4.21.2007
The War of the World, par Niall Ferguson
Après avoir rédigé une série d'ouvrages sur la Première Guerre mondiale et le déclin de la puissance américaine, il observe dans le dernier comment le vingtième siècle a été le plus meurtrier de l'Histoire pour trois principales raisons, à savoir une grande instabilité économique, une résurgence des conflits ethniques et la chute de l'Empire britannique.
Or, ces trois facteurs semblent également en place aujourd'hui, à la différence près que les États-Unis ont remplacé la Grande Bretagne à la tête de la direction militaire et économique du monde, et que les luttes identitaires se sont déplacées de l'Europe centrale au Moyen-Orient.
Pour Niall Ferguson, pour qui les empires sont les moteurs de l'Histoire, la haine religieuse et/ou ethnique conjuguée à l'instabilité économique pavent la voie à de nouveaux conflits locaux qui peuvent dégénérer en nouvelle guerre mondiale, à moins que la puissance impériale ne se ressaisisse, ce qu'elle ne semble pas précisément manifester en Irak.
Mais plutôt que de se hasarder à imaginer ce que nous réserve l'avenir, l'auteur, en bon historien, ne se base que sur l'étude des faits passés, et se limite à relever les similitudes avec les temps présents.
En ce sens, le livre demeure un excellent ouvrage d'histoire qui ne parvient cependant pas véritablement à dépasser l'ambition propre à ce type d'écrit et, tout en étant facile et agréable à lire, il ne révolutionne pas véritablement le monde des idées, même s'il n'est pas exempt de controverse.
Bruno Peres
Liens :
Site sur l'auteur Niall Ferguson
Critique du Independent
Critique du Gardian Unlimited
Entrevue du Boston Globe avec l'auteur
Article de Channel 4 :A new history of the 20th century Article de Foreign Affairs :The Next War of the World
The War of the World – Twentieth Century Conflict and the Descent of the West
Niall Ferguson
Penguin Press, 2006
4.20.2007
Flixfind
De plus, les catégories sont souvent subdivisées en sous-catégories, mais ne sont listées que sur une seule page. En conséquence, les titres sont peu descriptifs, voire elliptiques afin de sauver de l'espace. L'élément pratique cloche donc. C'est décevant d'avoir à maintenir la souris sur le titre d'un site afin d'obtenir sa description complète dans une boîte à part. On nous présente un design peu pratique qui devrait être repensé. Néanmoins, si vous êtes assez patient pour survoler les pages en glissant votre souris d'un titre qui vous semble pertinent à l'autre, vous constaterez que les descriptions sont relativement bonnes.
En addition au répertoire de sites, cet annuaire offre un outil traditionnel de recherches qui permet de naviguer dans plus de 200 sites de films. J'en connais maintenant plus que ce que j'aurais cru possible de découvrir sur Spider-Man 3 !
Lorsque vous visitez pour la première fois cette page, vous êtes dirigés dans le Flixfind blog qui semble être mis à jour plusieurs fois durant la journée. Nous parlons des films généraux, en passant par les affiches publicitaires jusqu'aux critiques et revues de films.
Enfin, Flixfind aime les films et le démontre bien. Évaluez-le par vous-même en allant y jeter un coup d'œil.
Martine Gariépy
4.19.2007
4.18.2007
Poissons: la crise est maintenant mondiale
Ci-contre, une photo de Brian Skerry,
National Geographic.
Les techniques de pêche sophistiquées et une gestion inefficace des océans ont dangereusement fait baisser le niveau des réserves mondiales de poissons.
Ce reportage du National Geographic explore la crise actuelle, tout en envisageant de nouvelles relations entre l'homme et la mer. (En anglais)
Une carte
Une remarquable et déprimante carte du National Geographic , imprimable en haute résolution, donne une vue d'ensemble des eaux dans lesquelles les grands poissons prédateurs prospéraient autrefois et des zones dans lesquelles se concentrent, aujourd'hui, les derniers spécimens.
Un village de Terre-Neuve fait face à une triste réalité (En anglais)
http://www7.nationalgeographic.com/ngm/0704/feature3/
En archive, un long article du National Geographic, datant de novembre 1995 et malheureusement toujours pertinent. Parfit, Michael, "Diminishing Returns: Exploiting the Ocean's Bounty", National Geographic (Novembre 1995), 2-37.
Le roi des mercenaires en Irak
(en anglais)
En tant qu'agent de la CIA, l'auteur sait comment les mercenaires travaillent : dans l'ombre.
Mais comment un officier britannique reconnu, tel Tim Spicer, est-il arrivé a former la deuxième plus grande armée en Irak et les dizaines de milliers d’agences de sécurité? Un article du Vanity Fair.
En tant qu'agent de la CIA, l'auteur sait comment les mercenaires travaillent : dans l'ombre.
Mais comment un officier britannique reconnu, tel Tim Spicer, est-il arrivé a former la deuxième plus grande armée en Irak et les dizaines de milliers d’agences de sécurité? Un article du Vanity Fair.
(ci-dessus: Tim Spicer dans sa maison de Londres. Une photographie de Les Wilson.)
4.17.2007
RIP: Spider-Man, Batman, Captain America, Wolverine and the Fantastic Four
(illustration: couverture d'une édition de 1943 de Batman, présentée sur le site http://www.fantasfilm.com/image/SITE-10-134
-SUPER%20HEROS.html)
Les militants socialistes n'ont pas perdu la foi
Historienne et sociologue, Jeannine Verdès-Leroux est aujourd’hui une sommité de la pensée politique contemporaine. Elle a étudié l’évolution de la pensée révolutionnaire de 1945 à nos jours.
Certes, les partis communistes classiques ont disparu, mais les militants socialistes n’ont point perdu la foi. On les retrouve, entre autres, dans les mouvements écologistes ou altermondialistes. En confrontant cette persistante idéologie à l’histoire en train de se faire, l’auteure nous rappelle qu’en France, les trois candidats trotskystes ont tout de même réuni près de 3 millions de voix (plus de 10% des suffrages exprimés) au premier tour de l'élection présidentielle française de 2002. C’est dire si l’utopie socialiste a survécu !
Quand aux catastrophes et horreurs engendrées par le communisme, elles ne sont pas niées par ses partisans, mais plutôt imputées à Staline, Lénine, au " Parti ", voire même au complot capitaliste.
Claudine Souchon
Pour commander sur Amazon.fr
La recension sur le blogue de Matthieu Guyonnet-Duluc
La critique sur L'économie sans tabou, le blogue de l'économiste Bernard Salanié
La Foi des Vaincus, Les "révolutionnaires" français de 1945 à 2005
de Jeannine Verdès-Leroux
Fayard, 2005
528 pages
4.16.2007
Faites-nous signe!
(ci-contre, le signe en Langues des Sourds du Québec qui désigne un "interprète", comme le rappelle le site Wikipedia qui consacre une chronique à la LSQ)
Theodore Dalrymple, conservateur
Au cours de sa carrière, celui que certains considèrent comme le George Orwell de notre temps a pu accumuler nombre d'expériences ainsi que rencontrer un bel échantillon d'humanité qui ont contribué à nourrir ses réflexions d'éditorialiste. Son dernier ouvrage rassemble ainsi 26 textes écrits au cours des dernières années qui ont en commun de déplorer l'état du monde occidental en général et celui de ses compatriotes en particulier, du point de vue moral plus spécialement.
Constatant comment a évolué la culture anglaise depuis son meilleur avec Shakespeare pour devenir ce qu'en ont fait les « déconstructivistes » de la trempe de Virginia Woolf, Marcel Duchamp ou Le Corbusier, il déplore l'abandon des idées nobles au profit de la vulgarité et de la brutalité institutionnalisées. Critiquant les élites intellectuelles et les artistes qu'il juge responsables, avec le « Welfare State », de l'appauvrissement culturel et moral des masses, il met en garde le monde libre contre la montée des idéologies totalitaires tel que l'islamisme et dénonce le multiculturalisme comme étant une forme de lâcheté. Ses essais abordent de nombreux thèmes allant de la littérature classique à la légalisation des drogues, avec en toile de fond cet attachement au conservatisme que d'aucuns seront tentés de lui reprocher.
Bruno Peres
Entrevue (texte) avec l’auteur
Entrevue (audio) avec l’auteur (97 minutes)
(vous pouvez y accéder en cliquant sur un bouton situé environ au tiers de la page, là où on a reproduit la page couverture de « Our Culture, What’s Left of It)
La recension du Manhattan Institute
La critique du Times Litterary Supplement (édition du 13 novembre 2005), disponible sur le site Powells.
L'analyse rédigée par le Révérend Johannes L. Jacobse présentée sur site Orthodoxy Today
Pour commander sur le site Conservative Book Service
Our Culture, What's Left of It
(The Mandarins and the Masses),
Theodore Dalrymple,
Ivan R. Dee publisher, 2005
À qui profitent les centres commerciaux?
Cela dit, Underhill pointe les failles de ces constructions qui auraient peut-être engendré leur déclin (laideur, toilettes peu accueillantes et mal situées, potentiel commercial des stationnements inexploité) et explique celles-ci par le fait que les centres commerciaux ne sont conçus ni par les commerçants eux-mêmes ni par des architectes ou des urbanistes, mais par des promoteurs immobiliers qui cherchent à trouver le moyen de construire, avec un minimum de ressources, un maximum de surface à louer.
Liens :
http://www.dailycal.org/sharticle.php?id=15518
http://www.seattleweekly.com/2004-02-04/food/sasha-cage...
http://www.berkeleydailyplanet.com/text/article.cfm?archive...
Call of the Mall
Paco Underhill
Simon & Schuster, 2004
4.15.2007
Des années lumineuses, d'autres sanglantes
La recension suivante est tirée du site alapage.com
Créée en 1919 pour assurer la relève de ses deux devancières, la IIIe Internationale communiste (Komintern), se voulut à la fois un parti mondial et un appareil international capable de coordonner les luttes révolutionnaires à l'échelle de la planète: le succès des bolcheviks en Russie, fragile, n'avait pas suffi à lancer la révolution dans tous les pays; écrasée en Hongrie et plusieurs fois battue en Allemagne, celle-ci y avorta en 1923. Quand elle fut dissoute par Staline en 1943, l'Internationale n'était plus qu'un organisme policier au service de l'Etat soviétique, épuré et domestiqué comme il se devait.
Ayant dès 1923 imposé à ses sections des aventures ou des alliances paralysantes, disposant de leurs directions à son gré, traquant les esprits indépendants, elle n'avait conduit aucun de ses partis au pouvoir. Comme le parti en Russie, elle avait fait l'objet de purges massives et avait perdu des dizaines, sinon des centaines de milliers de militants. Pourtant, la fleur du mouvement révolutionnaire (ouvriers, soldats, femmes, étudiants, intellectuels...) lui avait longtemps consacré son dévouement, son ardeur, parfois sa vie.
Des vingt-quatre années - les unes lumineuses, les autres calamiteuses voire sanglantes - d'une organisation qui aura tant fait peur aux régimes bourgeois, Pierre Broué, biographe de Trotsky, fait un récit dépouillé des poncifs de toutes sortes attachés à la IIIe Internationale. Avec minutie et chaleur, cet infatigable découvreur d'archives fait revivre une foule de combattants obscurs et oubliés (quand ce n'est pas ostracisés) et, de l'Indonésie au Chili, évoque de multiples épisodes passés aux pertes et profits par l'Histoire ou par les historiens, pas tous staliniens. Il donne là une somme - à la fois épopée et instrument de travail -d'une densité et d'une richesse d'information exceptionnelles.
Né en 1926, docteur ès lettres, Pierre Broué a été professeur d'histoire contemporaine à l'Institut d'études politiques de Grenoble. Trotskyste, spécialiste du mouvement communiste, il est notamment l'auteur de La Révolution et la guerre d'Espagne (en collaboration avec Emile Témime, 1961), La Révolution allemande (1971), d'une monumentale biographie de Trotsky (Fayard, 1988), de Staline et la Révolution. Le cas espagnol (Fayard, 1993) et de Rakovsky ou la Révolution dans tous les pays (Fayard, 1996).
Critique:
la critique de la Revue française Lire
Sur l’auteur:
une chronique de Wikipedia
un texte de trotskyana
À signaler:
Un texte de l’économiste trotskyste Louis Gill, retraité de l’Uqam “Hommage à Pierre Broué, l’historien, le militant et le camarade”, août-octobre 2005.
HISTOIRE DE L'INTERNATIONALE COMMUNISTE (1919/1943) (tomes 1 et 2)
Pierre Broué
Fayard octobre 1997
Les Ivan sous le drapeau rouge
Connaissez-vous Ivan ? Fantassin dans l’Armée rouge pendant la seconde guerre mondiale, son histoire a rarement, voire jamais, été évoquée dans la littérature ou au cinéma. Et pourtant, Ivan n’est pas un simple soldat.
C’est 30 millions de simples soldats. De Staline à Brejnev, les dirigeants soviétiques ont longtemps loué les vertus d’une Armée rouge conquérante, inébranlable et triomphante. Le front de l’Est, Stalingrad, Berlin … Autant de campagnes qui ont forgé le mythe. Mais qu’en est-il des millions d’hommes et de femmes qui l’ont servie? Sacrifiés sur l’autel du collectivisme soviétique, ces combattants n’ont jamais eu droit de cité. Catherine Merridale, dans Ivan's War: Life and Death in the Red Army, 1939-1945, leur redonnent la parole.
Au terme de dizaines d’heures d’entrevue avec des anciens combattants et grâce à l’accès, récemment autorisé, aux archives de l’armée et de la police soviétique, Merridale, historienne britannique, a retracé le destin d’Ivan et de ses compagnons (Ivan étant le surnom donné à tous les fantassins de l’Armée Rouge). D’où venaient-ils ? Quelles étaient leurs conditions de vie ? Comment ont-ils vécus ce conflit, qui a tué 8 millions d’entre eux ? Qu’est-ce que cette guerre représentait pour eux ? C’est à ces questions, et à beaucoup d’autres, qu’Ivan’s War répond.
L’entrée en guerre de l’Armée rouge est catastrophique. L’incompétence des autorités soviétiques et l’empressement de Staline provoquent une véritable bérézina. Des millions de combattants, paysans pour la plupart, venus des 4 coins de l’Union Soviétique, mal entraînés, mal équipés, mal commandés, sont envoyés au front. Les pertes humaines sont conséquentes. Pour 1 soldat allemand tué, 20 Ivan trouveront la mort.
Puis vient la bataille de Stalingrad. Les soldats soviétiques sont maintenant mieux entraînés et mieux coordonnés. Ils remportent ainsi une victoire héroïque, salvatrice pour l’URSS. Une victoire qui en amènera d’autres sur le front de l’Est. Le point d’orgue de la campagne militaire soviétique étant l’entrée dans Berlin et la capitulation de l’ennemi nazi.
Maintes fois décrites, ces batailles sont, dans Ivan’s War, abordées sous un angle nouveau. C’est de l’intérieur que Merridale nous les fait revivre. En retranscrivant les journaux intimes, les correspondances, les carnets de campagnes, les comptes rendus d’état major et autres documents auxquels elle a eu accès, l’auteure plonge le lecteur dans le quotidien des soldats soviétiques pendant la seconde guerre mondiale. Au delà des conditions de vie spartiates et des corps meurtris, ce sont aussi les sentiments, les frustrations, les peurs et les états d’âme de ces hommes et femmes, que l’historienne nous fait découvrir. La dévotion totale des soldats à la cause communiste, longtemps vantée par les dignitaires soviétiques, est notamment mise en doute. Dans un souci d’objectivité et d’exhaustivité, l’auteure tente aussi de faire témoigner des vétérans sur les atrocités et les crimes de guerre commis par ces soldats sur la population civile, surtout en terre allemande. Le travail de vérité atteint ici ces limites : aucun des anciens combattants interrogés ne s’en souviendra et, encore moins, admettra y avoir participé.
Ivan’s War: Life and Death in the Red Army, 1939-1945 est un récit essentiel dans l’histoire de la seconde guerre mondiale et du système soviétique. C’est la première fois, en 60 ans, que les combattants de l’Armée rouge sortent de l’ombre et s’expriment en toute liberté. En révélant le destin de ces hommes, traumatisés par la guerre, peu considérés par leur hiérarchie et oubliés du système, Ivan’s War écorne sérieusement le mythe d’une Armée rouge infaillible et reconnaissante envers ses combattants.
Nicolas Satgé
La critique de The Independent
La critique du New York Times
La critique de Powell’s
La critique du Journal of Power Institutions in Post-Soviets Societies
Ivan's War
Life and Death in the Red Army, 1939-1945
Par Catherine Merridale
Henry Holt and Co.
janvier 2006