"Notre métier n’est ni de faire plaisir, ni de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie." - Albert Londres
9.08.2007
De la naïveté terminale à la paranoïa galopante
Sur le site du Comité de Solidarité de la ville de Trois-Rivières dirigé par Brian Barton, lequel est également président du conseil d'administration de l'AQOCI, on peut lire la traduction d’un article de Granma, le jovial journal du parti communiste de Cuba, faisant l’éloge d’Annie Lafontaine (photo), permanente du Comité de Solidarité de Trois-Rivières :
Une jeune Canadienne dément la propagande anti-cubaine
Aujourd’hui, dans la ville de Bayamo, la jeune Canadienne Annie Lafontaine a démenti les médias internationaux qui nient l’existence de libertés politiques à Cuba.
Après un mois de stage dans la province orientale de Granma, la plupart du temps dans la Sierra Maestra, la voyageuse a dit à l’Agence nationale d’information que l’un des mensonges les plus persistants est d’accuser le gouvernement cubain de limiter les droits politiques du peuple.
Elle nous a expliqué comment huit jeunes de la province canadienne de Québec ont pu constater comment dans la vie réelle les Cubains sont libres, qu’ils vivent sans peur, qu’ils participent de manière volontaire aux programmes gouvernementaux et qu’ils sont bien informés.
Deux citations du livreAu pays des Soviets : Le voyage français en Union Soviétique 1913-1939, ( Fred Kupferman, Tallandier) :
« Ils semblent avoir deposé à la frontière, avec leur passeport, leur lucidité professionnelle. L’exercice de la lucidité permanente est épuisant. » (p.55) « Les dupes les plus faciles à prendre sont les intellectuels, victimes de leur besoin de croire. » (p. 76)
L’auteur, homme à qui on ne la fait pas, s’occupe aussi d’un site enlevant sur lequel on peut lire : « Ceux qui dominent actuellement le monde et qui disposent des principaux leviers de son devenir social, politique, économique et religieux se retrouvent un peu partout, mais tout particulièrement dans certaines organisations secrètes, comme Illuminati, et dans les organisations politiques, économiques et religieuses qui en émanent. »
Compte tenu que la Table de concertation de solidarité Québec-Cuba est constituée de quinze organisations de solidarité avec Cuba au Québec, dont certaines existent depuis plus de 20 ans, évaluez combien de manifestants se trouvaient en face du consulat américain à Québec le 26 juillet, à l’occasion du 54e anniversaire de l'attaque de la caserne de Moncada par Fidel Castro (Cliquez ici !).
Même exercice pour la manifestation qui a eu lieu à Montréal, le même jour, sur la place publique du métro Mont-Royal (Cliquez ici !).
Prendre une grande respiration et lire à haute voix
« On parle peu du travail important accompli par un grand nombre d'organisations et par une multitude de personnes, souvent bénévoles, qui travaillent concrètement à développer des projets, à seconder les personnes en situation de pauvreté dans l'amélioration de leur situation de vie, à créer et à promouvoir des emplois de qualité et des conditions de travail dignes, à développer des solidarités avec les peuples du Sud qui luttent pour éradiquer la pauvreté, à penser des alternatives écologiques pour protéger nos écosystèmes, à protéger les droits de toutes et tous, à favoriser l'expression des diverses cultures, à mieux informer la population, à restituer un sens éthique à la vie en société. » (Un autre Québec est en marche !, texte d’un collectif sur le Forum Social, Le Devoir, 20 août 2007)
The Epidemic – A global History of Aids Jonathan Engel Smithsonian Books, 2006
Après la grippe espagnole qui décima l'Europe au sortir de la première guerre mondiale, le SIDA est le virus qui aura sans doute le plus frappé les hommes et les consciences du vingtième siècle.
De ses premières apparitions dans les milieux gais occidentaux jusqu'aux nouveaux territoires sans cesse plus vastes qu'il conquiert de nos jours, Jonathan Engel traque le virus, son histoire, ses nombreuses victimes, et décrit la lutte que la médecine lui mène sans relâche depuis plus de trente ans.
Des saunas de New York aux bordels d'Asie en passant par l'Afrique sub-saharienne, l'auteur retrace l'itinéraire de ce tueur implacable, et dresse en cela un tableau documenté, complet et tragique de l'humanité aux prises avec l'un de ses plus dangereux prédateurs.
Musea, musée virtuel de l’Université d’Angers, est consacré à l’histoire des femmes. À l’affiche : Jeanne-Baptiste de Bourbon, 31e abbesse de Fontevraud.
Entrez « Che Guevara » dans Google et vous obtiendrez 2 750 000 liens. Tapez « Georges Bush » et le superbe engin de recherche vous en sortira 328 000. « Dalai Lama »: 2 660 000. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Quarante ans après sa mort, Che Guevara est toujours aussi populaire. Enfin, pas Ernesto Guevara de la Serna, né le 14 juin 1928 à Rosario en Argentine et mort le 9 octobre 1967 à La Higuera en Bolivie. Non! Son image. La revue Historia prétend même que ce serait le portrait photographique le plus célèbre du monde. C’est Alberto Dias Gutierrez Korda, qui l’a rendu immortel, sept ans avant sa mort. Che était présent à la manifestation anti-CPE, sur des drapeaux rouges que brandissaient des lycéens français en avril 2006. Le saviez-vous? Et il est même encore un fidèle prophète à Cuba, là où son visage est associé à des énormes panneaux de propagande. Il a même été de la fête commémorant le 15e anniversaire de l’accident de Tchernobyl en 2001 à Cuba, dansant sur les chandails que portaient les Ukrainiens et les Cubains. El Che est aussi sur 7,37 millions de sites dans le monde. Ça n’est pas Dieu, mais presque. En fait, c’est comme une marque, au même titre que Nike, MacDonald ou Apple. La seule différence, c’est qu’au lieu d’y associer des chaussures de sport, des trios ou des ordinateurs, il est l’incarnation de la rebellion, de la révolution sociale, de la liberté, de la défense des pauvres, des malades et des opprimés. Il est bon pour toutes les causes; il met du piquant à toutes les sauces.
Rebellion. Une valeur bien populaire auprès des jeunes. À bas le conformisme. Vive l’individualisme. Vive El Che, vive la liberté de penser. L’équation est réduite à sa plus faible expression. On en oublie le revers de la médaille, à force de regarder cette image à plat, en deux dimensions. Et l’homme, celui qui était en chair et en os, qu’était-il aussi? Un révolutionnaire communiste, un tortionnnaire, un homme qui a laissé femme et enfants…
Le Time Magazine vous présente cette figure mystique :
« The images were thereafter invariably gigantic. Che the titan standing up to the Yanquis, the world's dominant power. Che the moral guru proclaiming that a New Man, no ego and all ferocious love for the other, had to be forcibly created out of the ruins of the old one. Che the romantic mysteriously leaving the revolution to continue, sick though he might be with asthma, the struggle against oppression and tyranny. » (The 100 most important people of the century)
Joseph Heath et Andrew Potter, auteurs du livre The Rebel Sell :
« We find ourselves in an untenable situation. 0n the one hand, we criticize conformity and encourage individuality and rebellion. On the other hand, we lament the fact that our ever-increasing standard of material consumption is failing to generate any lasting increase in happiness. This is because it is rebellion, not conformity, that generates the competitive structure that drives the wedge between consumption and happiness. As long as we continue to prize individuality, and as long as we express that individuality through what we own and where we live, we can expect to live in a consumerist society. »
Un article de Benoîte Labrosse (Alternatives, 23 août 2007)
Dans les Andes, le Machu Pichu, la célèbre « cité perdue des Incas », a échappé à la cupidité des Conquistadors espagnols. Il a résisté à des siècles d’abandon et aux assauts répétés de la jungle. Il a même tenu tête au terrible tremblement de terre du 16 août 2007. Mais pourra-t-il survivre au tourisme de masse ?
Si vous tenez à connaître votre avenir cette année, ne vous fiez pas à Marie-Hélène Meunier, la nouvelle chroniqueuse en astrologie du Journal de Montréal.
Après vingt ans de métier, l'astrologue ne peut toujours rien prévoir de ce qui vous arrivera car, oh étonnement et consternation : « le destin n'est pas quelque chose qui arrive, c'est quelque chose que l'on crée » prévient celle qui a été choisie par son métier. En d'autres termes, la diseuse de bonne aventure sauce Québecor a décidé de jouer safe. Elle « présentera ses prévisions quotidiennes afin de guider vos pas », assure le journal, mais rien de ce qu'elle écrira ne vous arrivera nécessairement. Ce sera à vous de réagir en conséquence des conseils et prévisions de cette amie des astres.
Ainsi, il s'agit d'une astrologue qui prédit des choses qui ne sont pas des prédictions et qui vous arriveront peut-être mais pas nécessairement. Si vous cherchez absolument une ligne de conduite à votre vie – en vivant ainsi par procuration – ou si vous souffrez de problèmes de loisirs, je vous conseille plutôt les biscuits chinois, ces morceaux d'humour mangeables qui ont au moins le mérite de ne pas vous laisser la panse vide.
Quatre quotidiens de Toronto étaient en piste à Montréal pour trouver un fait crucial. Voici comment deux ont décroché le scoop et deux l’on raté. (En anglais.) Illustration par Stuart Macneil
Orchestré par Claude Marcil, le Kiosque Média est une revue de presse mise à jour quotidiennement. Il contient également des sites de référence, des critiques de livres et (devant des bêtises flagrantes) quelques éditoriaux de notre cru.