jean-Paul Kauffman, un journaliste et écrivain retenu en otage au Liban de mai 1985 à mai 1988, nous rappelle que « la liberté d’informer est un combat permanent. »

Alain Hertogue, pour sa part, réfléchit sur la révolution numérique qui permet à tout le monde d’informer tout le monde. Avec Internet, deviendrions-nous tous journalistes ?
L’image du journaliste est en constante évolution et c’est pourquoi la plupart des témoignages du livre sont plutôt des réflexions et questionnements que des descriptions.

Marie-Claude Charlebois

URL des critiques :

L’Iran et le coup d’État de 1953


Sur le blog de Jean-Pierre Cloutier, un article sur l'Iran
(au milieu de la page).

Débuts de l'article :


L’Iran et le coup d’État de 1953

On entend beaucoup parler de l’Iran, mais admettons que c’est un pays que l’on connaît peu et, par voie de conséquence, que l’on comprend mal. Bruits de sabres autour de l’enrichissement d’uranium, pourparlers au Conseil de sécurité des Nations Unies, déclarations fracassantes du premier ministre élu Ahmadinejad, et comme on l’a vu récemment, campagne de désinformation et de manipulation de l’opinion publique occidentale. Et à travers ce tohu-bohu, on trouve relativement peu d’analyses historiques qui peuvent nous éclairer sur les causes de la forme de radicalisme prônée par les autorités iraniennes.


Stephen Kinzer est un ex-correspondant étranger du New York Times et auteur de Crescent and Star: Turkey Between Two Worlds (Le croissant et l’étoile : la Turquie entre deux mondes) et Bitter Fruit: The Story of the American Coup in Guatemala (Fruit amer : le récit du coup d’État étasunien au Guatemala). En 2003, il signait un ouvrage important sur l’Iran, All the Shah’s Men: An American Coup and the Roots of Middle East Terror (Les hommes du Shah : Un coup d’État étasunien et l’origine du terrorisme au Proche- Orient).

Et si Marx avait raison?

Les prédictions de Karl Marx semblent avoir pris un coup de jeune à la faveur de la mondialisation. C'est la conviction de l'historien britannique Eric Hobsbawm, communiste irréductible, et de Jacques Attali qui a publié l'an dernier Karl Marx ou l'esprit du monde (Fayard). Ils ont échangé leurs vues sur le philosophe allemand.

6.22.2006

Il y a 150 ans, naissance du Parti républicain

Un article d’American Heritage.

Livre à signaler: Canadiens en Guyane

Canadiens en Guyane 1754-1805
Robert Larin

Éditions "Septentrion PUPS"
2006, 387 pages.


La France envoie, à partir de 1763, plus de quatorze mille colons en Guyane. Parmi ceux-ci se trouvent une centaine de Canadiens exilés. C’est cette histoire inconnue que raconte Robert Larin.

"En suivant le destin des Canadiens qui ont tenté leur chance en Guyane, il révèle un pan très peu connu de l'histoire des migrations des populations canadiennes et éclaire une facette des relations internationales tissées par des familles entre différentes parties de l'Amérique. Marqué par la minutie et une connaissance approfondie des sources, ce travail éclaire sous un jour nouveau l'époque de la Conquête et contribue à une meilleure connaissance de l'histoire canadienne, française et guyanaise."

SQ: Conversation imaginaire


Conversation imaginaire entre un délégué syndical de la SQ et sa secrétaire.


«Vanessa, as-tu fait la revue de presse?»

― Oui, depuis les débuts des négos jusqu’à hier. Et vous aviez parfaitement raison. Les médias ont tous mentionné que nos 5000 policiers recevraient 12 % d’augmentation sur quatre ans. Bref, 4 % de plus que les autres fonctionnaires. Pas un n’a signalé combien un policier de la SQ gagne par année.

― C’est parce qu’ils ne le savent pas.

― Comment peuvent-ils ne pas le savoir?

― Parce qu’ils ne l’ont jamais demandé.

― C’est bizarre. Les négociations ont duré une couple d’années. Me semble que les journalistes ont eu tout le temps de penser à demander combien gagne un flic, combien veut gagner un flic, combien va gagner un flic.

― Oui ç’a l’air l’évidence même. Mais l’information, Dieu merci pour nous autres, ne marche plus comme ça. D’abord, si on veut éviter les questions évidentes, il faut leur fournir des réponses à des questions qu’ils ne se sont pas posées.

― Qu’est-ce que tu veux dire, Bertrand?

― On leur a envoyé pendant des mois des communiqués de vécu. Et ils les répètent en changeant un peu les paragraphes.

― Le vécu!

― Ouais. Pour le vécu, on écrit dans les communiqués : les policiers se sentent trahis par... ; les policiers sont indignés de la dernière offre ; les policiers en colère contre... :

― Et ce n’est pas vrai?

― Pas nécessairement. Mais les journalistes n’iront pas demander à un gars de la SQ si lui et ses collègues sont vraiment «indignés» par les dernières offres, pour la simple raison qu’ils n’en connaissent pas un seul. Ils vont donc le demander au délégué syndical, justement celui qui leur a envoyé un communiqué disant qu’ils étaient en colère. Qu’est-ce que tu penses que le délégué va leur dire?

― Que les policiers sont en colère?

― Tout à fait.

― Et ça marche avec tous les journalistes?

― Absolument. Tiens, regarde le titre du long article de Denis Lessard, en première page de la Presse du 24 mai : Une hausse bonifiée selon l’ancienneté. Tout sur les pourcentages d’augmentation, pas un mot sur les salaires. Une semaine plus tard, un autre bon journaliste, Pierre Duchesne, résumait à Bernard Derome l’entente avec le gouvernement. Ils n’ont parlé que de pourcentages.

― Bref, on les roule dans la farine?

― Oui, et c’est tellement facile que des fois, ça me gêne.

Épilogue

Nous avons appelé les relations publiques de la SQ pour connaître les salaires des policiers. L’agente de communication Isabelle Gendron nous a accueillis comme si nous lui demandions des détails sur sa vie personnelle. Bref, nous la dérangions.

«Je ne sais pas quel est le salaire moyen et je vous avoue que je n’ai pas le temps de chercher pour vous, nous répond Isabelle Gendron. Mais allez dans notre site Internet, c’est indiqué.»

― Où, exactement, s’il vous plaît?

― Je ne sais pas. Probablement dans une page qui parle des conditions de travail.

Elle avait bêtement raison. Voilà ce qu’on trouve sur le site http://www.suretequebec.gouv.qc.ca/accueil/recrutement/conditions.html

Rémunération :
de 34 224 $ à 59 670 $ (rémunération progressive sur une période de six ans).
(Bref, ça commence bas, mais ça monte vite)

Primes annuelles d’éloignement ou d’isolement :
5 611 $ de prime d’éloignement (8 416 $ avec personne à charge) pour les postes à Havre-Saint-Pierre et aux Îles-de-la-Madeleine.
4 762 $ de prime d’éloignement (6 809 $ avec personne à charge) pour les postes à Chapais-Chibougamau, à Matagami, au Témiscamingue et à Lebel-sur-Quévillon.
18 626 $ de prime d’isolement pour les postes réguliers à Kuujjuaq, à La Baleine et à Caniapiscau.
15 522 $ de prime d’isolement pour les postes réguliers sur la Côte-Nord et à Radisson.

Vacances annuelles :
Employé régulier : 18 jours après une année de service, pouvant atteindre 25 jours (au prorata) en cours de carrière.

Sara-Emmanuelle Duchesne et l'équipe du Kiosque

6.21.2006

Livre à signaler: Standing alone in Mecca


NOMANI, Asra Standing alone in Mecca: An American Women’s Struggle for the Soul of Islam
Harper San Francisco, 2005, 320p.


Standing alone in Mecca: An American Women’s Struggle for the Soul of Islam
est l’oeuvre d’Asra Noman une Américaine, féministe, musulmane et journaliste pour le Wall Street Journal. D’ores et déjà le lecteur comprend qu’il ne s’agit pas d’un récit banal! Effectivement le style est particulier, propre à l’auteure; à la fois témoignage, à la fois carnet de route d’un pèlerinage, à la fois manifeste. Standing alone in Mecca nous mène au cœur d’un parcours religieux et féministe où Asra Nomani tente de rétablir une cohérence personnelle entre d’une part les enseignements spirituels qu’elle a reçus, d’autre part les convictions féministes qu’elle a développées.

Musulmane fervente élevée dans la communauté de Morgantown en Virginie, Nomani se retrouve confrontée à une crise mystique en 2002. Alors basée au Pakistan pour le Wall Street Journal, elle perd son ami et collègue Daniel Pearl, assassiné par les Islamistes. Qu’un dogme religieux puisse susciter tant de haine la blesse dans sa foi mais elle n’est pas au bout de ses peines. Elle apprend peu de temps après qu’elle est enceinte et que le géniteur musulman n’a aucunement l’intention de convoler en justes noces. La loi pakistanaise punissant sévèrement les mères célibataires, Nomani n’a d’autre choix que de rentrer accoucher en Amérique.

Quoique malheureux, ces événements se révèlent déterminants pour Asra Nomani. Craintive mais bien décidée à aller jusqu’au bout, elle part pour La Mecque, son fils sous le bras. L’accomplissement du hajj revêt deux objectifs fondamentaux chez Nomani. Si c’est une obligation imposée par le Coran à tout Musulman qui en a les moyens physiques, c’est aussi pour Nomani un moyen de sonder les fondements de sa religion, tant dans les origines que dans la morale et l’histoire. À l’issue de ce pèlerinage, Asra Nomani est plus convaincue que jamais dans sa foi, dans ses convictions féministes et dans leur compatibilité.

Un événement précis lui soufflera l’idée de militer en faveur des droits des femmes musulmanes. Alors qu’elle prie dans la mosquée sacrée de la Mecque, Masjid al-Haram, elle réalise que les pèlerins se recueillent tous ensembles, femmes et hommes confondus. Le contraste est brutal d’avec Morgantown où on applique la division sexuelle au sein de la mosquée. Nomani s’attaque alors, au nom de l’Islam aux coutumes défendues par les mâles de la mosquée et obtient l’appui de spécialistes de la loi islamique. Le lecteur comprend qu’il y a différentes traditions dans l’Islam et que, souvent, les mosquées nord-américaines adoptent la tradition la plus rigouriste, celle de l’Arabie Saoudite.

Si d’aucuns ont qualifié Standing alone in Mecca d’ouvrage « pour initiés seulement », d’autres y ont vu un aperçu intéressant des querelles internes au sein des communautés musulmanes, en soi un récit informatif captivant. On peut finalement faire le rapprochement avec Standing Again at Sinai, de l’Américaine féministe et juive Judith Plaskow. Ces deux ouvrages s’apparentent dans leur opposition aux fondements patriarcaux de leurs religions respectives, leurs auteures dans le questionnement spirituel en vertu de leurs inébranlables convictions féministes.


Laurence Saint-Pierre


Liens:

http://en.wikipedia.org/wiki/Asra_Q._Nomani#References

Biographie

Site web de l’auteure

Hajj

Judith Plaskow :

http://www.radcliffe.edu/fellowships/show_pastfello...

http://www.jwa.org/feminism/_html/JWA057.htm

6.20.2006

Müvmedia – le Rallye du Nomade

Ils sont 6 reporters et ont entre 23 et 28 ans. Ils habitent Montréal, Québec et Rouyn-Noranda et sillonneront tout l’été les routes du Québec à la recherche DU sujet intéressant. Dominic a un bac en animation et recherche culturelle et Guillaume a étudié le génie forestier mais tous ont une passion commune : la caméra. Pendant les 10 semaines de l’aventure Müvmedia, ils auront un budget quotidien à respecter, un équipement technique à gérer et à faire fonctionner et un reportage à soumettre chaque semaine. Un jury évaluera leurs productions mais le public peut aussi voter. Pour voir et entendre leur découverte du Québec, dont les capsules seront également diffusées à Télé-Québec : http://www.muvmedia.com/

Sarah Poulin-Chartrand

FBI. Histoire d'un empire


Jacques Berlioz-Curlet
FBI. Histoire d'un empire
Éditions Complexe - Questions à l'histoire 2005 / 414 pages

Jacques Berlioz-Curlet, ancien policier français à la retraite, nous décrit dans cet ouvrage l’histoire de la police fédérale américaine. L’auteur se base sur des faits et anecdotes afin d’étudier l’évolution de ce modeste service fédéral devenu une puissante machine policière.

Nous y croisons les personnages qui ont fait l’histoire du FBI comme John Edgar Hoover, mais également une analyse des événements et conflits politiques qui ont précipité l’ascension de cette police. L’auteur étant français, il a encore des doutes sur la culpabilité des espions Rosenberg, question réglée depuis longtemps par les historiens.

On apprend dans cet ouvrage quels sont les instruments modernes qu’utilise le bureau pour lutter contre la criminalité et quelles directions vont prendre dans l’avenir les politiques de sécurité de cette Amérique marquée par le 11 septembre.

http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=4&srid=7&ida=6568

http://www.boojum-mag.net/boojum/index.php?sp=liv&livre_id=1100

http://www.la-breche.com/catalog/product_info.php?cPath=12&pro...

Mao Tsé Toung et le culte du moi


Nous avions parlé de ce livre magistral de Jung Chang et et John Halliday dans le Kiosque (28-11-2005)

Il est maintenant traduit en français. Une critique de Max Gallo.

Japan Media Review


Dans le Japan media Review, une excellente revue de presse sur le Japon, on trouve un portrait des six principaux quotidiens du Japon: Yomiuri Shimbun, The Asahi Shimbun, Mainichi Shimbun, Nihon Keizai Shimbun et Sankei Shimbun.

Marie-Antoinette Superstar


3 ar
ticles dans ce dossier de la revue Marianne dont :

Marie-Antoinette où l’impossible biographie
Des pamphlets révolutionnaires aux hagiographies romantiques du siècle suivant, Marie-Antoinette est passée de la détestation populaire à l’idolâtrie. Y a-t-il, dans le nombre, une ou plusieurs biographies totalement crédibles ? A voir…

Marie Antoinette : mythes et réalités
Frivole, traîtresse, dépensière à outrance et même obsédée sexuelle :
tout fut dit à propos de Marie-Antoinette. A l’aune des sources, désormais importantes, dont disposent à présent les historiens, bon nombre d’idées reçues s’avèrent totalement fausses. D’autres anecdotes sont, en revanche, avérées.

Un Noir aux manettes du journal le plus regardé d’Europe


Harry Roselmack

6.19.2006

La scientologie résumée en 291 secondes: animation Flash

Les créateurs du subversif feuilleton télé américain South Park ont osé s’en prendre à la Scientologie. Dans un épisode hilarant intitulé «Trapped in the closet» (Coincé dans le placard), Stan, un des quatre fameux bambins, passe un test de personnalité au sein de l’Église de Scientologie pour tuer le temps. Il apprend, à sa grande surprise, qu’il est dépressif. Il passe alors d’autres tests avec un célèbre outil de l’église, l’électromètre. Contre toute attente, il obtient des résultats extraordinaires. Les scientologues le prennent alors pour la réincarnation de leur gourou, Ron Hubbard.

Le dessin animé ne manque pas de s’en prendre également à Tom Cruise, fervent ambassadeur de la Scientologie. Ce dernier, après s’être entendu dire par Stan que son jeu d’acteur était mauvais, s'enferme dans un placard et refuse d’en sortir. John Travolta et Nicole Kidman tentent de le convaincre de sortir du placard… référence à l’homosexualité supposée de l’acteur.

Comedy central, la chaîne du câble qui produit et diffuse la série, a décidé brutalement d’annuler la rediffusion de cet épisode polémique. Tom Cruise aurait menacé de boycotter la promotion de son film, actuellement à l’affiche, Mission impossible III. Ce film est en effet produit et distribué par Paramount, à qui appartient la chaîne Comedy Central.

Pour voir l’épisode Trapped in the Closet

Quand la BBC raconte le passé…

Le média britannique met l’histoire à la portée de tous. Aussi loin que l’oreille porte dans le passé, « la Bib » s’est toujours intéressée à l’histoire. Elle continue à développer une activité historique dont témoigne ce site Web à destination « du public général et des enthousiastes ». Les dossiers variés (histoire multiculturelle, guerres et conflits, histoire sociale…) sont mis en relation avec les émissions de radio et de télévision de la BBC. Celui consacré au conflit nord-irlandais est particulièrement instructif.

L’index donne une idée de l’étendue du site, où l’on trouve aussi de l’archéologie, de la généalogie et des outils pour les lecteurs. Le forum archive environ 30 000 communications, qui témoignent de la culture historique des intervenants.

Le dossier « Trafalgar et Waterloo » comprend des articles d’historiens. Mais, aussi, des jeux interactifs, une animation de la bataille de Trafalgar et une bande dessinée. La « vieille dame » sait aussi faire dans le ludo-éducatif.

Mères et filles : leur langage


You’re Wearing THAT? Understanding Mothers and Daughters in Conversation
Par Deborah Tannen

Random House, 288 p.


Dans son tout dernier livre sur la communication, You’re Wearing THAT? Understanding Mothers and Daughters in Conversation, la professeure de linguistique Deborah Tannen démystifie les problèmes de communications au sein des relations mères-filles. Parce que les femmes sont des cibles émotives faciles, les filles sont souvent très dures avec leur mère et ces dernières réussissent à allumer la mèche de leur fille plus facilement. Les précédents ouvrages de Deborah Tannen portaient sur les problèmes de communications homme-femme ainsi que sur les spécificités culturelles et ethniques qui teintent nos communications (You Just Don’t Understand: Women and Men in Conversation et That’s Not What I Meant!).

Rencontre avec Deborah Tannen

Critiques du livre :

http://www.sfgate.com/cgi-bin/article...

http://www.dallasnews.com/sharedco...

http://www.abcnews.go.com/2020/...

Comment l’Est fut conquis : Pourquoi Ronald Reagan a gagné la guerre froide

Un article du American History Magazine.
Avec l’opération Urgent Fury (l’invasion de la Grenade) il y a 20 ans, l’histoire de la guerre froide a pris un important tournant qui mènera à l’effondrement de l’empire soviétique 10 ans plus tard. La ténacité, la clarté de vision et les croyances inébranlables de Ronald Reagan ont conduit au démantèlement du plus formidable des ennemis des Etats-Unis.

L'automutilation : Un mal qui vient de l'intérieur

L'automutilation est un terme très large qui désigne des actes commis délibérément dans le but de se blesser. Il peut être difficile pour une personne qui ne pratique pas l'automutilation de comprendre ce qui pousse quelqu'un à s'infliger des blessures volontairement.

Le Sida a maintenant 25 ans

Un article d’American Heritage.

La réhabilitation de Dreyfus : Le centenaire oublié


6 articles dans ce dossier de la revue Marianne.

Le capitaine Alfred Dreyfus a été victime d’une machination ourdie par l’Etat-major et une partie du gouvernement. Son histoire a divisé la France.

6.18.2006

Les Dessous de la Presse People


Les Dessous de la Presse People
Lena Lutaud, Thiébault Dromard
Paru en 06-2006

La Martiniere Textes

Des millions de lecteurs se jettent chaque semaine sur ce que l’on appelle communément la Presse à scandales. Les enjeux économiques sont énormes. Deux journalistes ont enquêté pendant plusieurs mois et ont rencontré les différents acteurs de cette industrie : paparazzis, rédacteurs, vedettes et leurs avocats… Cette enquête décrit le quotidien des paparazzis, mais nous montre également que face à un marché en pleine expansion et en proie à une énorme concurrence, les méthodes utilisées ne répondent pas toujours à la morale : espionnage, coups bas, indics, photos truquées, arrangements entre patrons de presse et certaines personnalités… Le bilan est édifiant; ces magazines à scandales font partie d’un monopole détenu par des multinationales, la vie privée des politiciens y est aujourd’hui abordée, sans oublier la mise en place de techniques pour freiner les actions en justice et contourner la loi sur la protection de la vie privée…

Claudine Souchon

http://fr.news.yahoo.com/08062006/202/les-dessous...

http://www.fnac.com/Shelf/article.asp?PRID=1829860

http://www.letemps.ch/template/societe.asp?page=8&
article=182887


 
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