Le génocide rwandais raconté par Paul Rusesabagina
Valérie-Micaela Bain
« Je sais que je m’adresse aux bonnes personnes », a dit Paul Rusesabagina lors de son passage à Montréal, le 11 janvier dernier, « je m’adresse à l’Occident et je sais que c’est l’Occident qui tire les ficelles dans le monde. » Paul Rusesabagina décrit la plupart des pays africains comme des champs de bataille. « Les Africains ont besoin que vous aidiez vos dirigeants à prendre conscience de ce qui se passe en Afrique afin de leur rappeler qu’ils ont des devoirs et responsabilités. »En avril 1994, Paul Rusesabagina a accueilli 1268 personnes à l’hôtel Mille Collines sans savoir qu’il leur permettrait ainsi d’échapper à une mort presque certaine. En l’espace de 100 jours, le génocide rwandais a arraché la vie de 800 000 civils. « Il n’y a pas de mot assez juste pour exprimer la colère et la déception que j’ai ressenties en voyant que le génocide ne suscitait aucune réaction de la communauté internationale. » Aujourd’hui, Paul Rusesabagina ne veut pas que le monde oublie ce qui s’est passé. « Il n’est jamais trop tard pour bien faire », croit-il fermement, et c’est le message qu’il a voulu partager avec les centaines de personnes venues l’écouter à l’Université Concordia.
« Une des leçons apprises du génocide rwandais, explique Paul Rusesabagina, est que pour enrayer cette violence, nous pouvons travailler ensemble comme cela a été fait par le passé en Europe. » Il accorde beaucoup d’importance au pouvoir que détiennent les pays occidentaux. « La communauté internationale a fermé les yeux et tourné le dos au Rwanda en 1994 et 15 % de sa population a été décimé. »
Lorsque, le 7 avril au matin, son fils décide d’aller retrouver un copain qui demeure dans la maison voisine, il tombe sur une scène qui le traumatisera à un tel point qu’il restera enfermé dans sa chambre pendant quatre jours, dans un mutisme total. Son ami, ses soeurs et sa mère avaient été massacrés et tués devant leur maison. Certains d’entre eux avaient été laissés pour morts, agonisant dans un bain de sang. « Il n’a jamais compris qu’on puisse commettre des actes aussi criminels. »
C’est avec stupéfaction que Paul Rusesabagina voit des voisins, des connaissances portant l’uniforme aux couleurs de la milice Interahamwe. « C’était des gens comme vous et moi, des gens que je respectais et qui, du jour au lendemain, se promenaient avec des machettes, des armes à feu, des lances et des massues. » À la fin de la journée, environ 26 personnes qu’il ne connaît pas pour la plupart viennent trouver refuge chez lui.
Deux jours plus tard, des miliciens de l’Interahamwe se présentent à sa porte; ils sont une vingtaine. Le chef de la milice lui dit qu’on le réclame à l’hôtel Diplomate. Ils ont reçu l’ordre de l’y escorter et ils lui accordent la permission d’amener sa famille et les gens qu’il héberge. Une fois en chemin, l’Interahamwe lui indique de se ranger sur l’accotement. « Le chef des miliciens m’a tendu son arme et m’a ordonné de tuer toutes les coquerelles assises dans ma voiture », dit-il en reprenant le ton menaçant du milicien. Ce dernier faisait allusion aux Tutsis. Après avoir figé quelques minutes, Paul Rusesabagina se tourne vers Michel, un vieillard, et vers Grace, une jeune femme qui tient son nouveau-né contre elle. « Penses-tu vraiment que l’ennemi que tu combats est ce vieil homme ou même encore ce bébé? », répond-il au soldat âgé d’environ vingt-cinq ans. Après deux heures de négociation, ils acceptent de leur laisser la vie sauve et les escortent à l’hôtel en échange d’argent.
Paul Rusesabagina et ses protégés passent trois jours à l’hôtel Diplomate puis, le 12 avril, ils décident de se réfugier à l’hôtel Mille Collines, où ils demeureront 66 jours. L’hôtel sera protégé par une poignée de rebelles du Front patriotique rwandais et quelques soldats de l’ONU.
Il épluche son carnet de contacts et passe des heures au téléphone avec des dirigeants de la communauté internationale en les implorant de lui venir en aide. « Nous étions menacés au quotidien et chaque jour amenait son lot d’insécurité et de problèmes. » Il aurait pu quitter à deux reprises sous la protection de l’ONU mais il a refusé, sachant que ceux qui n’auraient pas la chance de partir seraient sûrement tués. « Je ne voulais pas ressentir ce genre de culpabilité, je ne voulais pas vivre dans une prison intérieure pour le reste de mes jours. »
Le 17 juin, les soldats du RFP ainsi que ceux de l’ONU décident qu’ils doivent tenter d’évacuer l’hôtel, mais cette fois, tous partiront. Paul Rusesabagina accepte à condition que la sécurité des convois soit renforcée. Le lendemain, tous ceux qui désirent quitter peuvent le faire.
Paul Rusesabagina passera quelques semaines dans un camp de réfugiés avec sa famille avant de retourner à Kigali, où il reprendra son poste à l’hôtel Diplomate. Lorsque sa femme et lui décident de se rendre dans leur village natal, les images sont dignes d’un film d’horreur. « Le pays respirait la mort, il n’y avait aucun survivant, mis à part les chiens qui se battaient pour les cadavres.» Les corps infestés de mouches s’alignaient le long des routes. Le coup dur survient lorsqu’ils découvrent sa belle-mère et ses six petits-enfants morts et empilés dans un fossé. « Nous nous sommes assis dans les ruines de la maison et nous avons pleuré comme des bébés. » C’est à ce moment qu’il prenait soudainement conscience de l’ampleur du génocide.
Paul Rusesabagina a été louangé partout dans le monde pour le courage et la compassion dont il a fait preuve durant le génocide. Depuis 2000, on lui a décerné le Immortal Chaplains Prize for Humanity, le National Civil Rights Museum Freedom Award ainsi que le Presidential Freedom Award. Malgré tout, il considère qu’il n’a fait que réagir aux événements qui se présentaient à lui. « Je ne crois pas que j’ai été celui qui a eu assez d’influence pour convaincre la communauté internationale d’agir, assure-t-il, je n’ai été qu’un outil entre les mains de Dieu afin de réaliser son dessein. » Il explique d’ailleurs qu’à plusieurs moments durant le conflit, tout ce qu’il pouvait faire était de s’agenouiller et espérer que Dieu exauce ses prières.
Tout au long de sa conférence, Paul Rusesabagina a relaté sa tragique expérience avec un calme déconcertant. De son point de vue, le film Hotel Rwanda, sorti en 2004, raconte bien plus que son histoire, parce que « c’est la réalité quotidienne de bien des civils dans plusieurs pays africains », dit-il.
Par moments, on peut déceler une pointe de révolte dans sa voix : « Nous abusons de la phrase “plus jamais”; à quel moment passerons-nous à l’action afin que nos paroles concordent avec nos gestes? » s’interroge-t-il. Il ne comprend toujours pas pouquoi les super-puissances n’interviennent pas dans les conflits armés du Congo, du Soudan et du Burundi. Paul Rusesabagina a suscité les applaudissements du public lorsqu’il a dit : « Je sais que derrière chaque dictature africaine, derrière chaque gouvernement qui tue ses propres citoyens, il y a toujours une super-puissance occidentale. »
Paul Rusesabagina et sa famille ont quitté le Rwanda en 1996 et vivent aujourd’hui en Belgique. Il donne des conférences un peu partout dans le monde et raconte le génocide rwandais à travers son histoire. En 2005, il a lancé sa fondation, Hotel Rwanda Rusesabagina Foundation. La mission de cet organisme est d’offrir une aide financière aux femmes et aux enfants affectés par les génocides comme celui du Rwanda et ceux de pays subsahariens comme le Soudan. En plus d’aider les victimes de génocide, il souhaite venir en aide aux nations africaines aux prises avec un conflit armé en espérant que cette implication favorisera la prévention d’autres génocides. Le film Hotel Rwanda, mettant en vedette Don Cheadle, est disponible sur DVD.
DATES IMPORTANTES
Vers 1300, les Tutsis migrent vers ce qui est aujourd’hui le Rwanda. Le territoire est déjà occupé par les Hutus et les Twas. Les peuples cohabitent pacifiquement.
1858- Le Britannique Hanning Speke est le premier Européen à fouler le sol rwandais. En 1890, le Rwanda tombe sous le protectorat allemand.
1916- La Belgique occupe le pays et c’est en 1918, à la suite du traité de Versailles, que le Rwanda tombe sous le protectorat belge.
1933 et 1934- Les Belges imposent une carte d’identité pour les Tutsis et les Hutus. Les critières de sélection sont discriminatoires et ségrégationnistes : les Rwandais de grande taille qui ont la peau plus pâle et les traits moins négroïdes sont considérés plus intelligents et plus aptes à occuper des postes de direction; ce sont les Tutsis. Les Rwandais qui sont plus petits, plus foncés et qui ont un nez plus proéminent sont considérés moins intelligents et destinés à la servitude; donc Hutus. Les tensions raciales montent.
1959- Les violences interethniques forcent des dizaines de milliers de Tutsis à fuir le Rwanda.
1961- Le Rwanda devient une république.
1962- Grégoire Kayibanda, un Hutu, devient président de la république.
1973- Le président Kayibanda est renversé par un coup militaire.
1978- La nouvelle constitution est ratifiée et Juvenal Habyarimana devient président.
En avril 1994, le président Habyarimana et le président du Burundi sont tués après qu’un missile ait touché leur avion. Le Front patriotique rwandais (majoritairement des Tutsis) est accusé d’être responsable de cet attentat. Des extrémistes Hutus (Interahamwe) et certains membres de l’armée rwandaise entreprennent l’extermination systématique de Tutsis et de Hutus modérés, tuant ainsi 800 000 personnes en l’espace de 100 jours.
Paul Rusesabagina est né en 1954 à Murama-Gitarama, au Rwanda. Il a entre autres étudié en hôtellerie de 1980 à 1984 au Kenya Utalii College à Nairobi. Il occupera le poste d’assistant-gérant à l’hôtel Mille Collines (Kigali), de septembre 1984 jusqu’à ce qu’il soit promu au poste de gérant de l’hôtel Diplomate en novembre 1993.
Hotel Rwanda Rusesabagina Foundation
www.hrrfoundation.org
Rwanda
http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/country_profiles/1070265.stm
http://en.wikipedia.org/wiki/Rwanda
Génocide rwandais
http://news.bbc.co.uk/2/hi/in_depth/africa/2004/rwanda/default.stm
Paul Rusesabagina
http://en.wikipedia.org/wiki/Paul_Rusesabagina
« Je sais que je m’adresse aux bonnes personnes », a dit Paul Rusesabagina lors de son passage à Montréal, le 11 janvier dernier, « je m’adresse à l’Occident et je sais que c’est l’Occident qui tire les ficelles dans le monde. » Paul Rusesabagina décrit la plupart des pays africains comme des champs de bataille. « Les Africains ont besoin que vous aidiez vos dirigeants à prendre conscience de ce qui se passe en Afrique afin de leur rappeler qu’ils ont des devoirs et responsabilités. »En avril 1994, Paul Rusesabagina a accueilli 1268 personnes à l’hôtel Mille Collines sans savoir qu’il leur permettrait ainsi d’échapper à une mort presque certaine. En l’espace de 100 jours, le génocide rwandais a arraché la vie de 800 000 civils. « Il n’y a pas de mot assez juste pour exprimer la colère et la déception que j’ai ressenties en voyant que le génocide ne suscitait aucune réaction de la communauté internationale. » Aujourd’hui, Paul Rusesabagina ne veut pas que le monde oublie ce qui s’est passé. « Il n’est jamais trop tard pour bien faire », croit-il fermement, et c’est le message qu’il a voulu partager avec les centaines de personnes venues l’écouter à l’Université Concordia.
« Une des leçons apprises du génocide rwandais, explique Paul Rusesabagina, est que pour enrayer cette violence, nous pouvons travailler ensemble comme cela a été fait par le passé en Europe. » Il accorde beaucoup d’importance au pouvoir que détiennent les pays occidentaux. « La communauté internationale a fermé les yeux et tourné le dos au Rwanda en 1994 et 15 % de sa population a été décimé. »
Lorsque, le 7 avril au matin, son fils décide d’aller retrouver un copain qui demeure dans la maison voisine, il tombe sur une scène qui le traumatisera à un tel point qu’il restera enfermé dans sa chambre pendant quatre jours, dans un mutisme total. Son ami, ses soeurs et sa mère avaient été massacrés et tués devant leur maison. Certains d’entre eux avaient été laissés pour morts, agonisant dans un bain de sang. « Il n’a jamais compris qu’on puisse commettre des actes aussi criminels. »
C’est avec stupéfaction que Paul Rusesabagina voit des voisins, des connaissances portant l’uniforme aux couleurs de la milice Interahamwe. « C’était des gens comme vous et moi, des gens que je respectais et qui, du jour au lendemain, se promenaient avec des machettes, des armes à feu, des lances et des massues. » À la fin de la journée, environ 26 personnes qu’il ne connaît pas pour la plupart viennent trouver refuge chez lui.
Deux jours plus tard, des miliciens de l’Interahamwe se présentent à sa porte; ils sont une vingtaine. Le chef de la milice lui dit qu’on le réclame à l’hôtel Diplomate. Ils ont reçu l’ordre de l’y escorter et ils lui accordent la permission d’amener sa famille et les gens qu’il héberge. Une fois en chemin, l’Interahamwe lui indique de se ranger sur l’accotement. « Le chef des miliciens m’a tendu son arme et m’a ordonné de tuer toutes les coquerelles assises dans ma voiture », dit-il en reprenant le ton menaçant du milicien. Ce dernier faisait allusion aux Tutsis. Après avoir figé quelques minutes, Paul Rusesabagina se tourne vers Michel, un vieillard, et vers Grace, une jeune femme qui tient son nouveau-né contre elle. « Penses-tu vraiment que l’ennemi que tu combats est ce vieil homme ou même encore ce bébé? », répond-il au soldat âgé d’environ vingt-cinq ans. Après deux heures de négociation, ils acceptent de leur laisser la vie sauve et les escortent à l’hôtel en échange d’argent.
Paul Rusesabagina et ses protégés passent trois jours à l’hôtel Diplomate puis, le 12 avril, ils décident de se réfugier à l’hôtel Mille Collines, où ils demeureront 66 jours. L’hôtel sera protégé par une poignée de rebelles du Front patriotique rwandais et quelques soldats de l’ONU.
Il épluche son carnet de contacts et passe des heures au téléphone avec des dirigeants de la communauté internationale en les implorant de lui venir en aide. « Nous étions menacés au quotidien et chaque jour amenait son lot d’insécurité et de problèmes. » Il aurait pu quitter à deux reprises sous la protection de l’ONU mais il a refusé, sachant que ceux qui n’auraient pas la chance de partir seraient sûrement tués. « Je ne voulais pas ressentir ce genre de culpabilité, je ne voulais pas vivre dans une prison intérieure pour le reste de mes jours. »
Le 17 juin, les soldats du RFP ainsi que ceux de l’ONU décident qu’ils doivent tenter d’évacuer l’hôtel, mais cette fois, tous partiront. Paul Rusesabagina accepte à condition que la sécurité des convois soit renforcée. Le lendemain, tous ceux qui désirent quitter peuvent le faire.
Paul Rusesabagina passera quelques semaines dans un camp de réfugiés avec sa famille avant de retourner à Kigali, où il reprendra son poste à l’hôtel Diplomate. Lorsque sa femme et lui décident de se rendre dans leur village natal, les images sont dignes d’un film d’horreur. « Le pays respirait la mort, il n’y avait aucun survivant, mis à part les chiens qui se battaient pour les cadavres.» Les corps infestés de mouches s’alignaient le long des routes. Le coup dur survient lorsqu’ils découvrent sa belle-mère et ses six petits-enfants morts et empilés dans un fossé. « Nous nous sommes assis dans les ruines de la maison et nous avons pleuré comme des bébés. » C’est à ce moment qu’il prenait soudainement conscience de l’ampleur du génocide.
Paul Rusesabagina a été louangé partout dans le monde pour le courage et la compassion dont il a fait preuve durant le génocide. Depuis 2000, on lui a décerné le Immortal Chaplains Prize for Humanity, le National Civil Rights Museum Freedom Award ainsi que le Presidential Freedom Award. Malgré tout, il considère qu’il n’a fait que réagir aux événements qui se présentaient à lui. « Je ne crois pas que j’ai été celui qui a eu assez d’influence pour convaincre la communauté internationale d’agir, assure-t-il, je n’ai été qu’un outil entre les mains de Dieu afin de réaliser son dessein. » Il explique d’ailleurs qu’à plusieurs moments durant le conflit, tout ce qu’il pouvait faire était de s’agenouiller et espérer que Dieu exauce ses prières.
Tout au long de sa conférence, Paul Rusesabagina a relaté sa tragique expérience avec un calme déconcertant. De son point de vue, le film Hotel Rwanda, sorti en 2004, raconte bien plus que son histoire, parce que « c’est la réalité quotidienne de bien des civils dans plusieurs pays africains », dit-il.
Par moments, on peut déceler une pointe de révolte dans sa voix : « Nous abusons de la phrase “plus jamais”; à quel moment passerons-nous à l’action afin que nos paroles concordent avec nos gestes? » s’interroge-t-il. Il ne comprend toujours pas pouquoi les super-puissances n’interviennent pas dans les conflits armés du Congo, du Soudan et du Burundi. Paul Rusesabagina a suscité les applaudissements du public lorsqu’il a dit : « Je sais que derrière chaque dictature africaine, derrière chaque gouvernement qui tue ses propres citoyens, il y a toujours une super-puissance occidentale. »
Paul Rusesabagina et sa famille ont quitté le Rwanda en 1996 et vivent aujourd’hui en Belgique. Il donne des conférences un peu partout dans le monde et raconte le génocide rwandais à travers son histoire. En 2005, il a lancé sa fondation, Hotel Rwanda Rusesabagina Foundation. La mission de cet organisme est d’offrir une aide financière aux femmes et aux enfants affectés par les génocides comme celui du Rwanda et ceux de pays subsahariens comme le Soudan. En plus d’aider les victimes de génocide, il souhaite venir en aide aux nations africaines aux prises avec un conflit armé en espérant que cette implication favorisera la prévention d’autres génocides. Le film Hotel Rwanda, mettant en vedette Don Cheadle, est disponible sur DVD.
DATES IMPORTANTES
Vers 1300, les Tutsis migrent vers ce qui est aujourd’hui le Rwanda. Le territoire est déjà occupé par les Hutus et les Twas. Les peuples cohabitent pacifiquement.
1858- Le Britannique Hanning Speke est le premier Européen à fouler le sol rwandais. En 1890, le Rwanda tombe sous le protectorat allemand.
1916- La Belgique occupe le pays et c’est en 1918, à la suite du traité de Versailles, que le Rwanda tombe sous le protectorat belge.
1933 et 1934- Les Belges imposent une carte d’identité pour les Tutsis et les Hutus. Les critières de sélection sont discriminatoires et ségrégationnistes : les Rwandais de grande taille qui ont la peau plus pâle et les traits moins négroïdes sont considérés plus intelligents et plus aptes à occuper des postes de direction; ce sont les Tutsis. Les Rwandais qui sont plus petits, plus foncés et qui ont un nez plus proéminent sont considérés moins intelligents et destinés à la servitude; donc Hutus. Les tensions raciales montent.
1959- Les violences interethniques forcent des dizaines de milliers de Tutsis à fuir le Rwanda.
1961- Le Rwanda devient une république.
1962- Grégoire Kayibanda, un Hutu, devient président de la république.
1973- Le président Kayibanda est renversé par un coup militaire.
1978- La nouvelle constitution est ratifiée et Juvenal Habyarimana devient président.
En avril 1994, le président Habyarimana et le président du Burundi sont tués après qu’un missile ait touché leur avion. Le Front patriotique rwandais (majoritairement des Tutsis) est accusé d’être responsable de cet attentat. Des extrémistes Hutus (Interahamwe) et certains membres de l’armée rwandaise entreprennent l’extermination systématique de Tutsis et de Hutus modérés, tuant ainsi 800 000 personnes en l’espace de 100 jours.
Paul Rusesabagina est né en 1954 à Murama-Gitarama, au Rwanda. Il a entre autres étudié en hôtellerie de 1980 à 1984 au Kenya Utalii College à Nairobi. Il occupera le poste d’assistant-gérant à l’hôtel Mille Collines (Kigali), de septembre 1984 jusqu’à ce qu’il soit promu au poste de gérant de l’hôtel Diplomate en novembre 1993.
Hotel Rwanda Rusesabagina Foundation
www.hrrfoundation.org
Rwanda
http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/country_profiles/1070265.stm
http://en.wikipedia.org/wiki/Rwanda
Génocide rwandais
http://news.bbc.co.uk/2/hi/in_depth/africa/2004/rwanda/default.stm
Paul Rusesabagina
http://en.wikipedia.org/wiki/Paul_Rusesabagina