"Notre métier n’est ni de faire plaisir, ni de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie." - Albert Londres
10.20.2006
Le prof, l'écrivain et l’ouvrier
Agent officiel d’Omar Aktoub, candidat UFP dans Outremont, trésorier d’Alternatives, la revue gauchiste de l’ACDI, Gordon Lefebvre lance un grand cri de désespoir dans la revue Presse-toi à Gauche(La vérité est radicale, lundi 18 septembre 2006 ). Nous avons mis en caractères gras la troisième phrase qui nous rappelle tellement les soupirs de nos évêques de la belle époque :
« Les vérités du marxisme, par exemple, se perdent parce qu’elles ne sont pas réactualisées au sein des mouvements sociaux. Elles demeurent ésotériques pour bien des gens. Les vérités les plus magnifiques ne sont pas toujours embrassées immédiatement par ceux et celles à qui elles sont destinées. C’est pourquoi la gauche doit réfléchir sur sa façon de transmettre le savoir politique accumulé depuis Marx. Bertolt Brecht a écrit une vingtaine de pages sur comment écrire la vérité. En voici un résumé, fait par Brecht lui-même. »
Après avoir lu, avec l’émotion qui s’impose, les quelques pararaphes de Brecht, voici quelques précisions sur cet ami des ouvriers :
Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l’Allemagne est divisée en deux. L’Est est occupée par les troupes soviétiques. Le 16 juin 1953, les ouvriers du bâtiment qui travaillent sur la Stalinallee à Berlin-Est entrent en grève contre une augmentation des normes dictée par l´Etat. La grève se transforme le 17 juin en révolte populaire qui s'étend à de nombreuses autres villes de la RDA. Les ouvriers protestent contre la médiocrité du niveau de vie, revendiquent l´abolition du régime communiste et des élections libres. Que va faire Brecht?
Brecht fait savoir le jour même, dans une lettre à Walter Ulbricht, le boss du parti communiste, qu'il appuie les mesures du gouvernement et approuve l'intervention des troupes soviétiques.
La révolte est réprimée violemment par des troupes soviétiques. On dénombre plusieurs centaines de morts, plus de 1 000 blessés et de nombreuses arrestations. Le 4 août, dans la zone ouest, le Bundestag allemand déclare le 17 juin "Journée de l'unité allemande", jour de commémoration nationale.
Précisons que Brecht, qui venait d’une famille bourgeoise et n’était pas plus ouvrier que Gordon Lefebvre (prof de science-po à l’Uqam), avait la nationalité autrichienne et qu’il pouvait sortir de l’Allemagne de l’Est lorsqu’il le voulait. On peut approfondir la pensée du professeur Lefebvre sur les ouvriers en lisant ses Propositions pour le mouvement ouvrier dans La Voix du Peuple, organe du Parti Communiste du Québec.
La neuvième édition des rendez-vous de l’histoire de Blois, du 12 au 16 octobre, aborde une thématique originale : « L’argent : en avoir ou pas ». Historien du sport et du corps, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Georges Vigarello y participe à une table ronde consacrée aux rapports ambigus entre sport et argent. Pour L’Express, il retrace l’évolution de ces liaisons dangereuses au fil du temps. (propos recueillis par Boris Thiolay)
Que se passe-t-il dans le monde? On ne peut se fier aux bulletins de nouvelles pour le savoir. Chaque jour, les journalistes choisissent des clips de films sur l’actualité internationale et y ajoutent leurs voix locales. Le problème est qu’ils sont à la course et n’utilisent pas – dans le cas de Radio-Canada – leur bibliothèque. Souvent vissés sur le mamelon de la presse française, ils empilent un cliché par-dessus l’autre (le processus de..) et sont incapables en 45 secondes de résumer une situation complexe. En plus, leurs patrons ne sont même pas foutus de mettre une carte pour nous éclairer. À quelques journalistes près, c’est le même problème dans les journaux.
Ceux qui veulent comprendre l’actualité internationale sans se taper des rangées de livres et d’études – et qui lisent l’anglais – doivent découvrir le journaliste Gwynne Dyer (photo ci-contre) qui réussit régulièrement le tour de force de résumer clairement en une dizaine de courts paragraphes ce qui se passe dans le monde.
Miriam Weinstein Yiddish : mots d'un peuple, peuple de mots Autrement, 2003 240 p.
Yiddish, de Miriam Weinstein, nous invite à découvrir la langue maternelle des Juifs d’Europe orientale : celle du peuple, de la culture populaire et de la littérature. Le yiddish, pourtant parlé depuis plus d’un millénaire, est aujourd’hui négligé, voire même méprisé, et ce, depuis la Deuxième Guerre mondiale et le régime nazi qui a fauché l’essentiel de ceux qui le parlaient. L’ouvrage rassemble les témoignages d’hommes et de femmes, rencontrés par Miriam Weinstein, permettant de faire revivre cette langue et cette culture, tout en soulignant sa singularité et son importance pour l’histoire du peuple juif.
Miriam Weinstein a grandi à une époque et dans un quartier où l’on parlait le yiddish : dans le Bronx, après la Seconde Guerre mondiale.
Le film oscarisé Brokeback Mountain a été décrié par certains groupes de droite qui se sont insurgés contre la désacralisation du cowboy comme symbole nord-américain des valeurs traditionnelles. Mais l'image mythique du cowboy américain macho est révolue. Cet article qui survole l'histoire des rodéos montre que l'homosexualité a toujours été présente dans ce milieu essentiellement masculin. Le circuit professionnel des rodéos a élargi ses horizons et le cowboy moderne n'a plus à être le représentant immuable de la virilité. Hommes, femmes et enfants peuvent maintenant pratiquer ce sport, ce qui déplaît à certains qui préféraient garder vivante l'image du cowboy macho.
En 1970, la France était un pays choyé et son économie était la plus prospère d’Europe. Qu’en est-il aujourd’hui ? Nous voici face à un pays littéralement ruiné qui laisse en héritage à ses enfants des dettes à rembourser, du chômage, des retraites et des soins à payer…
François de Closets (journaliste, écrivain, producteur et animateur de télévision) nous offre aujourd’hui Plus Encore !. Cet ouvrage est une réactualisation de l’enquête que l’auteur avait déjà faite, il y a vingt-cinq ans, avec le best-seller Toujours Plus !. Il y dénonçait déjà les privilégiés de la République française comme les fonctionnaires, les énarques, les professions "nobles" (pharmaciens, notaires…). Des privilégiés qui sclérosent la croissance du pays, puisqu’ils ne jouent pas le jeu de l’économie de marché : ils veulent gagner comme des capitalistes tout en étant plus protégés que les autres salariés.
Vingt-cinq plus tard, on constate que le fossé s’est encore creusé entre les gagnants et les perdants de ce système fossilisé. D’ailleurs, l’auteur nous rappelle que les grands perdants ne sont nuls autres que les jeunes : "Nous avons volé leur avenir à nos enfants". La Crise actuelle nous prouve le besoin de réformer l’État en profondeur (diminuer le nombre de fonctionnaires, réglementer le droit de grève dans la fonction publique…).
À la lecture de ce livre, certes, le bilan est effarant, mais l’espoir est toujours de mise quand on voit des compagnies comme Renault ou Air France qui ont su s’adapter et jouer le jeu du capitalisme mondial.
Cette série est une réflexion sur les effets de la discrimination véhiculée lors de la Deuxième Guerre Mondiale. Non seulement elle sensibilise le public par rapport à l’antisémitisme, mais elle questionne la position du racisme et de la haine dans la société actuelle. On y propose entre autres des conférences et témoignages, ainsi que des tables rondes. De plus, trois expositions : Avocats sans droits, regroupant des archives témoignant du sort des avocats juifs-allemands à l’arrivée d’Hitler au pouvoir, Le Projet de la rue J de Susan Hiller qui a regroupé photographies et films évoquant la présence juive dans les rues de l’Allemagne d’aujourd’hui, ainsi que Auktion 392 regroupant les œuvres retrouvées de la galerie du célèbre collectionneur Max Stern.
Et si Mc Do m’était conté 99 milliards de hamburgers vendus depuis sa création. En plus d’un demi-siècle, Mc Donald’s a su s’imposer comme le leader mondial du fast-food. Retour sur cette formidable ascension.
Ca se passe comme ça, à Mc Donald’s Mc Do au quotidien? Difficile pour le client de s’en faire une idée. Delphine Soulas, notre collaboratrice, s’est donc fait embaucher. Voyage au cœur d’une des plus grandes multinationales…
McSaumon, McSpaghetti, McCasher : Mc Do à l’heure de la mondialisation Mange-t-on la même chose, que l’on soit dans un Mc Do à Paris, à Bombay, à Riyad ou à Montevideo? Contrairement à ce que l’on pense souvent, non. Ou du moins pas forcément…
Qui a dit que les Français n’aimaient pas Mc Do? Au classement des marques préférées des Français, Mc Donald’s ne se classe qu’à la 102e position, juste devant Philip-Morris, Marlboro et Gauloises (ces références tuent !). Il n’y a donc pas de quoi crier victoire pour le géant mondial du fast-food. Pourtant, c’est aussi grâce à la France que Mc Do connait une croissance dynamique en Europe. Comment donc, en dépit de cet environnement hostile, Mc Do arrive-t-il à faire de la France l’un de ses marchés leaders ?
José Bové : la lutte continue! Figure emblématique du mouvement altermondialiste français, José Bové est avant tout un syndicaliste agricole, ancien porte-parole de la Confédération Paysanne. Connu pour ses coups médiatiques (arrachages de plants de maïs transgéniques, démontage du Mc Do de Millau en 1999), il nous livre aujourd’hui une interview exclusive.
Author Thomas Friedman at the 2005 National Book Festival
Speaker Biography : Three-time Pulitzer Prize-winning author and journalist Thomas Friedman joined The New York Times in 1981 as a financial reporter specializing in OPEC and oil-related news. He later served in succession as the chief diplomatic, chief White House and international economics correspondent. Since 1995 he has written the twice-weekly New York Times foreign affairs column that is syndicated to 700 other newspapers worldwide. He is the recipient of the National Book Award for From Beirut to Jerusalem (1989) and has won multiple Overseas Press Club Awards for that and other books. His most recent book is the best-seller The World Is Flat: A Brief History of the 21st Century (Farrar, Straus & Giroux, 2005). He lives in Maryland.
Orchestré par Claude Marcil, le Kiosque Média est une revue de presse mise à jour quotidiennement. Il contient également des sites de référence, des critiques de livres et (devant des bêtises flagrantes) quelques éditoriaux de notre cru.
Après avoir lu, avec l’émotion qui s’impose, les quelques pararaphes de Brecht, voici quelques précisions sur cet ami des ouvriers :
